Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
l’assemblée des saints,
lorsque sa dévotion fut confirmée par les années, il déclare aux idolâtres (c.
11) qu’il leur permet d’offrir leurs sacrifices et d’exercer librement toutes
les pratiques de leur religion.
[2471] Voyez Eusèbe, in Vit. Constant ., l. III, c.
54-58 ; et l. IV, c. 23, 25. Ces actes d’autorité peuvent se comparer à la
suppression des Bacchanales, et à la démolition du temple d’Isis par les
magistrats de Rome païenne.
[2472] Eusèbe, in Vit. Constant ., l. III, c. 54 ; et
Libanius, Orat. pro templis , p. 9, 10, édit. Godefroy. Ils racontent
tous deux le pieux sacrilège de Constantin, qu’ils voyaient sous un jour fort
différent. Le dernier déclare positivement qu’il se saisit de l’argent et
des richesses sacrées ; mais, qu’il ne toucha point au culte des temples, qui
furent à la vérité appauvris ; mais où l’on ne célébrait pas moins les
cérémonies ordinaires de l’ancienne religion . Témoignages juifs et
païens . Lardner, vol. IV, p. 140.
[2473] Ammien parle de quelques eunuques de cour qui furent spoliis
templorum pasti . Libanius dit ( Orat pro temp ., p. 23) que l’empereur
faisait souvent présent d’un temple comme il aurait pu faire d’un chien, d’un
cheval, d’un esclave ou d’une coupe d’or ; mais, le pieux philosophe a grand
soin d’observer que ces favoris sacrilèges finissaient presque toujours
malheureusement.
[2474] Voyez Godefroy , Code Theod ., t. VI, p. 26 ;
Liban., Orat. parental ., c. 10, in Fabric ., Biblio. Grœc .,
t. VII, page 235.
[2475] Placuit omnibus locis atque urbibus universis
claudi protinus templa, et accessu vetitis omnibus licentiam delinquendi
perditis abnegari. Volumus etiam cunctos a sacrificus abstinere. Quod siquis
aliquid forte hujusmodi perpetraverit, gladio sternatur : facultates etiam
perempti fisco décernimus vindicari : et similiter adfligi rectores
provinciarum, si facinora vindicare neflexerint . ( Cod. Theod ., XVI,
tit. 10, leg. 4). On a découvert une contradiction chronologique dans la date
de cette loi extravagante, la seule peut-être qui ait jamais puni la négligence
des magistrats par la mort et la confiscation de leurs biens. M. de La Bastie ( Mém.
de l’Acad. , tome XV, p. 98) conjecture, avec une apparence de raison, que
cette loi prétendue n’était réellement qu’un projet de loi, qui fut trouvé
parmi les papiers de Constantin, et inséré depuis comme un heureux modèle, dans
le Code de Théodose.
[2476] Symmaque, epist . X, 54.
[2477] La quatrième dissertation de M. de La Bastie, sur le
souverain pontificat des empereurs romains, dans les Mém. de l’Acad .,
XV, 75-144, est très savante et très judicieuse. Elle présente l’état du
paganisme depuis Constantin jusqu’à Gratien, et prouve que durant cette période
il jouit du bienfait de la tolérance. L’assertion de Zozime, que Gratien, fut
le premier qui refusa la robe pontificale, est prouvée démonstrativement ; et
les murmures de la bigoterie à ce sujet sont presque réduits au silence.
[2478] Comme je me suis servi librement, par anticipation,
des mots de païens et de paganisme, je vais donner au lecteur un exposé des
révolutions singulières qu’ont éprouvées dans leur signification des
expressions si connues. 1° Παγη en dialecte dorique,
familier aux Italiens, signifiait une fontaine ; et les campagnards du
voisinage qui visitaient la fontaine en tiraient la dénomination générale de pagus et pagani. (Festus sub. vocc , et Servius ad Virgil. Georgic .,
II, 382.) 2° Par une extension du mot, païen et campagnard devinrent presque
synonymes. (Pline, Hist. nat ., XXVIII, 5.) On donna ce nom au bas peuple
des campagnes, et il a été changé dans celui de paysans par les nations
modernes de l’Europe. 3° L’augmentation excessive de l’ordre militaire amena la
nécessité d’une dénomination corrélative ( Essais de Hume, vol. I, p.
555.), et tous ceux qui ne s’enrôlaient point au service du prince étaient
désignés par l’épithète dédaigneuse de païens (Tacite, Hist ., III, 24,
43, 77 ; Juvénal, Satyres, XVI ; Tertullien, de Pallio , c. 4.) 4° Les
chrétiens étaient les soldats de Jésus-Christ ; leurs adversaires, qui
refusaient le sacrement ou le serment militaire du baptême pouvaient mériter la
dénomination métaphorique de païens ; et cette expression populaire de reproche
fut introduite, dès le règne de Valentinien, A. D. 365, dans les lois
impériales (
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