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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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de
rival, fut secondée par le despotisme d’Artaxerxés, qui ne pouvait souffrir de
rebelles, et les schismatiques furent bientôt réduits au nombre de quatre vingt
mille, nombre peu considérable pour un si vaste empire [664] . Cet esprit de
persécution déshonore le culte de Zoroastre ; mais, comme il ne produisit
aucune dissension civile, il servit à resserrer les liens de la nouvelle
monarchie, en rassemblant tous les habitants de la Perse sous les bannières
d’une même religion.
    Artaxerxés, par sa valeur et par sa conduite, avait
l’autorité arraché le sceptre de l’Orient à la dynastie des Parthes. Lorsqu’il
n’eut plus d’ennemis à combattre, il lui resta la tâche, plus difficile,
d’établir dans toute l’étendue de la Perse une administration uniforme et
vigoureuse. Les faibles Arsacides avaient cédé à leurs fils et à leurs frères
les principales provinces et les grandes charges de la couronne, à titre de
possession héréditaire. On avait permis aux vitaxés , dix-huit des plus
puissants satrapes, de prendre le titre de roi. Une autorité idéale, sur tant
de rois vassaux flattait l’orgueil puéril du monarque. A peine même les
Barbares, au milieu de leurs montagnes, et les Grecs de la Haute-Asie [665] , dans le sein de
leurs villes, reconnaissaient-ils l’autorité d’un maître aux ordres duquel ils
obéissaient rarement. L’empire des Parthes présentait, sous d’autres noms, une
vive image du gouvernement féodal [666] ,
si connu depuis en Europe. L’activité du vainqueur ne lui, permit pas de
prendre de repos, qu’il n’eût tout soumis. Il parcourut en personne les
provinces de la Perse à la tête d’une armée nombreuse et disciplinée. La
défaite des plus fiers rebelles, et la réduction des places les plus fortes [667] , répandirent la
terreur de ses armes, et contribuèrent à faire recevoir paisiblement son
autorité. Les chefs tombèrent victimes d’une résistance opiniâtre ; mais leurs
partisans furent traités avec douceur [668] .
Une soumission volontaire était récompensée par des richesses et par des
honneurs. Trop prudent pour laisser aucun sujet se parer des ornements de la
royauté, Artaxerxés abolit tout pouvoir intermédiaire entre le trône et le
peuple. Son royaume, à peu près aussi étendu que la Perse moderne, se trouvait
borné de les côtés par la mer et de grands fleuves. Il avait pour limités
l’Euphrate, l’Oxus, l’Araxe, le Tigre, l’Indus, la mer Caspienne et le golfe
Persique [669] .
    Dans le dernier siècle, ce pays pouvait contenir cinq cent
cinquante-quatre villes, soixante mille villages, et environ quarante millions
d’âmes [670] .
Si l’on compare l’administration des Sassanides avec le gouvernement de la
maison de Sefi, l’influence politique des mages avec celle de la religion
mahométane, on supposera facilement que les États d’Artaxerxés renfermaient au
moins un aussi grand nombre de villes, de villages et d’habitants. Mais le
défaut de ports sur les côtes, et dans l’intérieur la rareté de l’eau, ont
toujours beaucoup nui au commerce et l’agriculture des Perses, qui semblent, en
parlant de leur population, s’être laissés aller à l’une des prétentions les
moins relevées, mais les plus ordinaires de la vanité nationale.
    Dés qu’Artaxerxés eut triomphé de ses rivaux, son ambition
se porta vers les États voisins, qui, durant le sommeil léthargique de ses
prédécesseurs, avaient insulté avec impunité un royaume affaibli. Il remporta
quelques victoires faciles sur les Scythes indisciplinés et sur les Indiens
amollis ; mais il trouva dans les Romains des ennemis formidables, dont
les outrages réitérés l’excitaient à la vengeance, et avec lesquels il ne
pouvait se mesurer, sans employer les plus grands efforts.
    Quarante ans de tranquillité, fruit de la valeur et de la
modération, avaient succédé aux conquêtes de Trajan. L’empire, depuis
l’avènement de Marc-Aurèle jusqu’au règne d’Alexandre Sévère, avait été deux
fois en guerre avec les Parthes ; et quoique les Arsacides eussent alors
développé toutes leurs forces contre une partie seulement des troupes romaines,
les Césars furent presque toujours victorieux. A la vérité, le timide Macrin,
enchaîné par une situation précaire, acheta la paix au prix de deux millions
sterling [671] .
Mais les généraux de Marc-Aurèle, l’empereur Sévère, son fils même, avaient
érigé en Arménie,

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