Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
apprécier les compliments. Il s’en alla tout droit
vers la demeure où devaient se dérouler les noces, et il appela Gwendolyn.
Celle-ci se mit à la fenêtre, aperçut Merlin et prit grand plaisir à le voir en
cet étrange équipage. Cependant, attiré par le bruit, le fiancé vint lui aussi
à la fenêtre et se pencha au-dehors pour voir ce qui se passait. Alors, d’un
geste très violent, Merlin arracha l’une des cornes du cerf qui lui servait de
monture et la lança sur la tête du fiancé qu’elle traversa de part en part. Il
s’écroula mort, devant la demeure, tandis que Gwendolyn poussait des hurlements
de frayeur. Et, après avoir lancé un cri strident, terrible, qu’on entendit
très loin, Merlin fit rebrousser chemin à tout son équipage et se dirigea de
nouveau vers la forêt.
    Le roi Rydderch avait été témoin de cette scène. Il dépêcha
immédiatement ses hommes à la poursuite de Merlin. Mais ils n’auraient pu le
rattraper, tant le cerf allait vite, si, au passage d’un torrent, Merlin
n’avait pas perdu l’équilibre et n’était tombé dans l’eau. Ce fut un jeu
d’enfant pour les hommes du roi de se saisir de lui, de le ligoter et de le
ramener. Rydderch dit à Merlin : « Tu en as fait de belles,
aujourd’hui. Je croyais cependant que tu avais laissé toute liberté à Gwendolyn
de se marier avec qui elle voudrait ! » – « C’est vrai, lui dit
Merlin, mais n’oublie pas que cette permission ne tenait que sous condition que
le fiancé n’apparaîtrait jamais en ma présence. » Le roi se mit à
rire : « Merlin ! Merlin ! soupira-t-il, il ne fallait
quand même pas venir le provoquer ! » – « Je ne l’ai pas
provoqué, répliqua Merlin. Je venais seulement remettre à Gwendolyn les cadeaux
que je lui avais promis. Ce n’est pas de ma faute si son fiancé est apparu à la
fenêtre ! » Rydderch n’insista pas. Il confia Merlin aux soins de
Gwendydd.
    Mais il se montra désagréable avec tout le monde. Il disait
des injures aux serviteurs qui lui apportaient de la nourriture. Il restait
muet quand Gwendydd ou Rydderch venaient le voir. Il passait son temps à
regarder au loin, dans la direction de la forêt, avec une idée fixe, c’était
évident, s’enfuir au plus vite pour rejoindre les bêtes sauvages qui étaient
peut-être les seules à pouvoir comprendre son langage. Il dépérissait à vue
d’œil, et Rydderch commençait à s’inquiéter du sort de son malheureux
beau-frère.
    Il ordonna qu’on le promenât dans la ville, sérieusement
gardé par plusieurs hommes en armes qui étaient tout prêts à l’enchaîner au cas
où il aurait manifesté la moindre velléité de fuite. Il marchait sans rien
regarder, la tête perdue dans ses songes, et les gens qui le connaissaient
ressentaient beaucoup de pitié à le voir si triste et abattu. Mais, non loin de
l’église, les yeux de Merlin se fixèrent sur un mendiant allongé sur le sol, la
tête appuyée sur une pierre. Alors, il se mit à rire. Puis il continua son
chemin, entre les hommes qui le gardaient.
    On rapporta l’événement à Rydderch. Celui-ci dit à
Merlin : « Pourquoi as-tu ri lorsque tu as vu le mendiant près de
l’église ? » Merlin ne répondit rien et fit comme si le roi n’était
pas là. Rydderch répéta sa question. Merlin ne réagissait même pas. À la fin,
excédé par le mutisme de son beau-frère, il s’écria : « Merlin !
si tu me dis pourquoi tu as ri, je te rends immédiatement ta liberté et tu
pourras aller où tu voudras ! » Merlin le regarda et dit :
« Jure-le moi. » – « Je le jure solennellement », dit
Rydderch. – « Alors, voici, dit Merlin. J’ai ri parce que ce mendiant qui
tendait sa misérable main aux passants était couché sur un endroit où se trouve
un trésor. Maintenant, tiens ta promesse, roi Rydderch. »
    « Tu ne seras pas libéré avant qu’on ait vérifié si ce
que tu dis est exact ! » s’écria le roi. – « Ce n’est pas juste,
dit Merlin, tu m’avais juré que je serais libéré si je te révélais la cause de
mon rire. Je l’ai fait, il me semble… » Mais Rydderch était furieux et ne
voulait rien entendre. Il fit creuser le sol à l’endroit où le mendiant avait
été vu. Et quand on eut creusé assez longtemps, on trouva un coffre qui
contenait de riches bijoux et des monnaies en or. Merlin se mit à rire et dit
au roi : « Alors ? Tu étais incrédule ? Tu n’as

Weitere Kostenlose Bücher