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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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Ilya,
    Shaïkine se laissa tomber par terre à côté de Tania, se claqua les cuisses.
    — Tu as soixante-dix Boches à ton actif, dit Zaïtsev à Sidorov. C’est excellent. Tu sais que j’en ai le double ?
    — C’est excellent aussi pour toi, camarade adjudant.
    — Et qu’est-ce que tu penses des trente-six de Shaïkine ? Sincèrement.
    Sidorov haussa les épaules pour signifier qu’il aurait préféré la diplomatie, mais puisque le Lièvre voulait la vérité…
    — Je peux pas en dire autant.
    — Ilya est pas excellent ?
    Shaïkine se raidit, se leva à demi. Tania posa une main sur son bras pour le retenir. Sidorov secoua la tête avec une feinte mauvaise grâce.
    — Camarade, tu quittes cette unité sur-le-champ, lui signifia Zaïtsev.
    Sidorov recula comme si on l’avait poussé.
    — Mais, mon adjudant…
    — Y a pas place pour ce genre d’attitude chez les lièvres. Nous sommes un petit groupe, nous sommes tous communistes. On se chamaille pas pour des questions d’exploits personnels. L’excellence ne se mesure pas en chiffres. Le soldat Shaïkine n’a pas besoin de soixante-dix Allemands tués pour être aussi bon tireur que toi. Tu peux disposer.
    Les deux hommes s’affrontèrent du regard. Ils étaient à peu près de la même taille, mais Zaïtsev semblait beaucoup plus grand.
    — Tu peux disposer, soldat, répéta-t-il.
    Il attendit que Sidorov récupère son carnet, son fusil, son paquetage, et passe de l’autre côté de la couverture fermant l’abri. Après son départ, Shaïkine se leva, Tania aussi. Elle savait qu’Ilya était un élément sûr et plein de ressources. Au cours des trois semaines écoulées depuis qu’ils avaient quitté l’école, ils avaient opéré ensemble dans le même secteur. Près de la moitié des notes du carnet de Shaïkine portaient la signature de Tania, comme observatrice et témoin. En retour, Shaïkine avait été témoin de vingt-trois des trente et un coups au but de la jeune femme.
    Avec le renvoi de Sidorov, il restait à présent vingt-deux lièvres et ours sur les trente composant l’unité à l’origine. Zaïtsev avait déclaré que, lorsque le nombre des tireurs tomberait à vingt, il formerait dix nouveaux pour que les effectifs se maintiennent toujours entre vingt et trente. Il va bientôt s’occuper d’une nouvelle classe, pensa Tania. Kostikev était mort la veille, déchiqueté. Il avait marché sur une mine au cours d’un raid de commando derrière les lignes allemandes. Il était l’homme de pointe de la mission, le tueur rampant en tête. Comme la réputation des lièvres croissait, ils étaient souvent demandés dans toute la division pour des opérations débordant le cadre de leur spécialité. Kostikev se hâtait de rentrer, il était sur le point d’arriver à l’usine Lazur quand il avait posé le pied sur la mine. Shaïkine et Tania avaient vidé une bouteille de vodka en l’honneur de Kostikev, le tueur aux dents d’or.
    Sidorov était le premier à se faire renvoyer. C’était une honte. Tous les autres avaient quitté l’unité en donnant leur vie.
    — Le secteur de Sidorov jouxtait le tien, non ? dit Zaïtsev à Shaïkine.
    Le soldat acquiesça. Sidorov avait été l’un des quatre tireurs d’élite affectés à une zone d’environ deux mille cinq cents mètres carrés sur le flanc est du Mamayev Kourgan. Zaïtsev et Medvedev avaient divisé le front en quinze secteurs et affecté deux équipes de deux hommes dans les zones où les combats étaient les plus intenses, ainsi que dans celles où le QG donnait l’ordre de soutenir les mouvements de troupes russes.
    Chaque nuit, on faisait le point sur les divers secteurs selon l’évolution de l’intensité des combats. À tout moment, dix secteurs au moins étaient confiés à des tireurs capables et expérimentés. Zaïtsev s’efforçait de ne pas changer les équipes trop souvent pour laisser ses hommes se familiariser avec le terrain.
    Chaque secteur avait son chef. Shaïkine, Koulikov et Tchekov étaient responsables de leur secteur comme Sidorov l’avait été du sien. Ils se rencontraient la nuit, chaque fois que possible, dans l’abri que Zaïtsev partageait avec Medvedev. Tania, à sa demande, avait commencé récemment à participer à ces réunions. Shaïkine, son ami et coéquipier, avait consenti à ce qu’elle y assiste, mais uniquement en qualité d’observatrice. Ils élaboraient ensuite ensemble la stratégie du

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