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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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de la
part des Camisas vie jas, mais sa mort n’interrompt pas les mesures de
violence [440] .
    Condamnations [441] ,
mesures d’épuration et de surveillance vont se multiplier et se poursuivront
après la fin de la guerre. C’est seulement en janvier 39 que sera publiée la
loi sur les responsabilités politiques qui vise à liquider « les fautes
politiques de ceux qui ont contribué par leurs actes ou par des omissions
graves à provoquer la subversion rouge ou à l’entretenir ». Elle vise à
réprimer non seulement des actes commis pendant la guerre civile, mais ceux qui
l’ont été pendant la période antérieure par les affiliés et dirigeants des
syndicats, partis et loges. Ainsi sont considérés comme responsables
« ceux qui ont organisé les élections de 1936, ceux qui ont été candidats
du gouvernement aux Cortes de 36 », et, de façon générale, « ceux
qui, de 1934 à 1936, ont contribué à la subversion ». Ces délits, qui sont
passibles de peines allant de la prison à la confiscation des biens, doivent
être jugés par un tribunal spécial dit « tribunal national des
responsabilités politiques », qui n’entrave en rien l’action des conseils
de guerre.
Epuration et surveillance
    Les mesures d’épuration sont tout aussi radicales. Elles
visent particulièrement les fonctionnaires qui ne se sont pas ralliés au Movimiento [442] . Dans la zone
immédiatement contrôlée par les nationalistes, le problème est réglé de façon
simple : les autorités nouvelles donnent à tous les agents de l’État qui
ne se trouvent pas sur place l’ordre de se présenter à l’autorité militaire la
plus proche de leur résidence. Ceux qui ne le font pas sont considérés comme
rebelles. Ailleurs, les mesures d’épuration entrent en vigueur au fur et à
mesure de la conquête. Par exemple, après l’occupation de la Biscaye, un décret
du 3 juillet 37 y suspend « provisoirement tous les fonctionnaires de l’enseignement » ;
ceux qui le veulent peuvent « solliciter leur réintégration du rectorat de
Valladolid » ; il leur suffira de remplir des formulaires sur
lesquels ils indiquent les charges qu’ils ont pu assumer sous la République,
« les groupes ou partis politiques auxquels ils ont appartenu » et
les noms des personnes qui « peuvent se porter absolument garantes de leur
attitude ». A la fin de la guerre, l’épuration des fonctionnaires sera
généralisée et étendue : il suffit, pour tomber sous le coup de la loi,
« d’avoir rempli des fonctions étrangères à l’activité administrative, d’avoir
accepté de l’avancement à titre exceptionnel », ou seulement de n’avoir
pas secondé le soulèvement dans la mesure du possible.
    Les mesures qui établissent le système de surveillance
constante et radicale de la population sont trop nombreuses et trop dispersées
pour qu’on puisse les résumer en quelques mots [443] . La carte d’identité
est rendue obligatoire au-dessus de 16 ans, ce qui est une mesure courante dans
les régimes autoritaires. La création d’un « Service d’identification »
aidera singulièrement la police. Il vaudrait mieux dire « les
polices », car, à côté de l’ancienne garde civile, il y a toujours la Seguridad (Sûreté) et, en outre, la police secrète ; peu après la création du
Parti unique, la Phalange aura aussi sa propre police. Il est difficile d’échapper
à un appareil policier aussi considérable.
    Les mesures de surveillance ne concernent pas les seuls
individus. Elles s’étendent à, tous les moyens de propagande et d’information :
la radio, le cinéma et surtout la presse. Déjà la loi sur l’État de guerre a
interdit le fonctionnement d’appareils émetteurs de radio et permis l’établissement
d’une censure en principe exclusivement militaire. Peu à peu, la Censure
nationale s’organise : deux commissions fonctionnent en mai 37 à Séville
et à La Corogne [444] .
Elles comprennent des représentants de l’autorité militaire, mais aussi, ce qui
indique assez l’élargissement de ses compétences, des délégués de la société
des auteurs, des entreprises cinématographiques, des centres culturels et des
pères de famille. Ces premières dispositions seront complétées par une série de
mesures destinées à contrôler la production de films, de livres et de journaux.
Le ministre de l’Intérieur, par l’intermédiaire des gouverneurs civils, est
responsable de

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