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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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parti d’Honorius ; entraîné à la révolte
dans l’année de son consulat, il prit le titre d’empereur, et se préparât à
envahir l’Italie à la tête des forces maritimes dont il avait rempli les ports
de l’Afrique. Lorsqu’il jeta l’ancre à l’embouchure du Tibre, s’il est vrai que
ses bâtiments fussent au nombre de trois mille deux cents en y comprenant
depuis la galère qu’il montait jusqu’aux plus faibles bateaux, sa flotte
surpassait celle de Xerxès et d’Alexandre [3679] .
Cependant cet armement, capable de renverser ou de rétablir le plus vaste
empire de l’univers, ne procura que de faibles succès à l’usurpateur de
l’Afrique. Dans sa marche depuis le port, sur la route qui conduit aux portes
de Rome, un des généraux de l’empire vint à sa rencontre, l’attaqua et le mit
en fuite. Le chef de cette puissante armée désespéra de sa fortune, abandonna
ses amis et disparut avec un seul vaisseau [3680] .
Lorsque Héraclien aborda dans le port de Carthage, la province pleine de mépris
pour un chef si pusillanime, était rentrée sous l’obéissance d’Honorius. Le
rebelle eut la tête tranchée dans l’ancien temple de la Mémoire, son consulat
fut aboli [3681] ,
et l’on accorda le reste de sa fortune, qui ne montait qu’à quatre mille livres
pesant d’or, au brave Constance, qui défendait déjà le trône qu’il partagea
depuis avec son faible souverain. Honorius regardait avec indifférence les
calamités de Rome et de l’Italie [3682] ; mais les révoltes d’Attale et d’Héraclien qui attaquaient sa sûreté
personnelle, le tirèrent pour un moment de son indolence habituelle. Il ignora
probablement les causes et les événements, qui l’avaient délivré de ces dangers
; et l’Italie se trouvant débarrassée de ses ennemis étrangers et domestiques,
il continua de végéter paisiblement dans le palais de Ravenne, tandis
qu’au-delà des Alpes, ses lieutenants poursuivaient les usurpateurs, et
remportaient des victoires au nom du fils de Théodose [3683] . Occupé d’un
récit intéressant et compliqué, il serait possible que j’oubliasse d’annoncer
l’époque de sa mort et je prendrai d’avance la précaution d’avertir qu’il
survécut environ treize ans au dernier siége de Rome.
    Constantin revêtu la pourpre par les légions de la Bretagne,
avait eu des succès qui semblaient devoir assurer son usurpation. On
reconnaissait sa puissance depuis le mur d’Antonin jusqu’aux colonnes
d’Hercule ; et, au milieu des désordres publics, il partageait le pillage
de la Gaule et de l’Espagne avec les Barbares, dont la marche destructive
n’était plus arrêtée ni par le Rhin ni par les Pyrénées. Souillé du sang d’un
parent d’Honorius, il arracha de la cour de Ravenne, avec laquelle il
entretenait une secrète correspondance, l’autorisation de ses prétentions
criminelles. Constantin, s’étant engagé par serment à délivrer l’Italie des
Goths, s’avança jusqu’aux rives du Pô ; et après avoir donné plus d’alarmes que
de secours à son pusillanime allié, il se retira précipitamment dans le palais
d’Arles, pour célébrer, avec un luxe désordonné, un triomphe sans réalité. Mais
sa prospérité passagère fut troublée et bientôt détruite par la révolte du
comte Gerontius, le plus brave de ses généraux, qui, durant l’absence de
Constans, fils de Constantin, et déjà revêtu de la pourpre, commandait dans les
provinces de l’Espagne. Au lieu de se déplacer lui-même sur le trône,
Gerontius, par des raisons dont nous ne sommes pas instruits, disposa du
diadème en faveur de son ami Maxime, qui fixa sa résidence à Tarragone, tandis
que son actif général traversait les Pyrénées pour surprendre les deux
empereurs, Constantin et Constans, avant qu’ils fussent préparés à se défendre.
Le fils perdit à Vienne la liberté et la vie ; et ce jeune infortuné eut à
peine le loisir de déplorer la funeste élévation de sa famille, qui l’avait
pressé ou forcé de commettre un sacrilège, en quittant la paisible obscurité de
la vie monastique. Le père s’enferma dans Arles, et soutint un siége ;
mais la ville aurait infailliblement été prise par Gerontius, si une armée
d’Italie ne fut venue promptement à son secours. Le nom d’Honorius et la
proclamation de l’empereur légitime étonnèrent également les deux partis
rebelles. Gerontius, abandonné de ses troupes, s’enfuit sur les

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