Histoire Romaine
compte et les personnages tombés
sur les champs de bataille en Italie, comme les consulaires Aulus Albinus (c. 655),
Titus Didius (c. 656), Publius Lupus (c. 664), Lucius Caton (c. 665), et d’autres
hommes comme Quintus Metellus Numidicus, Marius Aquillius, Gaius Marius le père,
Gnæus Strabon, qu’on peut aussi ranger parmi les victimes, ou d’autres encore
dont le sort est resté inconnu. Sur les quatorze consulaires tués, trois
périrent dans des émeutes militaires : mais huit syllaniens et cinq
marianiens furent mis à mort par la faction contraire. En comparant les
chiffres plus haut donnés, on voit que Marius sacrifia cinquante sénateurs et
mille chevaliers : que quarante sénateurs et seize cents chevaliers
moururent par ordre de Sylla. Ces chiffres du moins permettent l’appréciation
non absolument arbitraire des massacres à laisser à la charge de chaque parti.
[704] [La fontaine de Servilius ( Servilius locus ),
du nom de Servilius Cœpion , son auteur (627 [127 av. J.-C.]), était
alimentée par l’eau de la Tepula (eau tiède), amenée jusqu’au pied du
mont Capitolin, au bas du vicus Jugarius . – Au temps de Sénèque on se
rappelait encore la hideuse exposition des tètes des proscrits. Videant
largum in Foro sanguinem et supra Servilium lacum (id enim proscriptionis Sullœ
spoliarium est) senatorum capita . – Sénèque, de Provident., 3]
[705] L’un d’eux fut ce Sextus Alfenus , dont le nom
revient fréquemment dans le plaidoyer de Cicéron pour Publius Quinctius .
[706] Une circonstance spéciale aggrava d’ailleurs leur
condition. Autrefois la latinité, comme la pérégrinité ( peregrinus ), comportait
régulièrement l’association de ses membres en une cité exclusive, dite latine
ou pérégrine : aujourd’hui, comme chez les affranchis latins ou déditices d’une époque plus récente, la constitution municipale leur est interdite. Par
suite, ces nouveaux Latins n’ont plus les privilèges attachés à celle-ci :
et même, ils ne peuvent plus tester ; car nul ne peut faire un testament, que
selon le droit de sa ville. – Ils pouvaient, par contre, acquérir, soit aux
termes d’un testament romain, soit entre vifs entre eux, et aussi commercer
avec des Romains et des Latins, dans la forme du droit romain.
[707] [Près de Corfinium . Elle fut plus tard la
patrie d’Ovide]
[708] [On sait que l’affranchi prenait le prénom et le nom
de gens du maître qu’il avait servi. – V. Dict . de Smith, V° nomen ,
in fine]
[709] On a la preuve que la répartition des cinq années de
l’arriéré et des frais de guerre, opérée entre les villes d’Asie par Sylla (Appien, Mithridate , 62 et alias), a servi de type pour l’avenir. C’est à Sylla
que Cassiodore reporte (chronic. 670) la division de l’Asie en quarante
circonscriptions : c’est sur la répartition syllanienne que s’assoient les
taxes plus tard frappées (Cicéron, pro Flacc., 14, 32) : les sommes
dépensées pour la construction de la flotte, en 672 [82 av. J.-C.], sont déduites
de l’impôt à payer ( ex pecunia vectigali populo Romano – Cicéron, Verr., 1, 35, 89). Enfin Cicéron ( ad Quint. fratr., 1, 1, 11, 33)
précise et dit que les Grecs par eux-mêmes étaient hors d’état de payer la
redevance imposée par Sylla, sans fermiers intermédiaires .
[710] Nul auteur n’enseigne, à la vérité, de qui émanait la
loi, qui rendit plus tard nécessaire la promulgation de la lex Roscia
theatralis , laquelle à son tour restitua les chevaliers dans leur privilège
(Becker-Friedlænder, Handb. (Manuel), 4, 531) : mais tout tend à
démontrer que c’est bien Sylla qui le leur avait enlevé. [V. Velleius, II, 31 –
Ils avaient les quatorze subsellia derrière l’ orchestra , qui appartenait
aux sénateurs]
[711] On n’est pas bien fixé sur le nombre ancien des
questeurs annuels : à dater de 487 [267 av. J.-C.], on en compte huit, deux
questeurs urbains, deux questeurs militaires, quatre questeurs de la flotte :
mais il convient d’ajouter à ce nombre tous ceux qui étaient envoyés dans les
gouvernements. Les questures de la flotte, Ostie, Calès et ailleurs, étaient à
poste fixe : les questeurs militaires ne pouvaient pas davantage être
appelés à un autre service : autrement le consul, quand il prenait le
commandement, aurait pu ne plus trouver à côté de lui son questeur. Mais avant
Sylla il y avait déjà neuf gouvernements à pourvoir : de plus deux
questeurs
Weitere Kostenlose Bücher