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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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eut lieu en 784, mais au bout de dix ans les grandioses et coûteux travaux entrepris à Nagaoka furent brusquement interrompus, et un nouveau site fut choisi, distant seulement de quelques kilomètres. Les raisons de ce changement ne sont pas absolument claires ; mais comme la famille de l’empereur connut divers malheurs après que la cour eut déménagé à
    Nagaoka, il est probable qu’on y vit l’effet de quelque mauvaise influence qui ne se dissiperait qu’une fois abandonnés les travaux entrepris. La superstition joua certainement un grand rôle dans la décision de changer de site, et, après que les devins et géomanciens eurent été consultés et qu’on eut averti la déesse du Soleil, les ancêtres de l’empereur et les divinités tutéJaires de la localité, on s’attaqua à la construction d’une nouvelle capitale dès 793.
    L’endroit choisi était le site de l’actuelle Kyoto, où la capitale impériale demeura jusqu’en 1868. L’empereur emménagea dans son nouveau palais en 794, mais la construction d’autres bâtiments se poursuivit pendant quelques années encore. La ville prit le nom de Heiankyô, « Capitale de la Paix et de la Tranquillité ». Son plan était celui de la capitale chinoise de Chang’an, construite par la dynastie Sui, qui avait également servi de modèle à Nara. Son emplacement répondait à toutes les exigences de la géomancie chinoise, car le ministre des Affaires intérieures, Wake no Kiyomaro, très loyal serviteur de la Couronne, s’était assuré qu’il était protégé du mal par les divinités gardiennes des quatre points cardinaux – qui, notons-le, portaient des noms chinois.
    C’était une grande ville, un exemple de planification grandiose. Elle était construite de façon symétrique, avec de vastes avenues courant du nord au sud et de l’est à l’ouest, coupées de nombreuses rues et ruelles plus étroites. A l’intérieur, une enceinte fortifiée d’imposantes dimensions renfermait le palais, les bureaux du gouvernement et les salles et pavillons où se tenaient les assemblées et les cérémonies d’État. Tout était dans la forme et les règles. L’influence de la pensée laïque chinoise s’y faisait puissamment sentir, et le modèle cérémoniel et rituel chinois était scrupuleusement observé, sauf dans les occasions où le souverain entrait en communication avec les divinités nationales, comme lors de la Prière pour la Moisson et de la Grande Purification.
    La nouvelle capitale était à moins de cinquante kilomètres de Nara, ce qui représentait pourtant une distance importante étant donné la difficulté des voyages. La topographie de la région était en outre beaucoup plus variée que celle du bassin de Nara, en sorte que l’ancienne capitale semblait plus éloignée qu’elle ne l’était vraiment. La différence d’esprit entre les deux endroits était nettement marquée : Nara représentait l’antiquité, Kyoto, ce qui était vivant et nouveau.
    Maintenant qu’on avait laissé derrière soi les sept grands monastères de Nara, il semblait qu’on n’eût plus à craindre la puissance de l’Église bouddhique ; de plus, peu après son intronisation, l’empereur Kammu avait publié un édit visant à limiter la construction de nouveaux édifices bouddhiques, à restreindre les entrées dans les ordres, et à empêcher la vente ou la donation de terres aux institutions religieuses. Si l’on avait pu l’appliquer, c’eût été une saine politique, car l’ironie voulait que l’Église bouddhique, qui avait donné tant de bonnes choses au Japon, menaçât la stabilité du gouvernement à cause des ambitions politiques de ses chefs et des immunités fiscales dont ils abusaient. L’absorption de terres publiques dans les domaines ecclésiastiques privait l’État de revenus dont il avait un besoin impératif pour développer l’ensemble du pays.
    Cependant, la mauvaise conduite du clergé n’était que la cause immédiate des ennuis financiers du gouvernement, ennuis dont l’origine réelle résidait dans l’incapacité de la classe dirigeante dans son ensemble à saisir les problèmes soulevés par une économie agraire en expansion.

la scène politique, 794-891
    EMPEREURS RÉGNANT À KYÖTO, 781-876
    Kammu 781-806
    Heijô 806-809
    Saga 809-823
    Junna 823-833
    Nimmyô 833-850 Montoku 850-858 Seiwa 858-876
    L’histoire dynastique du siècle qui suit le départ de Nara n’a ni un intérêt

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