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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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dis. Bonne chance et c'est notre Führer qui va être content ! Mes amitiés à votre mari, et qu'il n'oublie pas de descendre la poubelle tous les jours... Bien entendu ça ne me concernait pas le moins du monde, mais on est poli ou on ne l'est pas. Je bavarde un peu avec la jument et je l'entretiens du grand bonheur qui va lui échoir et, de fil en aiguille, on passe dans la pièce voisine pour manger un biscuit ensemble.
    « Moi, comme un idiot, j'étais là qui ne pensais à rien, quand la jument me glisse dans le tuyau de l'oreille : « C'est toi le père, mon chéri. Est-ce que tu es content ? »
    « Content ! que je lui dis, Tu es tombée sur la tête ? »
    « Et je l'ai envoyée se rhabiller sans lui donner ma bénédiction. Il semble que je sois poursuivi par la fatalité. Je ne sais pas comment c'est avec vous, mais il suffit qu'une femme s'asseye sur mes genoux et pan, c'est la catastrophe ! »
    — Tu devrais essayer de boutonner ta braguette, lui conseilla le Vieux. Sincèrement, Porta, tu n'es pas allé du tout à Berlin, il y a quelques mois ?
    — Tu n'as qu'à voir toi-même dans mon fascicule...
    — Ce qui figure dans un fascicule est une chose. Ce qui n'y figure pas en est une autre...
    — Et tu, Brute! s'exclama Porta, offensé. Je suis bien allé à Berlin, vers l'époque en question, mais bon Dieu, je n'y suis resté qu'une demi-journée.
    — C'est amplement suffisant, si tu étais sur le sentier de la cuisse ! rétorqua le Vieux, au milieu des rires.
    Qu'on me laisse seulement cinq minutes en tête à tête avec le poète qui a écrit naguère que la Méditerranée était bleue, adorable et souriante...
     
     
    DESTINATION : AFRIQUE DU NORD
    Jambes ballant dans le vide aux portes des wagons à bestiaux, le 18 e Bataillon traversa ainsi la Roumanie, la Hongrie et l'Autriche et, de là, descendit la botte italienne, hurlant et braillant tout au long du chemin. Cinq fois, nous appelâmes Porta Joseph pour lui montrer un champ de macaroni. Il ne fut jamais totalement convaincu que le macaroni n'est pas un légume.
    A Naples, nous « touchâmes » des tanks flambant neufs et des uniformes tropicaux. Porta refusa d'échanger son vieux béret de feutre noir contre un casque colonial, et il y eut à ce sujet, entre lui et le Feldewebel d'habillement, une prise de bec que le Vésuve dut entendre. Le résultat fut un compromis : Porta accepta le casque, mais le Feldwebel n'eut pas son béret.
    A la veille de l'embarquement, une épidémie creusa tant de brèches dans nos rangs que nous dûmes rester sur place un peu plus longtemps, attendre les compléments d'effectif envoyés d'Allemagne.
    Quand nous nous embarquâmes finalement, nous étions cinq bataillons, cinq mille hommes répartis dans deux anciens steamers de ligne. Il y eut les vivats habituels, tandis que notre bateau quittait le port. Penchés sur le bastingage, grimpés dans le gréement, nous ébranlions le ciel de nos clameurs immodérées...
    Chacun avait reçu sa ceinture de sauvetage avec l'ordre strict de ne l'ôter sous aucun prétexte. Mais ces engins-là faisaient de trop bons oreillers pour que quiconque respectât la consigne. Les canots de sauvetage pendaient, prêts à tout, au bout de leurs cordages. Il y avait des canons couplés sur le pont et nous étions escortés par trois torpilleurs italiens dont les cheminées trapues déversaient des torrents de fumée noire. Il y avait un sacré roulis, et l'odeur de vomi était si forte, imprégnant le navire de la poupe à la proue, que Porta, le Vieux et moi-même nous étions allongés en plein air, drapés dans nos capotes, protégés du vent par la passerelle.
    De quoi nous parlions, je ne m'en souviens plus, mais je me rappelle que nous étions très satisfaits de notre sort. Je crois que nous fumions tout simplement en émettant des opinions d'intérêt général, courtes remarques mûrement réfléchies échangées à de longs intervalles. Nous parlions plutôt comme des terrassiers assis pour casser la croûte sur le bord de leur tranchée. Nous avions cessé, provisoirement, d'être des gibiers de potence et Porta lui-même se conduisait normalement, s'abstenant de pimenter ses phrases d'expressions ordurières. Je pensais à Ursula dont la présence seule eût pu prêter sa pleine réalité à la trêve que nous goûtions, trois copains isolés sur un transport de troupes lourdement chargé d'hommes et de matériel.
    Porta éprouva le besoin de faire un peu de

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