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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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scruta le visage du jeune homme. Son histoire semblait plausible. Capturé, il a cédé à la panique, il a parlé, comme je l’aurais fait, pensa-t-il. Mais cela ne leva pas toute sa méfiance envers Mond. Depuis le début, il savait que Zaïtsev était au courant et il ne m’en a rien dit. Il m’a manipulé, il a risqué ma vie en m’expédiant dans des confrontations où j’aurais pu me retrouver face à Zaïtsev, le surhomme rouge, à mon insu. Bravo, jeune Nikki : tueur, menteur, traître et lâche.
    — Caporal, je vous crois, dit-il d’un ton glacial. Et je vois parfaitement pourquoi vous avez hésité à me parler de votre mésaventure avec les Russes. Car fournir des renseignements à l’ennemi, c’est une trahison. Passible, je crois, d’une exécution sommaire…
    Les jointures de Mond blanchirent autour des deux fusils. Il changea de position et Thorvald se demanda s’il craignait que le colonel de SS étendu à ses pieds ne se lève, réclame un des fusils et lui tire une balle dans la tête pour trahison. Le caporal se raidit comme s’il allait lâcher une des armes et abattre Thorvald avec l’autre.
    — Je comprends aussi pourquoi vous avez finalement décidé de me faire cet aveu. Si Zaïtsev me tire une balle dans la tête, vous ne pourrez pas rentrer en Allemagne avec moi, n’est-ce pas ? Y a-t-il autre chose que je devrais savoir à votre sujet, caporal ?
    Mond demeurait immobile, l’air effondré, comme Stalingrad.
    Thorvald leva les yeux vers les nuages bas courant dans le ciel pour considérer ce nouveau fait. Zaïtsev sait que je suis ici, cela change le jeu. Je n’ai plus besoin de laisser ce gosse me traîner partout dans la ville en y semant des cadavres pour attirer l’attention de Zaïtsev. Je l’ai déjà. Si j’étais dans les bottes du Lièvre, si l’on m’avait avisé qu’un spécialiste est venu de Berlin pour me tuer, moi, et seulement moi, je me cacherais en attendant que ce salaud se fasse descendre par quelqu’un d’autre. Mais Zaïtsev ? Non, la légende vivante ira à la rencontre du maître tireur allemand. Ce fou ne se contente plus de vivre, il écrit avec sa vie de nouveaux articles pour les journaux russes. Et c’est ce qui causera sa chute. Je peux l’attirer facilement à moi. Il suffit que je lui fasse respirer une bouffée de mon odeur, il foncera, tête baissée. De ce qu’il croit être le plus grandiose de ces articles — l’occasion d’affronter et d’anéantir le maître nazi dans un duel équitable, sur une scène vers laquelle le monde entier tourne les yeux —, je ferai sa notice nécrologique. De son orgueil, je ferai son tombeau.
    Mond attendait, silencieux. Thorvald se rendait compte que le jeune homme n’avait aucune idée de ce qui allait suivre. Je le tiens ; je l’ai frappé si profondément qu’il est groggy devant moi.
    Nous allons cesser de traquer Zaïtsev. Nous allons au contraire attirer le Lièvre dans un piège, dans un duel qu’il ne peut gagner.
    Thorvald s’efforça de prendre la mine sévère qu’exigeait le moment, mais un millier de miroirs lui avaient appris qu’il avait la peau trop blanche, les joues trop rondes. Il dut se contenter de prendre une voix ferme :
    — Nikki, maintenant que nous jouons à égalité, du moins je l’espère, nous allons procéder à un changement. Fini de ramper dans toute la ville en quête de joutes comme deux chevaliers errants. Nous allons plutôt choisir pour moi une seule position. Parfaitement située. Impossible à repérer. De laquelle j’abattrai tous les Russes à portée de vue. Je transformerai une zone de mille mètres de diamètre en terrain d’exécution. Zaïtsev viendra à moi parce que, d’après ce que vous venez de me dire, il ne pourra pas faire autrement. Il viendra à moi et je le tuerai. Puis je rentrerai en Allemagne.
    Thorvald se mit debout, souleva son sac et le laissa tomber aux pieds de Nikki.
    — Et je vous emmènerai, caporal. Je vois maintenant que vous ne valez pas mieux que moi. Vous avez besoin tout autant que moi de sortir d’ici.

20
     
    La jambe de Zaïtsev trembla. Au bruit sourd de sa botte contre le sol, Tania baissa sa lunette et le regarda.
    La jambe tressaillit de nouveau.
    — Peux pas, marmonna-t-il. Me… trouve pas… cours.
    Tania retira son fusil du bord de la tranchée faisant face au flanc est du Mamayev Kourgan, se laissa glisser près du Lièvre et posa une main sur son genou. Il se calma.
    Zaïtsev s’était

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