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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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de la vieille dame. Corbett et Claverley prirent congé et ressortirent dans la rue. Puis, à la suite de Ranulf, ils pénétrèrent dans la cour du Chenapan. Là, Maltote, avec des airs de conspirateur, chope écumante aux lèvres, tentait de convaincre palefreniers et filles d’auberge, béats d’admiration, qu’ils avaient, devant eux, un personnage de haut rang. Ranulf, qui ne ratait jamais une occasion de plaisanter, se joignit au groupe et se mit à le railler, tandis que Corbett et Claverley entraient dans la salle et choisissaient une table donnant sur le petit jardin.
    Corbett admira un moment les teintes superbes du ciel embrasé et l’éclat du soleil couchant. Claverley commanda de la godale. Corbett sirota sa boisson en réfléchissant à l’avertissement de Dame Jocasta et en s’efforçant de refouler la nostalgie qui le submergeait : ce jardin fleuri lui rappelait tant son manoir de Leighton ! Il savait, dans son coeur, qu’il ne resterait pas ici beaucoup plus longtemps. Il se languissait de Maeve et de sa petite Aliénor. Il était même prêt à écouter patiemment l’oncle Morgan lui rebattre les oreilles des exploits des preux gallois. Il aspirait à marcher sans baudrier et à dormir sans dague au côté.
    — En avez-vous tiré quelque chose ? demanda soudain Claverley en interrompant sa rêverie.
    — Oh, oui !
    Corbett esquissa un sourire d’excuse.
    — Nous pouvons en conclure que ce faux-monnayeur est un personnage puissant et fortuné qui a accès à une certaine source d’or et sait comment écouler ces pièces.
    — Les templiers ? Certaines rumeurs courent au Guildhall.
    — Je l’ignore.
    Il tapa légèrement sur l’épaule du shérif adjoint, assis en face de lui.
    — Je ne me montre guère joyeux drille, hein ? Avez-vous de la famille ?
    — J’ai été marié deux fois, répondit Claverley avec une petite grimace. Ma première épouse est morte, la seconde m’a donné de beaux enfants.
    — N’en avez-vous jamais assez de traquer des démons ?
    Claverley fit signe que non.
    — J’ai entendu les paroles de Dame Jocasta.
    Il but une gorgée avant de poursuivre.
    — Nous portons tous la marque de Caïn. Tout comme vous, Sir Hugh, j’ai vu bafouer la loi et régner le désordre quand les démons sortent de l’ombre. Oh, non, je ne me lasse jamais de les combattre ! Si nous ne les chassons pas, Dieu m’est témoin que ce seront eux qui finiront par nous chasser.
    Corbett scruta le visage de son interlocuteur par-dessus sa chope. « Un honnête homme, intègre et juste », pensa-t-il. Il se promit de mentionner son nom au roi. Ranulf et Maltote le rejoignirent. Ils auraient bien continué à badiner, mais un seul coup d’oeil à leur maître les en dissuada.
    — Où allons-nous à présent, Messire ? demanda Ranulf.
    Corbett se rencogna contre le mur.
    — Pas à Framlingham, en tout cas, déclara-t-il. Pas ce soir. La route d’York, passé Botham Bar, n’est pas sûre en pleine nuit. Je vais vous demander un service, Messire Claverley, ou plutôt quatre.
    — J’ai ordre de vous apporter toute l’aide nécessaire.
    — D’abord, procurez-nous des chambres ici.
    — Rien de plus facile.
    — Ensuite, notre faux-monnayeur doit posséder une forge. La municipalité détient la liste des gens qui paient des impôts, or une forge est un élément de détermination de l’impôt.
    — Sauf si elle est clandestine.
    — J’aimerais également avoir la liste de tous ceux qui ont licence d’importer des marchandises. Enfin, s’il s’agit bien d’un trésor, il a dû être découvert au cours de travaux de construction, travaux qu’il est interdit d’entreprendre sans l’autorisation des échevins.
    — D’accord. Donc, il vous faut une liste des forgerons et propriétaires de forges, une des importateurs et une des bourgeois ayant reçu permission de construire.
    — Oui. Aussi vite que possible.
    — Les templiers figureront sur les trois listes, Sir Hugh.
    — Et c’est là un autre service que vous pouvez me rendre. Le matin de l’attentat contre le roi, Jacques de Molay et quatre de ses principaux commandeurs – Legrave, Branquier, Baddlesmere et Symmes – sont venus à York. Branquier est reparti assez tôt, c’est du moins ce qu’il affirme. Baddlesmere et Symmes sont restés seuls assez longtemps pendant que Legrave accompagnait le grand maître chez les orfèvres de Stonegate. York est certes une grosse ville,

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