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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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les passions des
personnages qu’ils représentaient [1852] .
    Tous les magistrats d’un ordre assez important pour être
inscrits dans l’état général de l’empire, firent divisés en trois
classes : 1° les illustres  ; 2° les spectabiles , ou respectables  ;
3° les clarissimi , qu’on peut rendre  par le mot honorables . Dans
les temps de la simplicité romaine, on ne se servait de la dernière épithète, honorable ,
que comme d’une expression vague de déférence, mais elle devint à la fin le
titre particulier de tous les membres du sénat [1853] et par
conséquent de tous ceux qu’on en tirait pour gouverner les provinces. Dans les
temps très postérieurs, on accorda le titre nouveau de respectable à la
vanité de ceux qui, par leur place, prétendaient à une distinction supérieure à
celle d’un simple sénateur ; mais on ne donna jamais celui d’ illustre qu’à quelques personnages éminents auxquels les deux ordres inférieurs devaient
du respect et de l’obéissance : 1° aux consuls et aux patriciens ; 2° aux
préfets du prétoire et aux préfets de Rome et de Constantinople ; 3° aux
commandants généraux de la cavalerie et de l’infanterie ; et 4° aux sept
ministres du palais, dont les fonctions créés étaient de servir la personne de
l’empereur [1854] .
Parmi ces illustres magistrats, égaux par leur rang, l’ancienneté cédait
le pas à la cumulation des dignités [1855]  ;
et par le moyen d’un brevet d’honneur, ceux des empereurs qui aimaient à
répandre des faveurs, pouvaient quelquefois satisfaire sinon l’ambition, du
moins la vanité de leurs avides courtisans [1856] .
    Tant que les consuls romains furent les premiers magistrats
d’un pays  libre, ils durent au choix du peuple leur autorité légitime ;
et tant que les empereurs consentirent à déguiser leur despotisme, les consuls
continuèrent d’être élus par les suffrages réels ou apparents du sénat. Depuis
le règne de Dioclétien, ces vestiges de liberté se trouvèrent effacés, et les
heureux candidats qui recevaient les honneurs annuels du consulat, affectaient
de déplorer la condition humiliante de leurs prédécesseurs. Les Scipion et les
Caton avaient été obligés de solliciter les suffrages des plébéiens, de
s’assujettir aux formes dispendieuses d’une élection populaire et de s’exposer
à la honte d’un refus public. Ils se félicitaient de vivre dans un siècle et
sous un gouvernement où un prince juste et éclairé distribuait les récompenses
au mérite et à la vertu [1857] .
Dans les lettres que l’empereur écrivait aux deux consuls après leur élection,
il leur déclarait qu’ils n’avaient été nommés que par sa seule autorité [1858] . Il faisait
graver leur nom et leur portrait sur des tablettes d’ivoire doré qu’il envoyait
dans toutes les provinces [1859] ,
et dont il faisait des présents aux villes, aux magistrats, au sénat et au
peuple. Leur inauguration se faisait dans le palais impérial ; et pendant
l’espace de cent vingt années, Rome fut constamment privé de la présence de ses
anciens magistrats [1860] .
Le matin du 1 er de janvier, les consuls prenaient les marques de
leur dignité. Ils portaient une robé de pourpre brodée en soie et en or, et
quelquefois ornée de brillants [1861] .
Ils étaient suivis, dans cette cérémonie, des principaux officiers civils et
militaires en habit de sénateurs, et des licteurs [1862] portaient
devant eux les inutiles faisceaux et les haches autrefois si formidables. Le
cortège [1863] se rendait du palais au Forum, la principale place de la ville. Là, les consuls
montaient sur leur tribunal, s’asseyaient dans une chaise curule, construite
sur le modèle des anciennes, et y exerçaient un acte de leur autorité, en
affranchissant un esclave qu’on leur amenait exprès. Cette cérémonie était
destinée à rappeler l’action célèbre de l’ancien Brutus, l’auteur de la liberté
du consulat, quand  il déclara citoyen romain le fidèle Vindex qui avait révélé
la conspiration des Tarquins [1864] . 
La fête publique continuait plusieurs jours dans les grandes villes ; à
Rome, par habitude, à Constantinople, par imitation, à Carthage, à Antioche et
à Alexandrie, par l’amour du plaisir que secondait la surabondance des
richesses [1865] .
Dans les deux capitales, les jeux du théâtre, du cirque et de l’Amphithéâtre [1866] , coûtaient
quatre mille livres d’or, environ

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