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La chambre maudite

La chambre maudite

Titel: La chambre maudite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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ce que nous allons trouver derrière cette porte et vous me semblez bien assez éprouvée pour l’heure. Je viendrai vous chercher, je vous le promets, assura-t-il doucement.
    Du moment que Huc s’occupait d’elle, le reste importait peu, pensa-t-elle. Quant à son triste mari, s’il avait péri au cours d’une de ses diaboliques expériences, que Dieu lui pardonne, mais elle ne le regretterait point !
    –  Soyez prudent, répondit-elle simplement en signe d’assentiment.
    Sur un geste du prévôt, Clothilde passa un bras autour des épaules de sa maîtresse et l’entraîna au bas de l’escalier de pierre.
    Resté seul avec un second valet qui soutenait un candélabre pour éclairer davantage le recoin sombre du vaste palier, Huc s’appuya lourdement contre le mur face à la porte qui les narguait de son immobilité, puis se laissa glisser le long de la pierre pour s’asseoir à même le plancher.
    Après que Clothilde les eut ramenés brutalement à la réalité dès leur arrivée, ils s’étaient précipités, buvant sur le trajet le récit saccadé de la maîtresse de maisonnée qui se mourait d’inquiétude :
    François de Chazeron les avait précédés au château d’une bonne demi-heure et, sans s’inquiéter des travaux et de ses gens, s’était élancé aussitôt dans l’escalier qui menait à la tour. Elle l’avait entendu ouvrir la porte avec sa grosse clé puis jurer tout haut et entrer dans une colère noire, au point qu’elle s’était demandé ce qui arrivait tandis qu’elle se pressait à lui préparer une collation.
    Elle n’avait pas eu seulement le temps d’avancer quelque hypothèse que, dans un élan de fureur, François l’avait, d’une gifle, envoyée choir contre la lourde table des communs, à peine entré dans la pièce. Fonçant de nouveau sur elle, il l’avait relevée d’une main, brandissant l’autre au-dessus de son visage, les yeux fous et l’air meurtrier :
    –  Qui a pénétré dans mon cabinet ?
    Clothilde s’était mise à bredouiller qu’à sa connaissance personne n’était monté, mais cela n’avait fait qu’aiguiser encore sa rage.
    –  Parle ou je te fracasse contre le mur !
    Mais elle n’avait su que lui dire et s’était contentée de hurler, attirant les ouvriers du château. Avisant la scène, Bertrandeau, le maître couvreur, s’était avancé pour intervenir. François s’était alors retourné, lâchant Clothilde qui en avait profité pour filer prestement.
    –  Lequel d’entre vous m’a désobéi ? Qu’il se dénonce ou par Dieu je vous fais pendre tous !
    Mais Bertrandeau avait opposé au maître un calme impressionnant, conforté par son imposante silhouette :
    –  Avant d’accuser l’un de nous, monseigneur, il nous faudrait savoir ce que vous nous reprochez. Nous faisons notre travail, selon notre devoir et vos ordres, et s’il apparaît qu’un ou plusieurs de mes hommes vous aient déplu, alors il m’appartient seul de les châtier, selon les règles de notre corporation.
    –  J’avais interdit l’accès à mon cabinet ! grogna François pour seule réponse.
    –  Nous n’y avons pas mis un pouce, seigneur François. Il me semble, en outre, que vous êtes seul à détenir la clé de cet endroit. Si la serrure avait été forcée, les gens de cette maison vous auraient alerté sur l’heure.
    C’était cette évidence qui avait fait tomber sa colère : il avait ouvert la porte normalement avec la seule et unique clé existant. Le seigneur de Vollore s’était liquéfié, son visage grave plus blanc que linge.
    –  Allez-vous bien, messire ? s’était inquiété Bertrandeau devant cette pâleur.
    Mais François avait paru ne rien entendre. Il s’était frayé un passage parmi eux en titubant et avait regagné son antre dans lequel, tous l’avaient entendu, il s’était enfermé à double tour.
    Clothilde, habituée depuis longtemps aux humeurs de son maître, bien qu’elles n’eussent jamais atteint cette intensité, s’était remise en reniflant à sa tâche, tout en s’accordant à voix basse avec les ouvriers à reconnaître que leur seigneur était décidément un personnage étrange.
    Et puis l’explosion les avait cloués sur place avant de les précipiter d’un même élan, pour se heurter, comme Huc quelques minutes plus tard, à la massive.
     
    –  Messire Huc, messire Huc, haleta le valet en gravissant quatre à quatre les degrés.
    Huc se redressa d’un bloc.
    – 

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