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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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blanc éblouissant des rivages.
    Mark s'adressa au garde en montrant la mer du doigt.
    «Sway rnak... très beau...»
    Le garde hocha la tête, manifestement flatté par les efforts linguistiques du jeune homme.
    «Je vois que les leçons portent leurs fruits, Mark, observa fièrement Nellie.
    - En réalité, mère, cet exercice m'amuse beaucoup. Vous savez que, durant toute la traversée, je me suis appliqué à apprendre par cœur cette grammaire jésuite enseignant une langue orientale que seules des oreilles françaises peuvent comprendre. A présent, je me rends compte qu'elle n'avait rien à voir avec la réalité. Le vocabulaire y est rapporté avec exactitude mais la prononciation est totalement erronée. Le siamois possède tellement d'intonations ! Chaque voyelle peut se prononcer de cinq manières différentes. »
    Mark était à l'évidence très excité.
    « Il va me falloir pas mal de temps pour m'adapter...
    - Dans ce cas, mon petit linguiste, tu as intérêt à faire vite. Car si ce prêtre ne veut pas nous aider, nous devrons nous débrouiller seuls.
    - J'ai confiance en lui, mère. Ne nous a-t-il pas fait venir? Avez-vous remarqué son regard quand vous lui avez montré toutes ces pièces d'argent?»
    Elle sourit et jeta discrètement un coup d'œil aux poches gonflées de Mark. Un peu plus tôt, après avoir reçu l'invitation du prêtre, elle avait regagné avec excitation ses appartements pour rassembler quelques affaires essentielles - argent, vêtements et chaussures de rechange, hâtivement fourrés dans le plus petit sac qu'elle avait pu trouver. Mark, lui, avait bourré ses poches de ses biens les plus précieux : sa grammaire jésuite, un couteau bien aiguisé et une paire de chaussures. Les indigènes marchant tous pieds nus, il n'y avait guère de chance de trouver facilement ici une paire de rechange à acheter.
    Au moment du départ, le garde avait jeté un regard soupçonneux au sac de Nellie, mais l'objet lui avait semblé de trop petite taille pour contenir quoi que ce soit d'important. Rien à voir avec les malles imposantes que l'on avait débarquées du bateau. Quand Mark lui eut expliqué que la mem avait besoin de vêtements pour se changer par cette chaleur, il sembla satisfait. Et, pour justifier le renflement de ses
    poches, il tira de l'une d'elles un coin de sa grammaire jésuite. Le Siamois hocha la tête ignorant que les vêtements occidentaux possédaient des poches profondes.
    Ils se trouvaient maintenant à mi-hauteur de la colline, là où la route amorçait un virage, et pendant quelques minutes, ils perdirent l'église de vue. Le chemin étroit et boueux longeait d'un côté un précipice plongeant vers l'océan et, de l'autre, un épais mur d'épineux.
    Ils s'engagèrent sur le rivage, Mark en tête suivi de Nellie, le garde fermant la marche. Soudain, il y eut un bruissement dans le feuillage au-dessus d'eux. Levant la tête, ils virent surgir une demi-dou/.aine d'individus masqués dont les silhouettes inquiétantes se profilaient dans la lumière déclinante. Ceux-ci sautèrent avec agilité sur le chemin et fondirent sur les promeneurs stupéfaits qu'ils maîtrisèrent rapidement après une brève et inutile résistance. Nellie eut à peine le temps de crier avant de se retrouver ligotée et bâillonnée. Un homme lui rabattit les bras dans le dos, un autre lui entrava les poignets. Mark et le garde luttèrent courageusement, mais leurs adversaires, plus nombreux, eurent facilement le dessus.
    L'un d'eux s'empara du sac de Nellie et en vida le contenu. Ils accaparèrent avidement les pièces d'argent, se congratulant mutuellement à haute voix de leur butin, puis confisquèrent ce qui se trouvait dans les poches de Mark.
    «Inutile de fouiller le garde, lança en siamois l'un des hommes. Pas le temps pour ça. De toute façon, il n'a sûrement rien sur lui. Emmène-les à l'île du Tigre et noie-les. »
    Malgré tous ses efforts, Mark ne put comprendre que quelques mots mais le sens général de la phrase lui échappa.
    «Lui aussi? demanda l'un des hommes en montrant le garde.
    - Non. C'est un homme du gouverneur. Inutile de
    prendre ce risque. Il n'aura qu'à passer la nuit ici. On le trouvera demain matin. »
    Désespérés de ne rien comprendre à ce qui se tramait, Nellie et Mark les virent saisir le garde et le déposer rudement derrière un rocher. Puis deux des ravisseurs s'emparèrent d'eux et les jetèrent sur leurs épaules avant de redescendre

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