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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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de la caméra miniature qu’il portait à la boutonnière. On n’avait jamais trop d’images. Le pont-levis, télécommandé depuis le château, s’abaissa lentement. Viktor s’attendait à ce que les portes principales s’ouvrent, mais Alexei Nergadze surgit d’une petite porte située au pied d’une des tourelles. Vêtu d’un simple jean coupé au-dessus du genou, il bombait fièrement le torse.
    — Qu’est-ce que vous foutez là ? demanda-t-il en traversant le pont-levis. Qui êtes-vous ?
    — Police ! déclara Viktor.
    — Vous n’êtes pas d’ici, remarqua Alexei, qui se réchauffait les mains autour d’une tasse de café. Je connais la police locale.
    — Je fais partie du département des Antiquités, affirma Viktor avec force solennité. Je viens de Tbilissi.
    — Des Antiquités ! s’esclaffa Alexei. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Je ne savais même pas que ça existait.
    — Eh bien, vous le savez maintenant.
    — Vous n’avez pas réussi à devenir un vrai flic, c’est ça ?
    — Je suis un vrai flic. De plus, j’ai un vrai mandat de perquisition pour fouiller cette propriété.
    — Donnez-le-moi. On va bientôt être en rade de PQ_
    — Je ne plaisante pas, insista Viktor sur un ton guindé. Nous avons des raisons de penser que vous détenez ici des artefacts de valeur, qui appartiennent à la Géorgie et risquent d’être détruits.
    — Mais vous êtes malade ou quoi ? s’écria Alexei, qui n’était brusquement plus d’humeur badine. Vous savez à qui vous avez affaire ?
    — Vous êtes un citoyen de la république de Géorgie et devez vous soumettre à ses lois, au même titre que n’importe lequel d’entre nous.
    — Ça suffit ! J’en ai assez entendu. Cassez-vous !
    — J’ai un mandat, rappela Viktor en poussant Alexei pour s’engager sur le pont-levis. Et je vais mener mon enquête, que cela vous plaise ou non.
    — Vous n’allez rien faire du tout ! tonna Alexei en l’attrapant par l’épaule pour le retenir. Vous êtes dans une propriété privée.
    — Agression d’un policier dans l’exercice de ses fonctions, constata Viktor avec arrogance. Alexei Nergadze, je vous arrête pour...
    Le coup de tête le prit totalement par surprise. Couché sur le dos, abasourdi, il porta la main à son nez et regarda ses doigts couverts de sang. Alexei s’approcha de la cabane, prit le fusil du garde et vint se poster au-dessus du policier.
    — Vous disiez ? s’enquit-il avant de boire une gorgée de café.
    Il y avait beaucoup de raisons pour lesquelles Viktor n’avait pu faire aucun autre métier que le sien, mais la plus importante était celle-ci : dans quel autre secteur aurait-il eu autant de pouvoir sur les puissants de ce monde ? Il appuya sur l’émetteur caché sous sa veste.
    — Officier à terre ! cria-t-il. Demande renfort immédiat !
    V
    — Viens, le chien ! appela Gaëlle en gardant ses distances. Par ici.
    Le berger allemand ouvrit un œil, puis l’autre. Il la regarda d’un air las pendant un instant, comme s’il n’avait pas envie que sa journée commence de cette façon, puis le sens du devoir l’emporta. Il bondit sur ses pattes et s’élança vers elle. Elle avait beau savoir qu’elle se trouvait hors de sa portée, elle fit un pas en arrière et s’appuya douloureusement sur sa cheville. Le chien atteignit le bout de sa longe et s’arrêta net, avec toutefois moins de violence que la veille, comme s’il avait retenu la leçon. Il se cabra sur ses pattes arrière, tel un des quatre chevaux de l’Apocalypse.
    Derrière lui, Iain apparut de l’autre côté de la maison. Pendant que Gaëlle faisait diversion, il s’avança doucement avec sa corde, fit un nœud coulant autour de la laisse du chien, à l’endroit où celle-ci était attachée au piquet, et recula hors du périmètre dangereux. C’était désormais à son tour de se faire remarquer. Le berger allemand se retourna et son regard oscilla entre Gaëlle et sa deuxième cible. Iain fit quelques pas en direction de la porte d’entrée, ce qui suffit à attirer le chien de son côté. Il recula aussitôt et tira sur la corde ; le nœud coulant remonta le long de la laisse jusqu’au collier et le chien se retrouva bloqué entre lui et le piquet, comme un cheval sauvage immobilisé par les lassos de deux cow-boys. La corde entre les mains, il se rapprocha lentement comme s’il descendait une falaise en rappel, puis marcha vers la

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