Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
Vom Netzwerk:
période « ritsuryô ».
    Après quelques révisions mineures précédant l’an 800, il y eut trois importantes compilations de ces ordonnances et amendements : les Kônin-kyaku et Kônin-shiki (820) ; les Jôgan-kyaku (869) et Jôgan-shiki (871) ; les Engi-kyaku (909) et Engi-shiki (967). Le Kônin-kyakushiki était une compilation des ordonnances, règlements et précédents des 119 années succédant à la publication du code de Taihô, en 720. Le Jôgan-kyakushiki le complétait, et tous deux avaient force de loi, au même titre que les codes primitifs qu’il leur arrivait de remplacer.
    Le Engi-kyaku s’ajouta aux deux précédents recueils de kyaku, mais sans les remplacer. Le Engi-shiki, qui renfermait tous les shiki des recueils précédents, en prit par conséquent la place. Seuls quelques fragments des recueils de kyaku subsistent, mais le Engi-shiki a été conservé presque intact. C’est le recueil classique, source précieuse d’informations sur l’évolution des idées et pratiques judiciaires dans le Japon du ixe siècle. Il fixait la procédure et les principes administratifs d’une façon si définitive que, dans certaines familles, les fonctions qu’il créait devinrent héréditaires. Cependant, les institutions et formulaires Engi une fois promulgués, la loi, fossilisée, ne tarda pas à être négligée au profit des ordres arbitraires de la famille Fujiwara ou des décisions d’officiers dont la charge, extra-légale ou extra-constitution-nelle, était apparue parallèlement aux kyaku et aux shiki, et pour des raisons similaires.
    Parmi ces officiers, nous avons déjà mentionné les kageyushi, ou commissaires à la décharge, dont le corps avait été créé en 790 pour pallier les défauts du système de nomination et de remplacement aux postes officiels. Mais des changements de fonctions et de titres dans l’administration ainsi que la création de nouveaux offices avaient débuté très rapidement après la promulgation du code de Taihô, en 702. Il ne s’agissait là que de révisions normales à la lumière de l’expérience pratique ; toutefois, pour ce qui est de la création pure et simple de charges nouvelles que le code n’avait jamais envisagées, et n’autorisait pas, elle constitue une question d’importance historique, qui mérite de retenir l’attention du fait qu’elle traduit la réaction pratique de l’esprit japonais face aux difficultés nées d’un traitement par trop logique et schématique des problèmes administratifs. Il s’agit en réalité d’un rejet de l’habitude chinoise d’établir des classifications et des catégories rigides dans le domaine des affaires humaines et célestes, d’une préférence donnée à la pratique, à l’empirisme, pour résoudre les difficultés.
    Ces charges extra-légales étaient ordinairement créées pour des raisons pratiques, et l’on peut dire qu’en général elles eurent plus d’influence et d’efficacité que celles que prescrivaient les codes. Mais il n’en découle pas qu’elles eurent de meilleurs résultats, seulement qu’elles fonctionnaient plus facilement. Parmi elles, la plus importante fut peut-être la charge de kampaku, ou régent. Le régent d’un souverain mineur ou d’une femme s’appelait sesshô, et bien que ce titre ne figure pas dans les codes, l’office lui-même était traditionnellement accepté comme juste et nécessaire. Cependant, certains ministres d’État continuèrent à remplir les fonctions de régent même lorsque le souverain devint majeur, et ils prirent alors le titre de kampaku, grand officier qui occupait en théorie la charge de conseiller et porte-parole du Trône, mais qui, dans la pratique, était un dictateur. Cette charge irrégulière n’est d’ailleurs pas sans parallèles. En Europe, les maires du palais mérovingiens et en Asie les ranas du Népal ressemblent fort aux régents Fujiwara qui usurpèrent pratiquement la prérogative impériale 10 .
    Le premier cas de ce type d’usurpation est celui de l’homme d’État Fujiwara Mototsune, qui fut régent ( sesshô ) d’un empereur enfant (Yözei, 877-884) et prit le titre de kampaku en 880. Cette charge, avec tous ses pouvoirs dictatoriaux, devint bientôt héréditaire dans la famille et fut souvent détenue en plus des fonctions de chancelier, de Premier ministre et de grand conseiller.
    L’effet d’offices aussi particuliers fut évidemment d’enlever le pouvoir aux ministères,

Weitere Kostenlose Bücher