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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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manquée, avança Gengis, dont l’humeur
s’éclaira. Ou alors elle est passée par une autre route.
    Les deux hommes savaient que des armées séparées seulement
par une vallée pouvaient se croiser sans se voir. Ces terres étaient d’une
immensité qui défiait l’imagination et colorait les rêves d’hommes contraints à
rester au même endroit plus longtemps qu’ils ne l’avaient jamais fait.
    Kachium fut soulagé de voir dans le regard de Gengis une
étincelle de la joie de naguère. Son frère aîné était affaibli par le poison
coulant dans son sang, tout le monde pouvait le voir. Au moment où le khan
voulut ajouter quelque chose, il eut le souffle coupé par une quinte de toux
qui le fit s’accrocher, écarlate, au poteau central de la tente.
    — La ville doit attendre désespérément l’arrivée de
secours, dit Kachium par-dessus les hoquets rauques. Je me demande si nous n’allons
pas regretter d’avoir envoyé au loin la moitié de nos hommes.
    Gengis secoua la tête en silence avant de parvenir enfin à
prendre une longue inspiration. Il passa devant son frère pour sortir de la
yourte et cracher du phlegme.
    — Regarde, dit-il en ramassant une arbalète prise aux
Jin à la Gueule du Blaireau.
    Kachium suivit le regard du khan jusqu’à une cible en paille
dressée à trois cents mètres de distance dans une allée. Gengis tirait à l’arc
pendant des heures chaque jour pour se refaire des muscles et le mécanisme des
armes jin le fascinait. Il visa avec soin, pressa la détente incurvée de l’arbalète.
Un carreau noir fendit l’air en sifflant mais tomba avant d’atteindre la cible.
Comprenant immédiatement, Kachium sourit, prit un des arcs de son frère et
expédia une flèche en plein centre de la cible.
    Les joues exsangues, Gengis hocha la tête et dit :
    — Les vivres qu’ils apportent à la ville les
ralentiront. Avec tes cavaliers, longe dans un sens puis dans l’autre leur
colonne sans t’approcher suffisamment pour être à portée de leurs arbalètes. Éclaircis
leurs rangs et je ferai le reste quand ils arriveront ici.
     
     
    Tandis que Kachium traversait le camp, la nouvelle apportée
par les éclaireurs se répandait plus vite encore. Il ne fallut aux guerriers
pour être prêts que le temps de prendre les armes accrochées dans les tentes et
de courir à leurs chevaux.
    Kachium cria un ordre aux officiers, qui arrêtèrent la ruée
de leurs hommes. La nouvelle façon de faire la guerre n’était encore qu’un
vernis plaqué sur la tactique de razzia, mais la chaîne de commandement était
assez solide pour que les guerriers se regroupent par dix afin de recevoir
leurs instructions. Sur l’ordre de Kachium, un grand nombre d’entre eux durent
retourner chercher dans leur yourte un autre carquois de cinquante flèches
avant de former le grand carré de dix mille hommes. Kachium lui-même en marqua
la première ligne en allant et venant sur son cheval, une longue bannière de
soie dorée flottant derrière lui.
    Il s’entretint de nouveau avec les éclaireurs qui avaient repéré
la colonne de secours et passa la bannière à un messager du premier rang, un
garçon d’à peine douze ans. Le frère du khan inspecta ses hommes et fut
satisfait. Chacun d’eux portait deux lourds carquois à l’épaule. Pour une
attaque éclair, ils n’avaient pas besoin d’emporter des vivres et seuls des
arcs et des sabres ballaient contre leurs cuisses.
    — Si nous les laissons parvenir à la ville, cria-t-il
en faisant tourner son cheval sur place, il faudra un an de plus pour la voir
tomber ! Arrêtez les Jin et leurs montures, et leurs armes seront à vous, une
fois prélevée la part du khan !
    Ceux qui étaient à portée de voix rugirent de satisfaction. Kachium
leva le bras droit et l’abaissa pour donner l’ordre d’avancer. Les cavaliers se
mirent en mouvement en formation parfaite, fruit de mois d’entraînement dans la
plaine devant Yenking quand il n’y avait pas d’ennemi à combattre. Les
officiers braillaient par habitude mais l’alignement était irréprochable. Les
hommes avaient enfin appris à réfréner leur ardeur guerrière et en faisaient la
démonstration, même après une si longue attente.
    L’armée jin se trouvait à une quinzaine de lieues au sud de
Yenking quand les éclaireurs l’avaient aperçue. Pendant le temps qu’il avait
fallu à Kachium pour la rejoindre, la longue colonne de soldats et d’animaux
avait réduit

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