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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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un autre sentier. Petitier ne peut pas être passé par ici avec une mule.
    — Peut-être, mais c’est le sentier sur lequel nous nous trouvons.
    Iain tendit la main à Gaëlle.
    — Venez, l’encouragea-t-il. Je ne vous laisserai pas tomber, promis.
    Elle hésita un instant et lui prit la main. Il avait la peau dure et sèche, mais une poigne solide et rassurante. Elle s’accrocha à l’arbuste de sa seconde main et s’élança de l’autre côté. Il la lâcha, le regard pétillant.
    — Vous voyez ! dit-il.
    — J’ai le vertige, c’est tout, se défendit-elle.
    — Je sais, mais on ferait bien de ne pas traîner, conseilla-t-il en regardant le sentier. Nous mettons plus longtemps que je pensais.
    — Je fais de mon mieux.
    — Je n’en doute pas une seconde.
    Ils poursuivirent leur chemin. Par chance, le sentier devint plus praticable. Lorsqu’ils arrivèrent dans la plaine, le soleil était blotti contre les collines occidentales et projetait une lumière crépusculaire. Ils traversèrent un petit bois de noyers et débouchèrent dans le cœur fertile du plateau. Les champs étaient délimités par des murs de pierre effondrés, marbrés de mousse et de lichen. Des vignes, de l’orge, des tomates, des orangers et des citronniers, avec leurs grandes feuilles vertes et leurs fruits encore jeunes, étincelaient comme autant de bijoux. Gaëlle ne sentait plus ses jambes et ce fut avec un immense soulagement que, malgré l’obscurité grandissante, elle discerna la ferme devant elle.
    Un chien surgit de nulle part. Il avait dû dormir jusqu’à ce que les deux randonneurs arrivent à sa hauteur. Il se leva brusquement et se précipita vers eux. C’était un berger allemand noir et feu. Il avait les yeux rivés sur Gaëlle. Sans hésiter une seconde, Iain fit demi-tour et prit la fuite, abandonnant Gaëlle à son sort. Celle-ci poussa un cri de terreur et leva les bras pour se protéger le visage et la gorge. La bête prit appui sur ses pattes arrière et sauta vers elle, la gueule grande ouverte.

Chapitre 24
    I
    La nuit était tombée à Athènes. Les jeunes s’étaient apprêtés pour sortir. Les filles bavardaient, l’oreille collée à un portable ultrafin. Les garçons, en veste de cuir, étaient assis sur leur scooter et faisaient rugir le moteur lorsqu’ils les voyaient, comme des élans pendant la saison du rut.
    Knox prit un gyros de poulet dans un fast-food et le mangea debout à une table, le menton et les avant-bras dégoulinants de jus. Qu’allait-il faire maintenant ? Il n’osait pas rendre visite à Augustin, de peur que les Nergadze ou la police ne lui tendent une embuscade à l’hôpital. Mais il fallait qu’il raconte à Claire ce qui s’était passé. De plus, il avait hâte d’avoir des nouvelles de son ami. Il téléphona et demanda l’unité des soins intensifs.
    — Il dort encore, annonça Claire lorsqu’elle prit la communication. Mais c’est normal. Les médecins l’ont mis dans le coma pour que son cerveau cesse d’enfler. Ça a marché, je crois. Et les résultats du scanner ne sont pas aussi alarmants qu’ils auraient pu l’être. Il n’y a aucun fragment dans le tissu cérébral, ce qui signifie qu’il n’a pas besoin d’être opéré pour l’instant.
    — C’est une excellente nouvelle ! se réjouit Knox.
    — Il ne va pas mieux pour autant, prévint-elle en s’efforçant de tempérer son espoir autant que celui de Knox.
    — Peut-être, mais il va pouvoir commencer à se rétablir.
    — Je suppose.
    — Écoute, Claire, il y a du nouveau de notre côté.
    Knox informa la jeune femme du départ de Gaëlle pour la Crète et lui parla de son intervention au congrès, d’Antonius, de Nadia et des Nergadze. Il lui recommanda d’être vigilante et de ne quitter l’hôpital qu’en cas de nécessité. Elle sembla un peu abasourdie lorsqu’il eut terminé son récit, comme si elle découvrait que la terre continuait de tourner en dehors de l’unité des soins intensifs.
    — Daniel, murmura-t-elle, je t’ai dit des choses hier...
    — C’est sans importance.
    — J’étais bouleversée. Je ne pensais pas ce que je disais.
    — Je sais.
    — Tu ne le diras pas à Augustin, hein ? Quand il sera rétabli ?
    — Bien sûr que non.
    — Il ne me le pardonnerait jamais.
    — Claire, tu plaisantes ! Il te pardonnerait n’importe quoi. Et puis, tu avais raison. J’aurais dû réagir plus vite. J’ai été tellement surpris. Je

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