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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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opiniâtres le candidat, qui réussit est sûr d’être enrichi par la
libéralité des matrones [2926] ; il sait qu’après avoir orné sa personne d’une parure élégante ; il pourra
parcourir les rues de Rome dans son char, et que l’a table des empereurs
n’égalera pas en délicatesse et en profusion ce que prodiguera sur la sienne le
goût et la magnificence d’un pontife romain [2927] . Combien ces
pontifes par des moyens plus raisonnables, ne s’assureraient-ils pas un bonheur
plus vrai, ajoute l’honnête païen, si, au lieu d’alléguer la grandeur de la
ville pour excuse de leurs mœurs ils imitaient la vie exemplaire de quelques
évêques des provinces, dont la tempérance et la sobriété, l’humble extérieur et
les regards baissés, rendent les vertus pures et modestes agréables aux regards
de la Divinité et, de ses véritables adorateurs ! [2928] Le schisme
d’Ursin et de Damase fut éteint par l’exil du premier, et la sagesse du préfet
Prætextatus rétablit la tranquillité [2929] .
Prætextatus était un philosophe païen, plein d’érudition, de goût et de politesse.
Ce fut un reproche caché sous la forme d’une plaisanterie, que la promesse
qu’il fit à Damase de se faire chrétien sur-le-champ si on voulait lui donner
l’évêché de Rome [2930] .
Ce tableau de l’opulence et du luxe des papes, dans le quatrième siècle, est
d’autant plus digne d’attention, qu’il représente le degré intermédiaire entre
l’humble pauvreté du pêcheur apostolique et la puissance royale d’un prince
temporel dont les États s’étendent depuis les confins de Naples jusqu’aux rives
du Pô.
    Lorsque le suffrage des généraux et de l’armée avait conféré
le sceptre de l’empire à Valentinien, ils avaient eu pour motif de ce choix
judicieux sa réputation à la guerre, sa science militaire, son expérience et
son attachement sévère pour les formes et pour l’esprit de l’ancienne
discipline. La situation des affaires publiques justifiait la demande que les
troupes firent d’un second empereur. Valentinien sentait lui-même que l’homme
le plus habile et le plis actif ne pouvait suffire à défendre des invasions des
frontières si éloignées les unes des autres. Aussitôt que la mort de Julien eut
délivré les Barbares : de la terreur de son nom les plus brillantes espérances
de pillage et de conquête soulevèrent contre l’empire les nations de l’Orient,
du Nord- et du Midi. Leurs incursions, souvent fâcheuses, étaient quelquefois
formidables ; mais durant les douze années du règne de Valentinien, sa
vigilante fermeté défendit ses propres États, et l’influence de son génie
semble diriger la conduite du faible Valens. Peut-être la méthode chronologique
ferait-elle ressortir plus vivement les embarras pressants de chacun des deux
empereurs ; mais l’attention dû lecteur semait trop fréquemment distraite par
le changement d’objets et par des récits sans liaison. Un tableau séparé, des cinq
grands théâtres de la guerre, 1° l’Allemagne, 2° la Bretagne ou Angleterre, 3°
l’Afrique, 4° l’Orient, et 5° le Danube, donnera une idée plus juste de l’état
militaire de l’empire sous les règnes de Valens et de Valentinien.
    I . Ursace, grand maître des offices [2931] , avait offensé
les ambassadeurs des Allemands par une conduite dure et hautaine, et en
diminuant, par une économie mal placée, la valeur et la quantité des présents
qu’ils se croyaient autorisés à réclamer, soit à titre d’usage ou de
convention, à l’avènement d’un nouvel empereur. Ils ne dissimulèrent point leur
profond ressentiment d’une insulte qu’ils regardaient comme nationale, et le
communiquèrent à leurs compatriotes. Le soupçon du mépris enflamma l’âme
irascible des chefs et la jeunesse guerrière courut aux armes. Avant que
Valentinien eut pu traverser les Alpes, les villages de la Gaule étaient en feu
; et les Allemands avaient mis les captifs et les dépouilles en sûreté dans
leurs forêts, avant que le général Dagalaiphus pût parvenir à les joindre. Au
commencement de l’année suivante, les forces militaires de toute la nation
s’assemblèrent en colonnes profondes et solides, et forcèrent le passage du
Rhin pendant le froid rigoureux d’un hiver des pays septentrionaux. Deux comtes
romains furent défaits et mortellement blessés ; et l’étendard des Hérules et        
des Bataves resta entre les mains

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