Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
de Tours cite souvent le nom de Campania ,
ou Champagne. Cette grande province, dont Reims était la capitale, était sous
le commandement d’un duc. Valois, Notit ., p. 120-123.
[3955] Je ne me dissimule pas que la plupart de ces
harangues sont composées par les historiens. Cependant les anciens Ostrogoths
qui avaient servi sous Attila, ont pu rendre son discours à Cassiodore : les
idées et les expressions ont une tournure scythe et originale ; et j’ai peine à
croire qu’un Italien du sixième siècle ait imaginé le hujus certaminis
gaudia .
[3956] Les expressions de Jornandès, ou plutôt de
Cassiodore, sont très fortes : Bellum atrox, multiplex ; immane, pertinax,
cui similia nulla usquam narra. antiquitas : ubi tali esta referuntur, ut nihil
esse quod in vita sua conspicere potuisset egregius, qui hujus miraculi privaretur
aspectu . Dubos ( Hist. crit ., t. I, p. 392, 393) tâche de concilier
les cent soixante-deux mille hommes de Jornandès avec les trois cent mille
d’Idatius et d’Isidore en supposant que le plus fort de ces deux nombres
comprenait tous ceux qui avaient péri dans cette guerre, soldats ou citoyens,
etc., par les armes, les maladies, les fatigues, etc.
[3957] Le comte du Buat, Hist. des Peup ., etc. tome
VII, p. 554-573, s’en rapportant toujours au faux Idatius, et rejetant
toujours le véritable, a prétendu qu’Attila avait été défait dans deux grandes
batailles, l’une près d’Orléans, et l’autre dans les plaines de Champagne ; que
dans l’une Théodoric perdit la vie, et que dans l’autre il fut vengé.
[3958] Jornandès, de Reb. getic ., c. 41, p. 671. La
politique d’Ætius et la conduite de Torismond paraissent fort naturelles ; et
le patrice, selon saint Grégoire de Tours (l. II, c. 7, p. 163), renvoya le roi
des Francs en lui inspirant la même crainte. Le faux Idatius prétend
ridiculement qu’Ætius fit en secret dans la nuit une visite au roi des Huns, et
une autre à celui des Visigoths, et qu’ils lui donnèrent chacun une bourse de
dix mille pièces d’or pour ne pas les inquiéter dans leur retraite.
[3959] Ces cruautés, que Théodoric, fils de Clovis, déplore
avec indignation (saint Grégoire de Tours, l. III, c. 10, p. 190), paraissent
convenir au temps et aux circonstances de l’invasion d’Attila. Son séjour dans
la Thuringe a été longtemps attesté par la tradition populaire, et l’on prétend
qu’il y tint un couroultai ou diète, dans les environs d’Eisenach. Voyez
Mascou (IX, 30), qui décrit avec la plus scrupuleuse exactitude l’ancienne
Thuringe, dont il assure que le nom est dérivé des Thervinges, tribu des Goths.
[3960] Machinis constructis, omnibusque tormentorum
generibus adhibitis . Jornandès, c. 42, p. 673. Dans le treizième siècle,
les Mongous se servirent, pour renverser les murs des villes de la Chine, de
machines construites par les mahométans ou les chrétiens qui servaient dans
leur armée. Ces machines lançaient des pierres qui pesaient de cent cinquante à
trois cents livres. Les Chinois employèrent pour leur défense la poudre à canon
et même des bombes plus de cent ans avant qu’elles fussent connues en Europe ;
et cependant ces armes, empruntées au ciel ou plutôt à l’enfer, ne purent
sauver une nation pusillanime. Voyez Gaubill, Hist. des Mangous , p. 70,
71, 155-157, etc.
[3961] Jornandès et Procope ( de Bell. Vandal ., l. I,
p. 187, 188) racontent la même histoire ; il n’est pas aisé de décider lequel
des deux est l’original : mais l’historien grec a commis une erreur inexcusable
en plaçant le siége d’Aquilée après la mort d’Ætius.
[3962] Jornandès, environ un siècle après le siége, affirme
qu’Aquilée était si complètement détruite, ut vix ejus vestigia, ut
appareant, reliquerint . Voyez Jornandès, de Reb gétic ., p. 673 ;
Paul diacre, l. II, c. 14, p. 785 ; Luitprand, Hist ., l. III, c. 2. On
donnait quelquefois le nom d’Aquilée au Forum Julii, Cividad del Friuli ,
la capitale plus moderne de la province vénitienne.
[3963] Dans le récit de cette guerre d’Attila, si fameuse et
si imparfaitement connue, j’ai pris pour guides deux savants italiens qui ont
traité ce sujet avec quelques avantages particuliers, Sigonius ( de Imperio
occidentali , l. XIII, dans ses ouvrages, t. I, p. 495-502) et Muratori, Annali
d’Italia , t. IV, p. 229, 236, édit. in-8°.
[3964] Cette anecdote se trouve dans deux différents
articles μεδιολανον et
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