Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
la
regardaient, comme le principe du mal, par opposition à la Divinité, cause
première et principe du bien, ils ne voulaient pas admettre qu’une des
substances pures, un des æones issus de Dieu, se fût, en participant à
la nature matérielle, allié au principe du mal, et tel était le motif qui leur
faisait rejeter l’humanité réelle de Jésus-Christ. Voyez Ch. G. F. Walsh, Hist.
des hérésies , en allemand, t. I, p. 217 sqq. ; Brucker, Hist. crit.
Philos ., tome II, page 639 ( Note de l’Éditeur .)
[2331] Les ariens reprochaient au parti orthodoxe d’avoir
pris ses sentiments sur la Trinité, des valentiniens et des marcionites. Voyez
Beausobre, Hist. du Manichéisme , III, c. 5, 7.
[2332] Non dignum est utero credere Deum, ei Deum
Christum... Non dignum est ut tanta majestas per sordes, et squalores mulieris
transire credatur . Les gnostiques tenaient pour l’impureté de la matière et
du mariage ; et ils étaient scandalisés des grossières interprétations des
pères et de Saint Augustin lui-même. Voyez Beausobre, t. II, p. 523.
[2333] Apostolis adhuc in sœculo superstitibus apud
Judœam Christi sanguine recente, et phantasma corpus Domini asserebatur .
Cotelier pense ( Patres apostol ., t. II, p. 24) que ceux qui refusent de
croire que les docètes parurent du temps des apôtres peuvent aussi nier qu’il
fait jour à midi. Ces docètes, qui formaient un parti considérable parmi les
gnostiques, étaient ainsi appelés, parce qu’ils prétendaient que le corps de
Jésus-Christ n’en avait eu que l’apparence( * ).
( * ) Le nom de docètes ne fut donné à ces
sectaires que dans le cours du deuxième siècle : ce nom ne désignait pas une
secte proprement dite, il s’appliquait à toutes les sectes qui enseignaient la
non réalité du corps matériel de Jésus-Christ : de ce nombre étaient les
valentiniens, les basilidiens, les ophites, les marcionites, contre qui
Tertullien écrivit son livre de Carne Christi , et, d’autres gnostiques.
A la vérité Clément d’Alexandrie (III, stromat ., c. 13, p. 552) fait une
mention expresse d’une secte de docètes, et nomme même comme un de ses chefs un
certain Cassianus ; mais tout nous porte à croire que ce n’était point là une
secte particulière. Philastrius ( de Hœres , c. 31) reproche à Saturninus
d’être un docète. Irénée ( adversus Hœreses ., c. 23) fait le même
reproche à Basilide. Épiphane et Philastrius, qui ont traité avec détail de
chaque hérésie particulière, ne nomment point spécialement celle des docètes :
l’évêque d’Antioche Sérapion (Eusèbe, Hist. ecclés ., VI, c. 12) et
Clément d’Alexandrie (VII, stromat. , p. 900) paraissent être les
premiers qui se soient servis de ce nom générique, et on ne le retrouve dans
aucun monument antérieur, quoique l’erreur qu’il indique existât déjà du temps
des apôtres. Voyez Ch.-G.-Fr. Walch, Hist. des hérésies , t. I, p. 233 ;
Tillemont, Mém. pour servir à l’Hist. ecclés ., t. II, p. 50 ; Buddæus, de
Eccl. apostol ., c. 5, § 7. ( Note de l’Éditeur. )
[2334] On peut trouver dans La Motte Le Vayer (tome V, p.
135, etc., édit. 1757) et dans Basnage ( Hist. des Juifs , t. IV, p.
29-79, etc.) des preuves du respect que les chrétiens avaient pour la personne
de Platon et pour sa doctrine.
[2335] Doleo bona fide, Platonem omnium hœreticorum
condimentarium factum . Tertullien, de Anima , c. 23. Petau, Dogm.
theolog ., t. III, proleg. 2) prouve que ce reproche était général.
Beausobre (t. I, l. III, c. 9, 10) a présenté les erreurs des gnostiques comme
une conséquence des principes de Platon et, comme dans l’école d’Alexandrie,
ces principes se trouvaient mélangés avec la philosophie orientale (Brucker, t.
X, p. 1356), le sentiment de Beausobre peut se concilier avec l’opinion de
Mosheim ( Hist. générale de l’Église , vol I, p. 37).
[2336] Théophile, évêque d’Antioche, fut le premier qui
employa le mot Triade , Trinité : ce terme abstrait, qui était
déjà familier dans les écoles de la philosophie, ne doit avoir été introduit
dans la théologie des chrétiens que passé le milieu du second siècle.
[2337] Saint Athanase, t. I, page 808. Ses expressions sont
infiniment énergiques ; et, comme il écrivait à des moines, rien ne l’obligeait
à affecter un langage raisonnable.
[2338] Nous devions espérer de trouver la Trinité
théologique de Platon dans un traité qui prétend expliquer les opinions
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