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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ne continua pas le combat. Il
immobilisa son cheval et leva sa visière.
    — Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
    — Sir Simon Jekyll.
    — Anglais ?
    — Je l’étais.
    Les deux chevaux se tenaient l’un à côté de l’autre.
L’étranger jeta sa lance et accrocha son écu à sa selle. Il avait le teint mat,
une fine moustache brune, des yeux intelligents et un nez cassé. Il était
jeune, mais devait avoir un an ou deux de plus que sir Simon.
    — Que voulez-vous ? demanda-t-il.
    — Une occasion de tuer le prince de Galles.
    L’homme eut un sourire.
    — Est-ce tout ?
    — De l’argent, de la nourriture, des terres, des
femmes, dit sir Simon.
    L’homme fit un signe en direction du bord de la pâture.
    — Il y a là-bas, sir Simon, de grands seigneurs qui
vous donneront argent, nourriture et filles. Je peux vous rétribuer, moi aussi,
mais pas aussi bien. Je peux vous donner de la nourriture, mais elle sera
ordinaire, et les filles, vous devrez les trouver vous-même. Ce que je vous
promets, c’est de vous donner un meilleur cheval, une meilleure armure et de
meilleures armes. Je commande les meilleurs chevaliers de cette armée et nous
avons juré de faire des prisonniers qui nous enrichiront. Aucun, je pense, ne
donnera une meilleure rançon que le roi d’Angleterre et son marmot. Il ne
s’agit pas de tuer, notez-le bien, mais de capturer.
    — Je me contenterai de capturer ce morveux, dit sir
Simon en haussant les épaules.
    — Et son père, dit l’homme, je veux son père aussi.
    Il y avait dans la voix de l’homme comme un désir de
vengeance qui intrigua sir Simon.
    — Pourquoi ? demanda-t-il.
    — Ma famille vivait en Angleterre, mais quand ce roi
est monté sur le trône, nous avons soutenu sa mère.
    — Et ainsi vous avez perdu vos terres ? demanda
sir Simon.
    Il était trop jeune pour se souvenir de ces temps troublés.
La mère du roi avait essayé de conserver le pouvoir pour elle-même et son
amant, mais le jeune Edouard avait lutté pour s’en libérer. Il avait réussi.
Certains de ses vieux ennemis ne l’avaient pas oublié.
    — Nous avons tout perdu, dit l’homme, mais nous récupérerons
nos biens. Voulez-vous nous y aider ?
    Sir Simon hésita, se demandant s’il n’obtiendrait pas mieux
auprès d’un seigneur plus riche, mais il était intrigué par le calme de l’homme
et par sa détermination à frapper l’Angleterre au cœur.
    — Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
    — On m’appelle parfois Harlequin, répondit l’homme.
    Ce nom ne disait rien à sir Simon.
    — Et vous n’employez que les meilleurs ?
    — Je vous l’ai dit.
    — Alors il vous faut m’employer, ainsi que mon
compagnon.
    Il désigna Henry Colley.
    — Bien, dit Harlequin.
    Ainsi, sir Simon avait trouvé un maître à l’endroit même où
le roi de France avait rassemblé son armée. Les grands seigneurs, Alençon, Jean
de Hainaut, Aumale, le comte de Blois, qui était le frère du duc de Bretagne,
le duc de Lorraine, le comte de Sancerre, étaient tous à Rouen avec leurs
suites d’hommes puissamment armés. Ils formaient une armée si vaste qu’elle
était impossible à dénombrer, mais les clercs pensaient qu’il y avait au moins
huit mille hommes d’armes et cinq mille arbalétriers à Rouen. Ce qui indiquait
que l’armée de Philippe de Valois dépassait déjà en nombre les forces d’Edouard
d’Angleterre, et d’autres hommes devaient encore arriver. Jean, comte de
Luxembourg et roi de Bohême, conduisait ses formidables chevaliers. Le roi de
Majorque vint avec ses fameux lanciers, et le duc de Normandie reçut l’ordre
d’abandonner le siège d’une forteresse anglaise dans le Sud et d’amener ses
troupes au nord. Les prêtres bénirent l’armée en lui promettant que Dieu
reconnaîtrait le bon droit de la France et écraserait les Anglais sans pitié.
    L’armée ne pouvant être nourrie à Rouen, elle finit par
passer sur la rive nord de la Seine, en laissant une importante garnison pour
garder le pont. Une fois hors de la ville, sur les longues routes qui
s’étendaient à travers les champs moissonnés, les hommes purent comprendre à
quel point leur armée était vaste. Elle s’étendait sur des lieues en longues
colonnes d’hommes en armes, groupes de cavaliers, bataillons d’arbalétriers et
derrière eux d’innombrables hommes à pied armés de haches, de serpes et de
piques. C’était la puissance de la France, et ses amis s’étaient

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