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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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; on entretenait aux dépens du pays huit cents
étalons et seize mille juments pour les écuries du prince ; le tribut journalier
qu’on payait au satrape équivalait à un boisseau d’Angleterre rempli d’argent,
et on peut évaluer le revenu de l’Assyrie à plus de douze cent mille livres
sterling [2759] .
    Julien livra les champs de l’Assyrie aux malheurs de la
guerre ; et le philosophe se vengea, sur des sujets innocents, des actes de
rapine et de cruauté que l’orgueil de leur maître s’était permis dans les
provinces romaines. Les Assyriens épouvantés appelèrent les eaux à leur
secours, et complétèrent, de leurs propres mains, la ruine de leur pays ; ils
rendirent les chemins impraticables ; ils inondèrent le camp ennemi, et durant
plusieurs jours, les troupes de l’empereur eurent à lutter contre les embarras
les plus fâcheux. Mais la persévérance ces légionnaires, habitués à la fatigue
ainsi qu’aux dangers, et animés par le courage de leur chef, surmonta -tous les
obstacles. Ils réparèrent peu à peu le dommage, firent rentrer les eaux dans
leur lit, abattirent des bosquets de palmiers, dont ils placèrent les débris
sur les parties du chemin qui avaient été rompues, et l’armée traversa les
canaux les plus larges et les plus profonds sur des radeaux flottants, soutenus
par des vessies. Deux villes d’Assyrie osèrent résister aux armes d’un empereur
romain, et leur témérité fut sévèrement punie. Perisabor, ou Anbar, située à
cinquante milles de la résidence royale de Ctésiphon, tenait le second rang
dans la province ; elle était grande, peuplée, très bien fortifiée et enceinte
d’un double mur qu’entourait presqu’en son entier une branche de l’Euphrate ;
elle était défendue par le courage d’une nombreuse garnison. Elle traita avec
mépris Hormisdas, qui l’exhortait à se rendre, et ce prince persan eut la
mortification de s’entendre reprocher, avec justice, qu’il oubliait sa
naissance, pour conduire une armée d’orangers contre son prince et sa patrie.
Les Assyriens témoignèrent leur fidélité à leur prince par une habile et
vigoureuse défense : mais un coup de bélier avant fait une grande brèche, en
brisant un des angles de la muraille, les habitants et la garnison gagnèrent à
la hâte la citadelle. Les soldats de Julien se précipitèrent dans la ville :
après tous les excès auxquels se livrent des soldats en pareille occasion, ils
réduisirent Perisabor en cendres, et ils établirent sur les ruines fumantes des
maisons les machines qui devaient foudroyer la citadelle. Une grêle continuelle
d’armes de traits prolongea le combat ; l’avantage du terrain, qu’avaient les
assiégés, contrebalançait la supériorité que pouvaient tirer les Romains de la
force de leurs balistes et de leurs catapultes, mais, dès que les assiégeants
eurent achevé un hélépolis qui les mettait au niveau des plus hautes
murailles, l’aspect effrayant de cette tour mobile, qui ne laissait plus
d’espoir de résistance ou de pardon, réduisit les défenseurs de la citadelle à
une Humble soumission, et la place se rendit deux jours après l’arrivée de
Julien sous ses murs. Deux mille cinq cents personnes des deux sexes, faibles
restes d’une population florissante, eurent la permission de se retirer : les
riches magasins de blé, d’armes, ou d’équipages de guerre, furent en partie
distribués aux troupes, et en partie réservés pour le service public. On brûla
ou on jeta dans l’Euphrate les munitions inutiles, et la ruine totale de
Perisabor vengea les malheurs d’Amida.
    La ville, ou plutôt la forteresse de Maogamalcha, était
défendue par seize fortes tours, un fosse profond, et deux murs épais et
solides construits de briques et de bitume ; il paraît qu’on l’avait élevée
pour garantir la capitale de la Perse, dont elle se trouvait éloignée de onze
milles. L’empereur, ne voulant pas laisser une place si importante sur ses
derrières, en forma sur-le-champ le siège ; il fit trois divisions de l’armée
romaine. Victor, à la tête de la cavalerie, et d’un corps d’infanterie
pesamment armé, eut ordre de balayer le pays jusqu’aux bords du Tigre et aux
faubourgs de Ctésiphon. Julien se chargea de l’attaque ; et, tandis qu’il
semblait placer toute sa confiance dans les. machines qu’on élevait contre les
murailles, il s’occupait secrètement d’un moyen plus sûr pour introduire
furtivement ses

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