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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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semblaient dessinées à l’encre de
Chine.
    Enfin, le château se dressa au-dessus d’eux,
distant d’à peine une dizaine de yards. Dissimulés à l’ombre d’une église
sculptée dans un if, Cassandra et Julian étudièrent la façade endormie. La
jeune femme repéra au premier étage la fenêtre qui l’intéressait, celle de la
bibliothèque où les avait reçus le baron de Saujac. Elle était ceinte d’un
balcon en fer forgé, et un imposant treillis de roses rampait le long de la
façade jusqu’à elle.
    Afin d’être plus à l’aise dans ses mouvements,
Cassandra, qui avait tressé ses cheveux en une natte et revêtu de confortables
vêtements masculins, retira son manteau de velours noir et le tendit à
Julian. Aussitôt, l’air froid de la nuit lui mordit la peau, et elle frotta ses
mains l’une contre l’autre pour se réchauffer.
    –  Au moindre mouvement
suspect, prévenez-moi, chuchota-t-elle.
    –  Je
n’entre pas avec vous ? s’inquiéta Julian.
    –  Non,
mieux vaut que vous restiez ici à faire le guet.
    –  Faire
le guet ? répéta-t-il, interloqué.
    –  Si
quelqu’un vient, alertez-moi discrètement.
    –  Discrètement ?
Et comment suis-je supposé faire cela ?
    –  Miaulez,
aboyez, à votre guise.
    Julian
eut un haut-le-corps.
    –  Je vous demande
pardon ? Je suppose que vous plaisantez, bien que le moment soit très mal
choisi.
    –  Pas du tout,
s’impatienta la jeune femme. Vous n’allez pas avoir la sottise de crier mon nom
si quelqu’un arrive, n’est-ce pas ?
    –  Bien sûr que non, mais
de là à miauler ou aboyer… C’est tout à fait ridicule.
    –  C’est pourtant une
méthode éprouvée dans le monde du cambriolage.
    –  Pas
dans le mien ! riposta Julian, l’air pincé.
    Cassandra faillit lever les yeux au ciel.
Heureusement que, du temps
où elle se faisait appeler Artémis, tous ses complices ne s’étaient pas montrés
aussi indociles !
    –  Ecoutez, Julian, faites comme
bon vous semble. Je vous demande juste d’ouvrir l’œil et de rester sur vos
gardes.
    Elle
se posta sous la fenêtre et agrippa le treillis.
    –  Attendez,
souffla-t-il.
    Cassandra
réprima un nouveau soupir de contrariété.
    –  Qu’y
a-t-il ?
    –  Soyez
prudente.
    Le
sourire de la jeune femme se perdit dans la pénombre.
    Julian la regarda avec angoisse s’élever le long
du treillis. Cassandra progressait à tâtons, gênée par le fouillis de lianes et
de branches qui recouvrait le tronc vigoureux du rosier. Elle trouva des prises
pour ses pieds à la jointure des blocs de pierre, et put reposer sa
main contre le sommet de la corniche de la fenêtre du rez-de-chaussée. Julian
voyait son souffle monter devant son visage en bouffées de vapeur blanche.
    Enfin, la main de Cassandra se referma autour du
soubassement métallique du balcon. Elle tira fermement pour vérifier qu’il
supporterait son poids. La structure étant solidement arrimée à la pierre, elle
se hissa d’un bond sur son rebord. Elle sortit alors de la poche de sa veste un
vilebrequin muni d’une tête coupante et réglable avec laquelle elle découpa
dans la vitre un cercle assez large pour passer le bras et ouvrir de
l’intérieur ; puis elle se glissa dans le château, refermant doucement la
fenêtre derrière elle.
    Le cœur battant, Julian suivit les mouvements de
sa lanterne à travers les pièces et les étages, priant pour que personne n’ait
la mauvaise idée de venir déranger son exploration. Il avait les nerfs à vif,
et sursautait au moindre froissement de feuilles sèches sur le sol, au moindre
souffle de vent dans les branches des arbres.
    Finalement, il n’eut ni à miauler ni à aboyer,
car Cassandra reparut à la fenêtre de la bibliothèque et redescendit en
s’aidant du treillis.
    Aussitôt qu’elle eut mis pied à terre, la jeune
femme l’entraîna à travers le jardin topiaire. Quelques minutes plus tard, ils
avaient franchi le mur d’enceinte et regagnaient leur voiture qui les attendait
à une centaine de yards de là, dissimulée par un bosquet de chênes.
    –  Allez-vous bien,
Julian ? s’inquiéta Cassandra une fois qu’ils eurent pris place sur la
banquette. Vous êtes très pâle.
    –  Eh bien, je dois avouer
que je n’ai pas trouvé ces deux heures à vous attendre dans l’obscurité, tout
en me demandant si oui ou non je savais miauler, particulièrement
réjouissantes.
    Cassandra ne put s’empêcher de rire. Elle avait
retiré

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