Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
polythéisme pouvait s’accommoder de toutes ces divinités
différentes ; mais les véritables Romains abhorraient les sacrifices humains de
la Gaule et de la Germanie.
[3489] Paulin (in Vita Ambrosii , c. 50) raconte cette
histoire, qu’il tient de Pansophia, pieuse matrone de Florence. Cependant
l’archevêque cessa bientôt de se mêler des affaires de ce monde, et ne devint
jamais un saint populaire.
[3490] Saint Augustin ( de Civ. Dei , V, 23) ; Orose
(l. VII, c. 37, p. 567-571). Les deux amis écrivaient en Afrique dix ou douze
ans après la victoire, et leur autorité est implicitement suivie par Isidore de
Séville (in Chron ., p. 713, éd. Grot.). Combien de faits intéressants
Orose aurait pu insérer dans l’espace qu’il remplit de pieuses absurdités !
[3491] Franguntur montes, planumque per ardua Cœsar
Ducil opus : pandit fossas, turritaque summis
Disponit castella jugis, magnoque recessu
Amplezus fines : saltus nemorosaque tesqua
Et sylvas, vastaque feras indagine claudit .
Cependant le simple récit de la vérité (César, de
Bell. civ ., III, 44) est fort au-dessus des amplifications de Lucain ( Pharsale ,
l. IV, 29-63).
[3492] Les expressions d’Orose, In arido et aspero montis
jugo, In unum et parvum verticem , ne conviennent guère au camp d’une grande
armée ; mais le quartier général de Radagaise pouvait être placé à Fæsule ou
Fiesole, à trois milles de Florence, et devait être environné par les fortifications
des Romains comme le reste de l’armée.
[3493] Voyez Zozime (l. V, p. 331) et les Chroniques de Prosper et de Marcellin.
[3494] Olympiodore (apud Photium, p. 180) emploie
l’expression de προσητάιρίσατο ,
qui semble annoncer une alliance solide et amicale, et rendrait Stilichon
encore plus coupable. Le paulisper detentus, deinde interfectus ,
d’Orose, est déjà suffisamment odieux.
[3495] Orose, dévotement barbare, sacrifie le roi et le
peuple, Agag et les Amalécites, sans le moindre mouvement de compassion. Le sanguinaire
auteur du crime me paraît moins odieux que l’écrivain qui l’approuve dans le
calme de la réflexion.
[3496] Et la muse de Claudien, qu’était-elle devenue ?
dormait-elle, ou avait-elle été mal récompensée ? Il me semble que le septième
consulat d’Honorius (A. D. 407) aurait pu fournir le sujet d’un beau poème.
Avant qu’on eût découvert qu’il n’était plus, possible de sauver l’État,
Stilichon, après Romulus, Camille et Marius, aurait pu être justement surnommé
le quatrième fondateur de Rome.
[3497] Un passage lumineux des Chroniques de Prosper, In tres partes, per diversos principes, divisus exercitus , réduit un peu
le miracle, et lie ensemble l’histoire de l’Italie, de la Gaule et de la
Germanie.
[3498] Orose et saint Jérôme l’accusent d’avoir suscité
l’invasion : Excitatæ a Stilichone gentes, etc. Leur intention était
sans doute d’ajouter indirectement . Il sauva l’Italie en sacrifiant la
Gaule.
[3499] Le comte du Buat assure que l’invasion de la Gaule se
fit par les deux tiers restant de l’armée de Radagaise. Voyez l’ Histoire
ancienne des peuples de l’Europe , t. VII, p. 87-121. Paris, 1772 ; ouvrage
savant que je n’ai eu l’avantage de lire que dans l’année 1777. Dès 1771, j’ai
trouvé la même idée dans une ébauche de la présente histoire, et depuis dans
Mascou (VIII, c 5) ; un pareil concert de sentiment sans communication peut
donner quelque poids à notre commune opinion.
[3500] . . . . . . . . . . Provincia missos
Expellet citius, fasces, quam Francia reges
Quos dederis .
Claudien ( I cons. Stilich ., l. I, 2-35, etc.)
est clair et satisfaisant. Ces rois des Francs sont inconnus à saint Grégoire
de Tours ; mais l’auteur des Gesta Francorum parle de Sunno et de
Marcomir, et nomme le dernier comme le père de Pharamond (t. II, p. 543). Il
semble avoir écrit d’après de bons guides qu’il ne comprenait pas.
[3501] Voyez Zozime (l. VI, p. 377.), Orose (l. VII, c. 40,
p. 576) et les Chroniques . Saint Grégoire de Tours (l. II, c. 9, p. 165,
dans le second volume des historiens de France) a conservé un fragment précieux
de Renatus Profuturus Frigeridus, dont les trois noms annoncent un chrétien, un
sujet romain et un demi-barbare.
[3502] Claudien ( I cons. Stilich ., l. I, 221, et t.
II, 186) fait le tableau de la paix et du bonheur des frontières de la Gaule.
L’abbé Dubos ( Hist. crit ., etc., t. I, p. 174)
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