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La guerre de l'opium

La guerre de l'opium

Titel: La guerre de l'opium Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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femme, Nash. Je ne suis que ton amante… En espérant que Dieu nous pardonnera, Nash   ! avait soufflé la jeune mère d’une voix lasse.
    C’était une époque où Barbara, exténuée par l’allaitement, avait l’air de plus en plus triste comme si le fait d’être mère eût été pour la jeune femme une croix supplémentaire à porter.
    —  Et si je t’emmenais loin d’ici   ? En France, ou en Allemagne, par exemple… Nous y referions notre vie…
    Barbara, décomposée, le regardait d’un air buté.
    —  Je n’aime pas les voyages, Nash   !
    La naissance de Laura avait marqué un tournant dans leurs rapports. Leurs rencontres, de bi, voire trihebdomadaires, s’étaient peu à peu espacées au point qu’il pouvait se passer deux ou trois semaines sans qu’ils ne se vissent. Nash, tout à son rêve de trouver le moyen de décadenasser le corps de son amante, brûlait toujours pour elle de la même flamme, même si, au fur et à mesure que le temps passait, il devait s’avouer que sa Maison avec une Barbara de plus en plus sur le reculoir s’effilochait
    Tandis que la situation financière de Nash Stocklett grimpait quatre à quatre les échelons de son service, celle de Brandon Clearstone ne cessait de se détériorer au point de battre sérieusement de l’aile. Le couple déménageait sans arrêt, d’hôtel meublé en galetas humide et insalubre. Mais, au grand dam de Nash, ces difficultés matérielles n’entamaient nullement la volonté farouche de Barbara de continuer à vivre avec Brandon.
    Deux ans plus tard, toujours neuf mois après les vacances d’été, elle avait accouché de Joe, le petit frère de Laura, un bébé à l’amusant faciès chinois et qui n’arrêtait pas de baver. Nash n’avait pas essayé de la taquiner en lui suggérant qu’il pouvait en être le père : cela faisait presque un an qu’avec Barbara ils n’avaient pas fait l’amour…
    La venue d’un second enfant les obligeant à quitter la soupente où ils étaient logés, Nash avait proposé à Brandon, auquel Barbara l’avait présenté comme un ami d’enfance, de lui louer un appartement de rapport qu’il avait acquis à titre de placement. C’était précisément de ce trois pièces cuisine que Brandon se révélait depuis plusieurs mois incapable de payer le loyer…
    Comme toujours lorsqu’il se trouvait en présence de Laura, l’enfant qu’il eût tant voulu avoir avec Barbara, Nash sentit l’émotion le submerger.
    Dans la semi-pénombre du bureau que seul troublait le cône de lumière qui descendait du plafonnier, ses grands yeux aigue-marine ourlés de cils immenses qui en accentuaient la candeur regardaient Nash avec curiosité. Laura, petit animal sauvage toujours rétif face à cet homme, se demandait pourquoi il refusait de lire la lettre que son père lui avait confiée. Quant à Nash, les vœux, les désirs et les souhaits inaccessibles s’entrechoquaient dans sa tête : séparer Barbara de Brandon ; l’épouser ; lui faire un enfant qui eût des yeux aussi beaux que ceux de Laura ; la choyer et la rendre heureuse jusqu’à la fin de ses jours…
    C’est alors que la boutade de Homsley au sujet de la vente de pianos aux Chinois lui revint à la mémoire. Il frissonna, passa une main hésitante sur sa pomme d’Adam, réfléchit quelques secondes et se décida. La solution à son problème jusque-là insoluble était là, évidente, à portée de main. Et il n’était qu’un pauvre bougre et un incapable de ne pas y avoir songé plus tôt…
    Il ne lui restait qu’à la mettre en œuvre au plus vite car tout cela n’avait que trop tardé. S’il continuait à ne rien faire, Barbara et lui finiraient par devenir des vieillards et il en serait toujours au même point…
    —  J’imagine que ton père est chez lui ce soir, n’est-ce pas   ?
    —  Oui, monsieur Stocklett. J’ai même aidé maman à préparer des beignets de morue et une tarte à la rhubarbe pour le dîner… C’est l’anniversaire de Joe, répondit la fille de Barbara et de Brandon.
    —  Comment va-t-il, ton petit frère   ?
    —  Maman se fait du souci. Il est dans une phase d’agitation…
    —  Je vois… On file. Je te raccompagne.
    Depuis sa naissance, l’état mental de Joe Clearstone n’avait cessé de préoccuper ses parents. Comme les recherches du docteur Langdon Down S sur le syndrome du mongolisme n’avaient pas encore abouti, personne n’avait pu faire le lien entre son faciès

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