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Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain

Titel: Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edward Gibbon
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emportée d’assaut,
ou rendue à discrétion étaient obligés : de s’assembler dans quelque plaine
adjacente ; on séparait les vaincus en trois classes. La première consistait
dans les soldats de la garnison et les hommes en état de porter les armes, dont
le sort se décidait dans l’instant ; ils avaient l’alternative de s’enrôler
parmi les Mongous, ou d’être massacrés sur-le-champ par les troupes, qui les
environnaient de toutes parts l’arc tendu et la lance en arrêt. La seconde
classe, composée des femmes et filles jeunes et belles, des artisans, des
ouvriers de toutes les classes et de toutes les professions, et de tous les
citoyens dont on pouvait espérer une rançon, se partageaient entre les
Barbares, ou également, ou en lots proportionnés à leur rang dans l’armée. Le
reste, dont la vie ou la mort étaient également indifférentes aux vainqueurs
obtenaient la liberté de retourner dans la ville d’où on avait élevé tout ce
qui paraissait utile ou précieux. Ces infortunés habitants, privés de leurs
amis, de leurs parents et de toutes les commodités de la vie, payaient encore
un tribut pour pouvoir respirer leur air natal. Telle était la conduite des Mongous,
quand ils ne croyaient pas devoir user de la dernière rigueur [3883] ; main un
faible sujet de ressentiment, un caprice ou un motif de convenance, suffisaient
pour les déterminer à envelopper tous les vaincus, sans distinction dans un
massacre général et ils exécutèrent la destruction de plusieurs villes
florissantes avec tant de fureur et de persévérance, que, selon leur propre
expression, un cheval pouvait galoper sans broncher sur le terrain qu’elles
avaient occupé. Les armées de Gengis-Khan, détruisirent les trois grandes
capitales du Khorasan, Maru, Neisabour et Hérat ; et, d’après un calcul exact,
le nombre de ceux qui périrent dans ces trois villes se montait à quatre
millions trois cent quarante-sept mille [3884] .
Tamerlan était né dans un sicle moins barbare, et avait été élevé dans la
religion mahométane [3885] ; et cependant en supposant même qu’Attila l’ait égalé en meurtres et en
destruction [3886] ,
l’épithète de fléau de Dieu pourrait convenir, pareillement à l’un et à
l’autre.
    On peut affirmer avec assurance que les Huns dépeuplèrent
les provinces de l’empire ; par le gland nombre de romains qu’ils emmenèrent en
captivité. Entre les mains d’un législateur habile, cette industrieuse colonie
aimait répandit les sciences et les arts dans les déserts de la Scythie ; mais
ces captifs, pris à la guerre, se trouvaient dispersés dans toutes les hordes
qui composaient l’empire d’Attila, et sans aucune valeur réelle que celle que
leur donnait l’opinion de ces Barbares, simples, ignorants et sans préjugés.
Ceux-ci se connaissaient peu au mérite d’un théologien fortement versé dans les
discussions sur la Trinité et l’Incarnation ; cependant ils respectaient les
ministres de tout les religions ; et le zèle actif des missionnaires chrétiens,
sans approcher de la personne ou du palais des souverains, travailla avec
succès, à la propagation de l’Évangile [3887] .
Des pâtres qui n’avaient pas même l’idée du partage des terres, devaient
ignorer aussi bien que l’abus de la jurisprudence civile, et l’habileté d’un
éloquent jurisconsulte ne devait exciter en eux que mépris ou aversion [3888] . Les Huns et
les Goths, continuellement mêlés ensemble, se communiquaient, réciproquement la
connaissance de leurs idiomes ; et tous les Barbares voulaient parler la langue
latine, parce qu’elle était la langue militaire, même dans l’empire d’Orient [3889]  : mais ils
dédaignaient le langage et les sciences des Grecs. L’orgueilleux sophiste ou le
grave philosophe, accoutumé aux applaudissements des écoles, devait souffrir de
voir donner la préférence à ski, robuste esclave, compagnon de sa captivité.
Dans le nombre des arts mécaniques, les Huns n’estimaient et n’encourageaient
que ceux qui servaient à leurs besoins. Onegesius, un des favoris d’Attila, fit
construire un bain par un architecte, son esclave ; mais ce fut un exemple
extraordinaire du luxe d’un particulier ; et les serruriers, les charpentiers,
les armuriers, etc., étaient beaucoup plus utiles à un peuple errant, qu’ils
fournissaient d’ustensiles pour la paix et d’armes pour la guerre. Les médecins
étaient particulièrement l’objet

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