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Joséphine, l'obsession de Napoléon

Joséphine, l'obsession de Napoléon

Titel: Joséphine, l'obsession de Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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conséquences n’avaient motivé un petit séisme dans l’histoire de France, la répudiation de Joséphine.
    Un fait est certain : la grossesse qu’elle avait fait annoncer par Murat n’aboutit pas. Et si Joséphine interpréta d’abord son malaise comme un signe possible de grossesse, ou feignit de le croire, elle fut contrainte de changer d’opinion ; en tout cas, elle savait que son affection et ses symptômes touchaient à son appareil génital.
    Vu le nombre d’amants qu’elle avait eus avant et pendant les premiers temps de son mariage, Joséphine aurait pu se retrouver enceinte maintes fois et, à cette date-là, ç’aurait donc pu être des oeuvres de Bonaparte. À trente-deux ans, elle était loin de la ménopause et lui n’avait aucune raison, une fois marié, d’utiliser un préservatif.
    On pourrait, au sujet du fait qu’elle n’eut plus d’enfants après son mariage avec Beauharnais, évoquer les moyens de contraception de l’époque : ils étaient, on le sait, quasi inexistants pour les femmes et dérisoires pour les hommes : des segments de boyaux de porc ou de mouton noués à une extrémité. Leur efficacité était douteuse, mais leurs risques étaient certains. Servant plusieurs fois de suite, à l’occasion, à l’endroit ou à l’envers, et guère indéchirables, ces préservatifs réduisaient certes les possibilités de fécondation, mais ils multipliaient ceux d’infection par tous les germes ordinaires, que la promiscuité exacerbait encore. Les notions d’hygiène étaient alors nulles, et les militaires, qui tinrent une si grande place dans l’intimité de Joséphine, n’en avaient pas grand souci. Les difficultés de miction dont Bonaparte lui-même souffrit évoquent également une origine infectieuse : « J’ai toujours éprouvé de la difficulté à uriner, déclara-t-il plus tard, et d’autant plus que le besoin s’en faisait sentir plus fréquemment. Aujourd’hui les souffrances sont intolérables. » En fait il souffrait de calculs, ce qui n’atténuait pas davantage les risques d’infection.
    Le coitus interruptus restait le moyen le moins risqué d’éviter de faire des enfants. Or Bonaparte ni Joséphine n’avaient aucune raison non plus d’y recourir. La raison la plus probable de la stérilité de Joséphine semble donc avoir été infectieuse.
    Les deux maladies les plus graves auxquelles Joséphine eut pu être exposée étaient le « mal de Naples », la syphilis, et la blennorragie. L’une et l’autre peuvent, en effet, provoquer une inflammation des trompes et suspendre l’ovulation. La syphilis n’entraîna cependant pas toujours la stérilité, comme le démontrent les nombreux cas d’hérédosyphilis, et la maladie évolue le plus souvent vers des formes invalidantes, impossibles à celer au regard. Si Joséphine en avait été atteinte, elle eût contaminé ses amants, et on l’eût appris au bout de quelques mois, sans parler du fait que Napoléon se serait rapidement défait d’elle et qu’elle-même en aurait montré des signes. Ce ne fut pas le cas.
    La fièvre, signe d’infection, et le « point de côté » mentionné dans la lettre indiquent le plus vraisemblablement une salpingite causée par une infection à colibacilles ou chlamydia, par exemple. Les douleurs abdominales diffuses causées par cette infection peuvent avoir d’abord donné à penser à Joséphine qu’elle était enceinte. Elle n’entretint pas longtemps cette illusion : plusieurs lettres ultérieures montrent qu’à partir de 1796 sa santé se détériora : le 6 septembre, elle se plaint à Mme de Renaudin :
    Ma santé contribue beaucoup à me rendre triste ; je suis souvent incommodée .
    Le 6 mars 1797, elle annonce à Hortense qu’elle n’a plus de fièvre ; il faut donc que celle-ci ait duré quelque dix mois ; toute personne du XXI e siècle, moyennement instruite en matière d’hygiène, frémit à l’idée d’une infection aussi longue et en conclut que Joséphine avait décidément une constitution résistante. Une lettre du 11 mai 1797, adressée à Barras, fait état d’un chirurgien qui l’a traitée à Milan, mais on ne sait de quoi ni comment. Il n’a pu la guérir, ne disposant évidemment pas d’antibiotiques. Le mal devint chronique car, en janvier 1798, elle écrivait au ministre de l’Intérieur, Letourneux : « La citoyenne Bonaparte, malade depuis longtemps… » Le 2 juillet 1798, elle écrit à

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