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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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corps et maintenue par une ceinture basse. Elle s’avançait d’un bon pas sur la route partant de la porte sud.
    — Tu as été diablement long, Romeu ! cria-t-il. Tu dois connaître en détail la vie de tous les habitants de Gérone.
    — J’ai eu du mal à recueillir des faits, señor, dit Romeu, assez essoufflé. Les émeutes ont endormi les langues des bavards, mais on raconte tout de même certaines choses dans les rues.
    — Ah oui ? Et quelles sont-elles ?
    — Chacun est convaincu que notre jeune prince, le duc de Gérone, se trouve ici, en ville, mais qu’il est très malade, à l’article de la mort.
    — Tu ne m’apprends rien, fit Bellmunt avec impatience. Tout le monde sait qu’on l’a amené à Gérone à cause de sa santé. Qu’il soit sur le point de mourir, c’est une rumeur malsaine propagée par le frère de Don Pedro, le prince Fernando. D’ailleurs, cela n’aiderait en rien Fernando à approcher du trône si le prince mourait. Doña Eleanor portera de nombreux fils.
    Romeu écouta cette déclaration avec un air d’ennui suprême.
    — Vous voulez connaître l’autre nouvelle ? Elle a été plus difficile à dénicher.
    — Bien entendu.
    — Le corps d’une bénédictine a été découvert dans les bains maures. L’opinion générale est qu’elle a attenté à sa vie.
    — Sainte Mère de Dieu ! s’écria Tomas, la mort dans l’âme. Est-ce Doña Sanxia ?
    Romeu haussa les épaules.
    — La personne qui me l’a dit ne savait pas de qui il s’agissait.
    — C’est Doña Sanxia, affirma Tomas. Rien d’autre n’aurait pu lui faire manquer notre rendez-vous.
    — Dois-je retourner à Gérone, señor, et voir ce que l’on peut y découvrir ?
    — Mais non, imbécile ! Nous devons rentrer immédiatement à Barcelone et mettre Sa Majesté la reine au courant, dit Bellmunt. Attends… j’ai une meilleure idée. Je vais aller à Barcelone. Tu resteras à Gérone pour essayer d’en apprendre plus. Je m’en reviendrai après-demain. Attends-moi sous cet arbre, disons au coucher du soleil.
    — Plus tôt vaudrait mieux, señor. Après le crépuscule, nos mouvements dans et hors de la ville risquent d’être davantage remarqués.
    — La route est longue, dit Tomas en caressant son puissant étalon.
    — Pas pour Arcont, señor. Sur une telle distance, il n’y a pas de monture plus rapide dans toute la Catalogne. Si vous quittez Barcelone au levant, il vous conduira ici bien avant vêpres. Je vous attendrai jusqu’au coucher du soleil.
    — Sinon, retourne le plus vite possible au palais.
    — Oui, señor, fit Romeu.
     
    — Que veux-tu dire par « l’enfant n’est pas ici » ? Où est-il ?
    L’épouse du châtelain posa un regard de panique sur la femme qui se tenait devant elle.
    — Il est temps d’envoyer la charrette au médecin.
    — Je ne sais pas, madame. Nous croyions qu’il était sorti avec la nourrice et le valet d’écurie. Jaume passe beaucoup de temps avec l’enfant, dit la servante en serrant nerveusement son tablier.
    — Sorti ? Mais où donc ?
    — Je n’en sais rien. Je suis allée aux écuries, mais je n’ai vu ni Jaume ni Maria. Ils n’étaient pas non plus près de la rivière.
    — Il est peut-être avec le frère ?
    — Oh non, madame, le frère est toujours dans son lit. Je crois qu’il s’est couché tard hier soir à célébrer le saint. Avec les autres prêtres, certainement, ajouta-t-elle un peu vicieusement.
    — Eh bien, tire-le du lit, idiote !
    Elle réfléchit un instant.
    — Il doit être avec Maria. Quand est-elle sortie ?
    — Je ne sais pas, répéta la servante.
    Des larmes coulèrent sur ses joues.
    — Je suis allée dans leurs chambres, madame, pour balayer et faire la poussière, mais ils étaient partis.
    La maîtresse du petit château la saisit par le bras et la secoua.
    — Depuis combien de temps sais-tu qu’il a disparu ?
    Dans un gémissement, la servante répondit :
    — Depuis le déjeuner, madame.
    — Le déjeuner !
    — Il aime prendre son déjeuner dehors. Ils vont s’asseoir près de la rivière – lui et Maria – et ils donnent à manger aux oiseaux et aux poissons.
    — Va chercher ton maître ainsi que le valet d’écurie ! Le frère aussi ! Hâte-toi, stupide créature !
     
    Les petits bruits de la vie familière s’insinuèrent dans les rêves d’Isaac et l’arrachèrent aux ténèbres veloutées de l’inconscience, zébrées de

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