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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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Conseil d’Aragon. « L’Aragon, dit l’exposé des motifs, est resté en
marge de ce courant centralisateur auquel nous devrons en grande partie la
victoire qui nous est promise.» A l’autorité du Conseil est substituée celle d’un
gouverneur civil, le républicain Mantecon. Immédiatement, la 11 e division du commandant communiste Lister, envoyée par Prieto aux environs de
Caspe, passe à l’action contre les Comités et les collectivités dont la presse
du Front populaire unanime réclame la dissolution. Le journal du Conseil Nuevo
Aragon est supprimé et remplacé par le communiste El Dia. Les
Comités locaux sont remplacés par des Conseils municipaux installés par les
troupes de Lister. Les locaux de la C.N.T. et des organisations libertaires
sont occupés militairement, puis fermés. De nombreux responsables sont arrêtés,
et parmi eux Joaquin Ascaso, le 12 août, inculpé de « contrebande »
et de « vols de bijoux » [296] .
Le 18 septembre, bénéficiant d’un non-lieu, il est remis en liberté. A cette
date, l’objectif est atteint, le dernier pouvoir révolutionnaire a été
définitivement liquidé.
    En même temps, l’aile irréductible de la F.A.I. et de la
C.N.T. a été frappée de façon décisive. Au lendemain des Journées de mai,
Santillan s’est efforcé de convaincre ses amis Garcia Oliver et Vasquez que la
C.N.T. et la F.A.I. se sont trompées en « arrêtant le feu (à Barcelone) sans
avoir réglé les questions en suspens », et qu’il est encore temps en
contre-attaquant de « récupérer les positions perdues». Dans les mois qui
suivent, il est écarté de toute responsabilité confédérale : la F.A.I.,
qui partage son point de vue, est impuissante sans la C.N.T. dont la direction,
faute d’une autre perspective, est entièrement acquise au soutien de Negrin. Au
Cours du plenum du mouvement libertaire d’octobre 1938, on verra Mariano
Vazquez s’en prendre aux irréductibles en condamnant l’activité des Patrouilles
de contrôle, les « positions donquichottesques » du Conseil d’Aragon, les
« manœuvres » de Joaquin Ascaso... Le 21 septembre 1937, des canons et des
tanks, sur l’ordre du gouvernement, participent à l’assaut de Los Escolapios ,siège du Comité de défense C.N.T.-F.A.I., dont les forces de l’ordre s’emparent
après plusieurs heures de combat. En décembre, les Jeunesses libertaires
entrent, aux côtés de la J.S.U., dans l’Alliance de la jeunesse antifasciste.
Fidel Miro, compagnon d’Alfredo Martinez, assassiné en mai, siège aux côtés de
Carillo, l’animateur de l’Alliance. Le Front de la jeunesse révolutionnaire
appartient désormais au passé.
La liquidation de l’opposition loyale
    Il ne reste plus, contre l’autorité gouvernementale, qu’un
obstacle sérieux, l’opposition de Largo Caballero, toujours secrétaire de l’U.G.T.,
dont l’influence reste importante dans le parti et la J.S.U. et se manifeste
dans les journaux que ses amis contrôlent, Claridad, Adelante de Valence
et La Correspondencia de Valencia. Le « vieux » résiste, s’efforce
de tenir tête, dans cette lutte d’appareil, aux forces conjuguées de Prieto et
de l’État. Mais il évite de briser en public le front antifasciste ; quand
il s’y décide, il est trop tard.
    La minorité des J.S.U. est la première écrasée. Après la
rébellion de Fernandez et Gregori, au nom des fédérations des Asturies et du
Levante, elle semble d’abord se développer, renforcée par l’appoint d’anciens
dirigeants des J.S., Leoncio Perez, Martinez Dasi, Tundidor Lopez, sur la
double ligne de l’opposition au P.C. et à la politique d’Union sacrée et de la
lutte pour la démocratie interne. En juin, ils sont en pleine offensive,
prévoient la sortie d’un hebdomadaire, Renovacion ,réclament un
congrès qui élirait une direction comprenant des représentants de toutes les
tendances. Mais, bientôt, la chute des Asturies va les priver de leur bastion.
Le silence de Largo Caballero les laisse réduits à leurs seules forces, face au
gouvernement qui leur interdit toute manifestation publique. La rébellion de la
J.S.U. s’éteint, faute, d’appui extérieur.
    Dans le parti socialiste, c’est autour des journaux
contrôlés par Largo Caballero et ses amis que se déroule la bataille. Dès le
mois de mai, Hernandez Zancajo cesse d’être directeur de Claridad  ;bientôt Carlos de Baraibar et Araquistain sont exclus du comité

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