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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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inspectait la discipline des écoles civiles
et militaires, et recevait des appels de toutes les provinces de l’empire dans
les affaires qui concernaient la multitude de citoyens privilégiés qui, comme
attachés à la cour, avaient pour eux, et pour leur famille le droit de récuser
la juridiction des autres tribunaux. Quatre scrinia ou bureaux dont ce
ministre d’État était le chef, conduisaient la correspondance du prince avec
ses sujets. Le premier bureau s’occupait des mémoires, le second des lettres,
le troisième des demandes, et le quatrième des ordres et des expéditions de
toute espèce. Il y avait à la tête de chacun un sous-chef de l’ordre des respectables ,
et le nombre total des secrétaires montait à cent’ quarante-huit : on les
tirait ordinairement du barreau, à raison des extraits et des rapports qu’ils
avaient souvent occasion de faire dans l’exercice de leurs fonctions. Par une
condescendance qui, dans les siècles précédents, aurait paru indigne de la
majesté romaine, il y eut un secrétaire particulier, pour la langue grecque, et
l’on établit des interprètes pour recevoir les ambassadeurs des Barbares. Mais
le département des affaires étrangères, qui constitue aujourd’hui une partie si
essentielle de la politique moderne, occupait peu le grand-maître ; il
portait une attention plus sérieuse sur les postes et les arsenaux de
l’empire ; des compagnies régulières d’ouvriers placées dans trente-quatre
villes, quinze à l’Orient, et dix-neuf à l’Occident, fabriquaient
continuellement des armes offensives et défensives, et des machines de guerre
que l’on déposait dans les arsenaux pour les distribuer aux troupes dans
l’occasion. 3° Durant le cours de neuf siècles, l’office de questeur avait
essuyé de singuliers changements. Dans l’enfance de Rome, le peuple
choisissait, tous les ans, deux magistrats  inférieurs pour remplacer les
consuls dans l’administration délicate et dangereuse des deniers publics [1920] . Chaque
proconsul ou préteur, soit qu’il eût un commandement militaire ou provincial,
avait pour assesseur un de ces officiers. A mesure que les conquêtes étendirent
l’empire, les deux questeurs furent successivement portés au nombre de quatre,
de huit, de vingt, et peut-être même, mais seulement pour peu de temps, au
nombre de quarante [1921] .
Les citoyens de la première classe sollicitaient un emploi qui leur donnait
l’entrée du sénat, et l’espoir fondé d’obtenir les dignités de la république.
Tant qu’Auguste affecta de maintenir la liberté des élections, il se réserva le
droit de présenter, on pourrait dire de nommer, un certain nombre de candidats,
et il choisissait ordinairement un de ces jeunes gens de distinction pour lire
dans le sénat ses discours et ses épîtres [1922] .
L’usage d’Auguste fut imité par ses successeurs ; ils firent de cette fonction
momentanée un office permanent ; et le questeur qui en fut revêtu
survécût, sous un nom et un titre plus brillants, à la suppression de ses
anciens et inutiles confrères [1923] .
Comme les discours qu’il composait au nom de l’empereur [1924] acquéraient la
force et, à la longue, la forme d’ordonnances absolues, on avait fini par le
considérer comme le représentant du pouvoir législatif, l’oracle du conseil, et
la source de toute la jurisprudence. On l’invitait quelquefois à siéger dans le
consistoire impérial, avec les préfets du prétoire et le maître des offices ; 
c’était à lui que les juges inférieurs s’adressaient souvent pour décider les
questions douteuses.  Mais comme il ne s’occupait pas du détail des affaires
ordinaires, il employait son loisir et ses talents à exercer ce style d’une
éloquence élevée, qui, malgré la corruption du goût et du langage, conserve
encore la majesté des lois romaines [1925] .
On peut comparer, à quelques égards, l’office de questeur impérial à la charge
moderne de chancelier ; mais l’usage du grand sceau, dont l’invention
paraît appartenir à l’ignorance des Barbares, ne fut jamais introduit dans les
actes publics des empereurs. 4° Le titre extraordinaire de comte des
largesses sacrées fut donné au trésorier général du revenu, dans
l’intention de persuader peut-être que chaque paiement était un don volontaire
de l’empereur. Les forces de l’imagination la plus vigoureuse et la plus
étendue ne suffiraient pas pour concevoir les

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