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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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pas une bonne idée, déclara-t-il en écartant le micro des lèvres du commissaire. Notre petit jeu a marché. Très bien marché. Maintenant, faut partir. N’oublie pas, on est sur le front.
    — Je sais parfaitement où nous sommes.
    — Alors, tu sais aussi qu’on ferait mieux de décamper, et tout de suite…
    Au moment où il finissait sa phrase, son regard se noua à celui de Tania, qui se tenait de l’autre côté du zampolit. Elle l’avait entendu, elle aussi. Le sifflement plaintif d’un obus de mortier.
    Zaïtsev saisit Danilov par les revers de son manteau, le fit tomber dans la tranchée, face contre terre, et se jeta à côté de lui.
    L’explosion secoua le sol. Le premier obus projeta des éclats au-dessus de la tranchée. D’autres éruptions suivirent, faisant pleuvoir de la terre sur leurs dos, sur le dessus de leurs casques.
    Le nez dans la boue, ils comptèrent six autres explosions. Le sol tremblait à chaque obus. Quand il sentit que le bombardement était terminé, Zaïtsev tira sur la jambe de Tania. Elle leva la tête.
    Danilov se redressa, de la neige et de la boue collées à sa bouche, à ses sourcils.
    — Camarade Zaïtsev, je suis d’accord, convint-il. Il faut partir.
    Les tireurs récupérèrent leur équipement, Danilov ramassa ses tracts. Zaïtsev l’aida pour gagner du temps. Il tourna les yeux vers Piotr, qui avait traversé sans dommage le tir de barrage et se tenait toujours droit, le tuyau dans le dos.
    Ses feuillets à la main, Danilov enroula le fil du micro, le glissa dans sa poche, passa une main pardessus le bord de la tranchée pour faire tomber le haut-parleur.
    Une balle ricocha sur une brique juste en dessous du pavillon. Le petit commissaire se jeta vivement à terre comme si on l’avait ébouillanté. Tania et Zaïtsev baissèrent la tête.
    — Qu’est-ce que… qu’est-ce que c’était ? balbutia Danilov. Qui a tiré ?
    — Bouge pas, répondit le Lièvre.
    Il s’élança vers la droite en saisissant son sac, en tira son périscope, hissa le miroir et les lentilles au-dessus de la tranchée. Un examen rapide de la pente ne révéla rien d’intéressant. Il abaissa l’appareil.
    Juste un tireur d’élite allemand qui se met de la partie avec un peu de retard, pensa-t-il. On l’a réveillé avec notre agit-prop. Il a dû se dire que quelqu’un essaierait de récupérer le haut-parleur. Bien vu. Mais moi, j’aurais pas tiré sur une main ; j’aurais attendu une tête.
    Zaïtsev décida de laisser le tireur allemand s’amuser. Je reviendrai peut-être demain m’occuper de lui avec Tania. Peut-être pas. Il n’en vaut probablement pas la peine.
    Il leva les yeux vers Piotr. Donne-lui un peu de repos, à ton copain de coton. Tu le remettras en place demain pour trouer la peau de ce petit morveux de tireur allemand.
    Il retourna près du mannequin, le saisit par le bras pour le faire descendre. Soudain, la tête de chiffon sursauta ; le casque de Piotr tinta et tomba de son crâne, encore accroché à son cou par la mentonnière.
    Le Lièvre fit un bond de côté tandis que le bruit d’un coup de feu lointain fusait le long de la pente. Il regarda Tania et Danilov, ramena son regard sur la tête de Piotr. Un trou perçait le centre de son visage sans traits. De la bourre s’en échappait, donnant au mannequin un nez bosselé.
    Zaïtsev fit monter de nouveau son périscope. Le Boche doit être dans ma zone de tir, se dit-il. Forcément. Y a pas d’autre endroit d’où on peut voir la tête de Piotr.
    Avant qu’il puisse ajuster l’appareil, une autre balle s’enfonça dans le visage de tissu, claqua sur le métal du casque tombé sur la nuque. Piotr trembla, mais tint bon contre son tuyau.
    Zaïtsev était médusé. La deuxième balle avait suivi la première de quelques secondes.
    Un autre coup fit résonner le casque, à moins de quatre secondes d’intervalle ! Ce type tirait à une vitesse incroyable. Piotr avait de nouveau sursauté, comme s’il était stupéfait lui aussi.
    Une épaule contre la paroi de la tranchée, Zaïtsev inspecta fébrilement la pente avec son périscope. L’appareil avait une portée de trois cent cinquante mètres. Le Boche doit se trouver à deux cent cinquante mètres pour tirer avec une telle vitesse et une telle précision, raisonna le Lièvre. Mais les détonations étaient lointaines et faibles, comme si elles provenaient de plus haut.
    Même si l’ennemi était près, sa rapidité était difficile à

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