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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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penses? demanda Richard. Nous autres, on aimerait ben ça l'avoir...
     
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    Carole les
regarda encore une fois l'un et l'autre durant un long moment, comme pour juger
du sérieux de leur proposition.
     
    — C'est correct.
Je vous la donne, se décida-t-elle à dire d'une voix résignée et les larmes aux
yeux... Vous pouvez dire à la soeur de venir me voir pour me faire signer.
     
    — T'es ben fine!
s'écria Jocelyne, tout excitée à la pensée de devenir la mère du bébé.
     
    Elle se pencha
sur sa belle-soeur pour l'embrasser.
     
    — Merci, dit
Richard en imitant sa femme. Tu le regretteras jamais, je te le promets.
     
    — Moi aussi, je
te le promets, affirma sa belle-soeur.
     
    — Bon. Si ça vous
fait rien, j'aimerais dormir un peu avant le dîner, murmura Carole.
     
    — C'est correct.
On te laisse. On va revenir te voir demain soir. Parles-en pas à personne. On
va faire une surprise à la famille.
     
    Dès qu'ils furent
dans le couloir, Jocelyne fut saisie d'une inquiétude subite.
     
    — Tout d'un coup
qu'elle change d'idée et qu'elle veut plus nous laisser la petite, dit-elle à
son mari.
     
    — Ça me
surprendrait qu'elle fasse ça, fit ce dernier, le visage subitement assombri
par cette perspective.
     
    Ils descendirent
tous les deux au rez-de-chaussée en silence. Au moment de franchir la porte,
Richard s'arrêta brusquement.
     
    — Attends. Je
pense qu'on est mieux d'aller voir la soeur avant de partir.
     
    Ils se rendirent
au bureau de la religieuse à qui Richard confia leur crainte de voir la jeune
mère changer d'idée.
     
    — Si ça peut vous
rassurer, dit cette dernière, pleine de bonne volonté devant ces futurs parents
si enthousiastes, je vais aller lui faire signer tout de suite sa renonciation.
     
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    Après cela, elle
pourra plus revenir sur sa parole. Assoyez-
    vous et
attendez-moi.
     
    La religieuse
revint moins de dix minutes plus tard en arborant un air satisfait.
     
    — Voilà, c'est
fait. Pendant que vous êtes là, on est aussi bien de terminer les formalités.
Tout à coup, c'est vous qui changez d'idée, ajouta-t-elle, mutine.
     
    — Il y a pas de
saint danger! s'exclama Jocelyne.
     
    Les papiers
nécessaires furent signés et la religieuse leur apprit qu'ils pourraient venir
chercher l'enfant le surlendemain, soit le jour de la sortie de l'hôpital de la
mère.
     
    Ce fut un étrange
jour de l'An pour les Morin. Depuis la naissance du bébé, Laurette n'avait pas
le coeur à se réjouir et n'avait accepté l'invitation à dîner de Denise et
Pierre qu'avec réticence.
     
    — Ça va être
juste un buffet froid, m'man, avait plaidé son aînée. C'est déjà tout prêt.
     
    — J'avais prévu
aller voir Carole et la petite à l'hôpital durant l'après-midi, lui expliqua sa
mère.
     
    — Vous viendrez
en char avec nous autres, répliqua Denise. On a pensé y aller, nous autres
aussi, durant la soirée.
     
    Bref, Laurette et
Gérard avaient pris la direction de l'appartement de la rue Frontenac après la
messe de neuf heures et ils y avaient été rejoints progressivement par tous
leurs enfants, sauf Carole. Jean-Louis avait été le dernier à faire son
apparition à l'appartement de sa soeur parce qu'il était allé chercher Marthe
Paradis chez elle.
     
    Tout le monde
s'était souhaité une bonne année et une excellente santé. Après avoir laissé
les manteaux sur le lit de la chambre des maîtres, on s'était entassés dans le
salon.
     
    Denise et son
mari distribuèrent rapidement de la bière
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    et du vin à leurs
invités pendant qu'un microsillon de chansons folkloriques jouait en sourdine
sur le tourne-
    disque.
     
    Chacun semblait
bien décidé à faire de son mieux pour que la réunion familiale soit joyeuse. On
taquina un peu Gérard sur sa Chevrolet qu'il ne pouvait utiliser l'hiver et il
y eut des blagues sur les talents de constructeur de Gilles dont le chalet
s'était révélé peu étanche lors des fortes pluies de l'automne précédent.
     
    Soudain, Richard
se leva et alla baisser le son du tourne-
    disque au moment
où son neveu Alain entraînait son frère et sa soeur hors du salon pour aller
jouer dans une autre pièce.
     
    — Jocelyne et
moi, on aurait une grande nouvelle à vous apprendre, annonça-t-il en élevant la
voix pour attirer l'attention de toutes les personnes présentes.
     
    Les conversations
s'arrêtèrent dans la pièce et toutes les têtes se tournèrent vers lui.
     
    — Bon. On
aimerait

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