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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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dans une
couverture qu’elle avait pris soin d’emmener, puis s’agenouilla pour la glisser
dans son vaste sac à lanières de cuir.
    À cet instant, une voix éraillée qui lui écorcha les
oreilles s’éleva derrière elle.
    —  Parfait,
Miss Jamiston. Retournez-vous lentement et donnez-moi cette horloge.
    Cassandra se figea. Du coin de l’œil, elle vit des
silhouettes noires surgir dans la pièce et bloquer les issues. Leurs yeux
sombres brillaient à travers les fentes des masques. Bientôt, une dizaine de
pistolets étaient braqués sur sa poitrine. Les canons des armes luisaient à la
lueur du feu qui rougeoyait encore derrière la grille en acier poli de la
cheminée.
    —  Donnez-moi
cette horloge, répéta la voix éraillée.
    Un homme chauve et maigre fit un pas en avant, la main
tendue.
    Cassandra se redressa sans mouvement brusque. Les intrus
s’étaient rapprochés et n’étaient plus qu’à quelques dizaines de centimètres
d’elle. Ils portaient des lampes dont les rayons de lumière l’éblouirent.
    Rarement elle s’était trouvée dans une situation aussi
inconfortable. Cependant, les membres du Cercle du Phénix (car elle ne doutait
pas que ce fût eux) ne semblaient pas disposés à l’attaquer de front, et elle
comprit qu’ils ne voulaient pas prendre le risque d’abîmer l’horloge.
    Un silence tendu avait recouvert le salon. Le regard de
Cassandra allait d’un homme à l’autre, cherchant un espace par lequel elle
pourrait s’échapper. Près d’elle se dressait une bibliothèque vitrée, et deux
candélabres de cuivre retenaient la broderie ancienne dont s’ornait la
cheminée.
    Il lui fallait agir vite, le temps n’était plus à la
réflexion. Elle brandit le sac contenant l’horloge devant elle comme un
bouclier, puis d’une poussée énergique fit tomber la bibliothèque, qui se
fracassa par terre en projetant des morceaux de verre un peu partout, faisant
reculer les malfrats qui se tenaient à côté. Presque simultanément, Cassandra
empoigna un des candélabres et frappa à la tête l’homme le plus proche d’elle.
Il tomba évanoui sur le tapis avec un bruit sourd, lui dégageant le passage
vers la porte. En deux bonds, elle fut dans le couloir. Derrière elle, les
bandits poussèrent des cris de rage, et un coup de feu éclata.
    —  Non,
ne tirez pas, hurla la voix éraillée dans son dos, ne tirez pas !
    Sans se retourner, Cassandra remonta le hall,
pourchassée par les hommes du Cercle qui renversaient chaises et consoles sur
leur passage. Arrivée près de l’escalier, l’un d’eux s’agrippa à son manteau et
lui fit perdre l’équilibre. Ils dévalèrent les marches dans un choc qui leur
coupa le souffle. Cassandra se releva péniblement, endolorie mais sans rien de
cassé, tandis que son agresseur demeurait inanimé à terre. Elle reprit aussitôt
sa course folle, le sac toujours serré contre elle, suivie par les malfrats qui
enjambaient le corps de leur comparse au pied de l’escalier.
    Le rez-de-chaussée de la maison était traversé dans le
sens de la longueur par une étroite galerie bordée d’armures qui paraissaient
monter la garde, heaumes baissés et lances au poing. Cassandra s’y engagea sans
ralentir l’allure. Lorsqu’un de ses poursuivants tenta de l’arrêter en lui
saisissant le bras, elle le repoussa si violemment qu’il heurta de plein fouet
une des armures. Celle-ci vacilla dangereusement avant de s’effondrer sur sa
voisine. Par un mouvement de dominos, les armures chutèrent l’une après
l’autre, s’écrasant au sol dans un vacarme assourdissant. Le gros de la meute
fut englouti sous une cascade de heaumes, de cottes de maille et de gantelets.
Seuls deux hommes talonnaient encore Cassandra, qui sortit un poignard de sa
manche et lacéra en pleine course une tenture accrochée au mur. Un morceau
tomba sur ses poursuivants qui, empêtrés dans l’étoffe, trébuchèrent en lançant
d’effroyables jurons.
    Cassandra profita de ce répit pour gagner la porte par
laquelle elle était entrée. Elle traversa la pelouse à toutes jambes, sauta le
mur, enfourcha son cheval et disparut à brides abattues dans la nuit. Quand
elle se fut suffisamment éloignée de la maison, elle fit halte quelques
instants, l’oreille aux aguets pour vérifier qu’elle n’était pas suivie.
Rassurée par le silence qui l’enveloppait, elle ouvrit alors son sac et tâta
l’horloge de Cylenius avec inquiétude, persuadée de

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