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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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Police et Milices basques fusillent sommairement « pillards »
et « incendiaires ». Le 14 les républicains évacuent Saint-Sébastien
par la route de Bilbao laissée libre par les carlistes. Le même jour,
immédiatement après leur départ, les troupes de Mola entrent dans la capitale
du Guipuzcoa, où cinquante gardes sont restés pour assurer la continuité du
maintien de l’ordre.
Menace sur Madrid
    Le rapport de forces, bouleversé par l’aide massive des
Allemands et des Italiens est tel, en ce début de septembre, que la plupart des
observateurs s’attendent, à brève échéance, à la chute de Madrid : il semble
invraisemblable que les miliciens puissent tenir tête aux soldats de métier,
aux tanks et aux avions qu’ils ont en face d’eux. Mais l’offensive attendue est
reportée. Prudent, Franco l’a retardée à cause des renforts qu’il a fallu
envoyer dans le Nord : il semble vouloir concentrer des forces suffisantes
pour ne frapper qu’à coup sûr. Mais surtout un élément sentimental intervient
dans le cours des opérations militaires. Depuis le début du mois d’août, la
presse nationaliste et les journaux qui sympathisent avec la rébellion à l’étranger
chantent les exploits des Cadets de l’Ecole militaire de Tolède. En réalité,
une dizaine d’élèves-officiers seulement sont dans les rangs des défenseurs de
la forteresse [142] .
Mais l’héroïque défense des gardes civils est présentée par cette propagande
comme l’œuvre des Cadets, qui symbolisent ainsi la résistance de la jeunesse
espagnole à la domination « rouge » : les « Cadets de l’Alcazar »
entrent dans la légende [143] .
Avec la constitution du gouvernement Caballero, la pression des assiégeants s’accroît :
le bâtiment, bombardé cette fois, est en ruines. Les gardes tiennent toujours
dans les souterrains. Mais les vivres commencent à diminuer, la provision d’eau
à s’épuiser [144] .
Franco néglige la possibilité d’une marche sur Madrid pour tenter la délivrance
de l’Alcazar [145] .
Son armée attaque au sud, le long de la vallée du Tage. Le 4 septembre, l’avant-garde
marocaine du colonel Yagüe entre dans Talavera de la Reina.
    Les miliciens résistent çà et là, mais ailleurs sont pris de
panique et s’enfuient au milieu d’une terrible débandade dont Malraux a su
donner un remarquable tableau. Deux colonnes motocyclistes envoyées de Madrid
en renfort sur Tolède sont encerclées par surprise et exterminées. Le 27
septembre, l’avant-garde marocaine du général Varela pénètre dans Tolède. A la
tombée de la nuit, une section de Maures fait sa jonction avec les hommes de
Mascarda. L’Alcazar est délivré. Les assiégeants de la veille, assiégés à leur
tour dans les maisons environnantes, tombent les uns après les autres. C’est
désormais la capitale qui est menacée. Le monde entier s’attend à sa chute et à
de terribles représailles.

    la marche sur Tolède (août-septembre 36)
La Terreur
    L’insurrection militaire a partout commencé avec l’arrestation,
l’assassinat oul’exécution après jugement sommaire des officiers ou
soldats républicains [146] .
L’ « épuration » ainsi engagée s’est accompagnée partout de la
liquidation sommaire de tout ce qui pouvait être considéré élément responsable
de syndicat, parti ouvrier ou simplement républicain [147] . Le paseo, ici
aussi, est la règle, à cette différence près que personne n’en réclamera la
fin, car leurs organisateurs, requetes et phalangistes, sont aussi les
maîtres de l’ordre public. Les massacres de prisonniers deviennent un phénomène
quotidien, l’unique moyen, semble-t-il, de faire de la place dans des prisons
toujours bondées [148] .
La volonté de détruire l’adversaire est aussi évidente que dans les rangs
opposés. Chez les républicains, elle est massive, publique, spontanée. Ici,
elle est organisée et dirigée, justifiée par tous, y compris par les plus
hautes autorités ecclésiastiques, comme l’archevêque de Tolède, qui proclame
que c’est à l’amour du Dieu de nos pères qui a armé la main de la moitié de l’Espagne »
contre le « monstre moderne, le Marxisme ou Communisme, hydre à sept
têtes, symbole de toutes les hérésies » [149] .
Il faudra attendre plusieurs mois avant d’avoir des indications précises sur «
la terreur blanche » qui sévit dans toute la zone nationaliste.
    On connaît mieux les méthodes

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