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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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son front qu’elle étreignit ; ses pensées entraînées dans un tourbillon de folie ne lui présentèrent plus que des images imprécises, et elle tomba sur ses deux genoux. Maurevert s’agenouilla près d’elle…
    Alors le prêtre se tourna vers eux, prononçant les paroles sacramentelles, et ouvrant les bras pour une bénédiction… Et ce prêtre, Violetta en levant la tête dans un mouvement de spasme, ce prêtre, elle le vit… Et c’était un tout jeune prêtre aux yeux noirs qui brillaient avec des feux de diamants funèbres, et ce visage, il lui sembla qu’elle l’avait entrevu une fois…
    Où ? Mais où avait-elle vu cette figure qui achevait de détraquer son cerveau, cette vision d’épouvante, ce spectre sans pitié !… Le prêtre murmurait les formules… Et cette voix ! oh ! cette voix ! Elle l’avait entendue ! Mais quand ? Dans quel abominable cauchemar !…
    Et soudain, dans une fulgurante éclaircie, elle revit la terrible scène où elle avait retrouvé maître Claude, le soir où Belgodère l’avait entraînée dans une mystérieuse maison de la Cité, où on lui avait jeté un sac noir sur la tête, où elle s’était évanouie, où, en se réveillant, elle avait vu penché sur elle le visage de celui qu’elle appelait son père ! Et Claude l’avait prise dans ses bras pour l’emporter !… Et les hommes armés d’arquebuses étaient entrés !… Et avec eux, une femme ! Une femme sur qui ses yeux mourants ne s’étaient fixés qu’un instant ! Une femme dont, pourtant, les traits de marbre demeuraient gravés dans son imagination !…
    Ce prêtre, c’était elle !… C’était cette femme !… C’était Fausta qui célébrait le mariage de Maurevert et de Violetta !…
    Une inexprimable horreur se glissa dans les veines de la jeune fille. Elle voulut se lever, et retomba lourdement sur ses genoux. Elle voulut arracher sa main à Maurevert, et elle sentit que cette main devenait inerte, sans forces. Elle voulut, dans un cri d’agonie, traduire le désespoir insensé qui la submergeait ; et elle ne poussa qu’un soupir si faible, si douloureux, qu’il était peut-être le soupir d’une mourante…
    Dans ce moment, elle perdit connaissance… Dans ce moment aussi le prêtre, étendant les bras, disait d’une voix grave :
    — Allez. Au nom du Dieu vivant, pour jamais, vous êtes unis !…
    q

Chapitre 42 COMMENT L’HERCULE CROASSE ET LE CHIEN PIPEAU LIERENT CONNAISSANCE
    O n a vu que le chevalier de Pardaillan, attiré par le bruit exorbitant qui se faisait dans sa chambre, y était entré à temps pour assister au combat de Croasse avec une horloge. Pardaillan demeura d’abord stupéfait. Puis, malgré ses blessures, malgré le péril de la situation, il partit d’un grand éclat de rire, tandis qu’en dehors les vociférations de la foule augmentaient d’intensité de minute en minute. Croasse regarda cet intrus et, reconnaissant le chevalier, prononça :
    — C’est fait !… Ouf ! quelle bataille !
    Et comme Pardaillan continuait à rire, Croasse se mit à rire, d’un rire qui fit trembler les vitres.
    — Que diable fais-tu là ? demanda le chevalier, à la fin.
    — Comment ! ce que je fais là ? Mais nous nous sommes battus, il me semble ! A telles enseignes que vous en êtes tout déchiré et tout plein de sang !… Ah ! monseigneur, avouez que si je n’avais été là, vous succombiez sous le nombre !
    « Est-ce qu’il serait devenu fou de peur ? » songea Pardaillan.
    Non ! Croasse n’était pas fou. Du moins, il ne l’était plus. Il y avait assurément de la folie dans cette imagination qui, surexcitée, exorbitée par la terreur, lui faisait voir des ennemis acharnés contre lui, là où il n’y avait que des meubles. Mais en présence de Pardaillan, Croasse se rassurait. Et du moment qu’il se rassurait, cette folie spéciale et passagère s’évanouissait. Seulement Croasse demeurait persuadé, de très bonne foi, qu’il avait combattu d’innombrables ennemis dans cette chambre, comme dans la chapelle Saint-Roch, comme sur les pentes de Montmartre.
    Il ne mentait pas.
    Il n’était même pas comme ces menteurs qui finissent par croire, à la longue, à la vérité de leur mensonge. La bataille avait eu lieu réellement. Tout le mystère était dans cette diablesse d’imagination qui, lorsqu’elle s’affolait, transformait des arbres, des chaises, des bahuts en êtres animés.
    Seulement, Croasse

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