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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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décadence de leur discipline avaient empruntée des nations
de l’Orient. Les chevaux, aussi bien que les hommes, étaient revêtu d’une
armure complète, dont les joints s’adaptaient merveilleusement aux mouvements
du corps. Une pareille cavalerie avait un aspect formidable ; il paraissait
impossible de résister à son choc ; et comme en cette occasion les
généraux l’avaient disposée en colonne compacte ou coin, qui présentait une
pointe aiguë, et dont les flancs se prolongeaient à une grande profondeur, ils
espéraient pouvoir renverser facilement et écraser l’armée de Constantin.
Peut-être leur projet aurait-il réussi, si leur habile adversaire n’avait
embrassé le même plan de défense adopté et suivi par l’empereur Aurélien dans une
circonstance semblable. Les savantes évolutions de Constantin divisèrent et
harassèrent cette masse de cavalerie ; les troupes de Maxence prirent la
fuite avec confusion vers Turin, dont elles trouvèrent les portes
fermées ; aussi en échappa-t-il très peu à l’épée du vainqueur. Par ce
service signalé, Turin mérita la clémence et même la faveur du conquérant. Il
fit son entrée dans le palais impérial de Milan ; et, depuis les Alpes
jusqu’aux rives du Pô, presque toutes les villes d’Italie non seulement reconnurent
l’autorité de Constantin, mais embrassèrent avec ardeur le parti de ce prince [1285] .
    Les voies Émilienne et Flaminienne conduisaient de Milan à
Rome par une route facile de quatre cents de milles environ ; mais quoique
Constantin brûlât d’impatience de combattre le tyran, il tourna prudemment ses
armes contre une autre armée d’Italiens, qui, par leur force et par leur
position, pouvaient arrêter ses progrès et intercepter sa retraite, si la
fortune ne favorisait pas son entreprise. Ruricius Pompeianus, général d’un
courage et d’un mérite distingués, avait sous son commandement la ville de
Vérone et toutes les troupes de la province de Vénétie. Dès qu’il fut informé
que Constantin marchait à sa rencontre, il envoya contre lui un détachement
considérable de cavalerie, qui fut défait dans une action près de Brescia, et
que les légions de la Gaule poursuivirent jusqu’aux portes de Vérone. La
nécessité, l’importance et les difficultés du siège de cette place, frappèrent
à la fois l’esprit pénétrant de Constantin [1286] .
On ne pouvait approcher des murs que par une péninsule étroite à l’occident de
la ville. Les trois autres côtés étaient défendus par l’Adige, rivière
profonde, qui couvrait la province de Vénétie, d’où les assiégés tiraient un
secours inépuisable d’hommes et de vivres. Ce ne fut pas sans peine que
Constantin trouva moyen de passer la rivière : après plusieurs tentatives
inutiles, il la franchit dans un endroit où le torrent était moins impétueux, à
quelque distance au-dessus de la ville. Alors il entoura Vérone de fortes
lignes, conduisit ses attaques avec une vigueur mêlée de prudence, et repoussa
une sortie désespérée de Pompeianus. Cet intrépide général, lorsqu’il eut mis
en usage tous les moyens de défense que lui pouvait offrir la force de la place
ou celle de la garnison, s’échappa sécrété ment de Vérone, moins inquiet de son
propre sort que de la sûreté publique. Il rassembla bientôt, avec une diligence
incroyable, assez de troupes pour combattre Constantin dans la plaine ou pour
l’attaquer s’il persistait à rester dans ses lignes. L’empereur, attentif aux
mouvements d’un ennemi si redoutable, et informé de son approche, laisse une
partie de ses légions pour continuer les opérations du siége ; et, suivi
des troupes sur la valeur et sur la fidélité desquelles il comptait le plus, il
s’avance en personne au devant du général de Maxence. L’armée de la Gaule avait
d’abord été rangée sur deux lignes égales, selon les principes généraux de la
tactique ; mais leur chef expérimenté, voyant que le nombre des Italiens
excédait de beaucoup celui de ses soldats, change tout à coup ses dispositions
: il diminue sa seconde ligne, et donne à la première une étendue aussi
considérable que le front de l’ennemi. De pareilles évolutions, que de vieilles
troupes peuvent seules exécuter sans confusion au moment du danger, sont
presque toujours décisives : cependant, comme le combat commença vers la fin du
jour, et qu’il fut disputé durant toute la nuit, avec une grande

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