Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
2)
Latinus-Pacatus-Drepanius, né dans la Gaule, prononça ce discours à Rome (A. D.
388). Il fut nommé depuis consul d’Afrique, et son ami Ausone compare ses poésies
à celles de Virgile. Voyez Tillemont, Hist. des Empereurs , tome V, p.
303.
[3215] Voyez le portrait que Victor le jeune fait de
Théodose. Les traits sont bien frappés, mais les couleurs sont mêlées. L’éloge
de Pacatus est trop vague, et Claudien semble craindre toujours d’élever la
gloire de Théodose au-dessus de celle de son fils
[3216] Saint Ambroise, t. IX, épist . 40, p. 955.
Pacatus, faute de courage ou d’intelligence, néglige cette circonstance
glorieuse.
[3217] Pacatus, in Panegyr. vet ., XII, 20.
[3218] Zozime, l. IV, p. 271, 272. Son témoignage porte,
dans cette occasion, l’empreinte de la candeur et de la vérité. Il observe
cette alternative d’indolente et d’activité, non pas comme un vice, mais comme
une singularité du caractère de Théodose.
[3219] Victor avoue et excuse cette disposition à la colère. Sed habes , dit saint Ambroise à son souverain, en termes fermes et
respectueux, naturœ impetum, quem si quis lenire velit, cito vertes ad
misericordiam : si quis stimulet, in magis exsuscitas, ut eum revocare vix
possis (t. II, épist ., l. I, p. 998) Théodose (Claud., in IV
cons. Honor ., 266, etc.) exhorte son fils à modérer son penchant à la
colère.
[3220] Les chrétiens et les païens crurent unanimement que
la sédition avait été excitée par les démons. Une femme de taille gigantesque,
dit Sozomène, se promenait dans les rues un fouet à la main ; un vieillard, dit
Libanius ( Orat ., p. 396), se transforma d’abord en jeune homme, et enfin
en petit enfant, etc.
[3221] Zozime se trompe sûrement dans son récit court et
dénué de bonne foi (t. IV, p. 258, 259), lorsqu’il envoie Libanius en personne
à Constantinople ; ses propres discours prouvent qu’il resta à Antioche.
[3222] Libanius ( Orat . I, p. 6, édit. Venet.) déclare
que sous un semblable règne la crainte du massacre était absurde, surtout pendant
l’absence de l’empereur ; car sa présence, selon cet éloquent esclave, aurait
pu légitimer les actions les plus sanguinaires.
[3223] Laodicée, sur le bord de la mer, à soixante-cinq
milles d’Antioche. (Voyez Noris, Epoch. Syro-Laced ., Dissert .
III, p. 230.) Les habitants d’Antioche trouvèrent mauvais que la ville de
Séleucie, qui dépendait de leur capitale, eût la présomption d’intercéder en
leur faveur.
[3224] Comme la date des jours où le tumulte eut lieu se
rapporte à la fête mobile de Pâques, on ne peut la déterminer sans avoir
auparavant fixé l’année. Tillemont ( Hist. des Empereurs , t. V, p.
741-744) et Montfaucon ( Saint Chrysostome , t. XIII, p. 105-110) ont
préféré l’année 387.
[3225] Saint Chrysostome compare leur courage, qui ne les
exposait pas à un grand danger, à la fuite honteuse des cyniques.
[3226] Deux orateurs également distingués par leur mérite,
quoique d’opinions différentes, ont écrit la sédition d’Antioche dans un style
presque dramatique. (Voyez Libanius, Orat ., 14, 15, p. 389-420, édit
Morel, Orat . I, p. 1-14, Venet., 1754 ; et les vingt Discours de
saint Jean Chrysostome, de Statuis , t. II, p. 1-225, édit. Montfaucon.)
Je connais peu les ouvrages de saint Chrysostome, mais Tillemont ( Hist. des
Empereurs , t. V, p. 263-283) et Hermant ( Vie de saint Chrysostome ,
t. I, p. 137-2+4) avaient lu ses œuvres avec soin, et avec une pieuse
exactitude.
[3227] Saint Ambroise (t. II, epist . 51, p. 998),
saint Augustin ( de Civitate Dei , V, 26), et Paulin (in Vit. Sancti
Ambrosii , c. 24), expriment en termes vagues leur horreur et leur
compassion. On peut y ajouter l’autorité de Sozomène (l. VII, c. 25), Théodoret
(l. V, c. 17), Théophane ( Chronogr ., p. 62), Cedrenus (p. 317) et Zonare
(t. II, l. XIII, p. 34) ; témoignages dont le poids n’est pas égal. Le seul
Zozime, l’ennemi juré de Théodose, passe sous silence la plus condamnable de
toutes ses actions.
[3228] Voyez toute l’affaire dans saint Ambroise (t. II, épit .
40, 41, p. 946-956) et son biographe Paulin (c. 23). Bayle et Barbeyrac ( Morale
des Pères , c. 17, p. 325, etc.) ont justement condamné l’archevêque.
[3229] Son sermon est une étrange allégorie tirée de la
verge de Jérémie et de l’amandier, de la femme qui lava et oignit les pieds du
Christ ; mais la péroraison est directe et
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