Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
Vom Netzwerk:
l’arrière de l’école. Vani aurait parié sa vie que les locaux n’étaient pas protégés par une alarme et il grogna de satisfaction lorsqu’il tourna la poignée de la fenêtre et se glissa à l’intérieur. Se servant d’une lampe stylo, il contourna les rangées de petits bureaux. Le couloir était plongé dans les ténèbres, seuls étaient visibles les indicateurs rouges des sorties de secours aux deux extrémités. Ses semelles de caoutchouc lui permirent de monter sans bruit l’escalier du côté ouest du couvent.
    Â 
    Les yeux de sœur Silvia s’ouvrirent lorsqu’elle comprit, comme souvent, que sa vessie la taquinait. Une longue expérience lui avait appris qu’elle avait moins de deux minutes avant que survienne un accident. Elle partit pour la première de ses multiples expéditions nocturnes vers les toilettes communes.
    Le périple commençait par la sollicitation de ses genoux arthritiques afin de leur faire supporter le poids de ses larges hanches. Ensuite, il lui fallait pousser ses pieds gonflés dans ses pantoufles et décrocher sa robe de chambre de la patère. Il lui restait moins d’une minute lorsqu’elle tournait la poignée de la porte.
    Â 
    La porte du troisième palier qui donnait sur le couloir grinça sur ses gonds rouillés et Vani dut l’ouvrir très lentement. Le couloir était trop éclairé à son goût. Des veilleuses se trouvaient à chaque bout et au milieu. Il défit l’ampoule de celle qui était la plus proche et marqua une pause pour compter les portes. La quatrième sur la façade donnant sur la piazza correspondait, il en était certain, à la quatrième fenêtre. Il vaudrait mieux qu’elle ne soit pas fermée à clef, mais ce n’était pas très important. Peu de serrures pouvaient lui résister plus de quelques secondes, en particulier dans un vieux bâtiment. Et, au pire, un coup d’épaule contre le chambranle et, malgré le bruit, il aurait largement le temps de lui planter son couteau dans la carotide. Et il serait redescendu avant que quiconque ne donne l’alerte.
    Cette fois, il n’échouerait pas. Il l’avait promis à K. Il s’attarderait juste assez longtemps pour voir le sang cesser de couler de son cou lorsque sa pression artérielle tomberait à zéro.
    Â 
    Sœur Silvia se lava les mains et repartit à pas traînants vers le couloir. Sa chambre était deux portes plus loin que celle d’Elisabetta. Elle se mit à cligner des yeux. Le couloir lui paraissait plus sombre que tout à l’heure.
    Elle cessa de cligner.
    Un homme était debout devant la porte d’Elisabetta.
    Pour une vieille dame infirme qui chantait ses cantiques d’une petite voix douce, elle laissa échapper un cri perçant monumental.
    Vani ôta ses mains de la poignée de la porte et réfléchit calmement aux possibilités qui s’offraient à lui. Il lui faudrait dix secondes pour foncer sur la nonne hurlante et la faire taire. Il lui faudrait dix secondes pour forcer la porte et finir le boulot qu’il était venu accomplir. Il lui faudrait trois secondes pour abandonner sa mission et disparaître dans l’escalier.
    Il prit sa décision et tourna la poignée de la porte d’Elisabetta. Elle était verrouillée.
    D’autres portes commencèrent à s’ouvrir.
    Des religieuses et des novices envahirent le couloir, s’interpellant tandis que sœur Silvia continuait à produire des décibels.
    Elisabetta se réveilla en sursaut et chercha l’interrupteur de sa lampe à tâtons.
    D’autres portes s’ouvrirent encore. Il ne restait guère de choix à Vani. Il savait qu’il n’y avait qu’une chose pire que l’échec, c’était de se faire prendre.
    Lorsqu’Elisabetta déverrouilla sa porte et l’ouvrit, elle aperçut un homme vêtu de noir disparaître dans la cage d’escalier.

10
    C AMBRIDGE, ANGLETERRE, 1584
    C’ était le dimanche des Rameaux.
    Cela faisait quatre longues années.
    Chaque minute de chaque heure de chaque jour l’avait rapproché de ce moment. De son ultime débat public.
    Ã€ plus d’un titre, sa vie d’érudit avait été aussi ardue que celle d’un ouvrier ou d’un marchand.

Weitere Kostenlose Bücher