Le Temple Noir
templiers francs-maçons un peu partout en Europe et que, comme lui, ils pètent un câble ou qu’ils obéissent à un ordre secret et se lancent dans des carnages organisés. Que se passera-t-il ? Les peuples terrorisés demanderont à leurs gouvernants de les protéger et de durcir encore plus les lois.
Commentaires
Sauron6 : ça m’étonnerait pas qu’il se « suicide », un de ces jours, dans sa prison. Les Maîtres ne veulent pas de témoins…
Kapo : les jeunes de l’île avaient pris position contre Israél, pour les Palestiniens, des photos le prouvent. Le tueur, lui, a écrit que les Juifs étaient dans leur droit et qu’il fallait les protéger. C’est pas compliqué à comprendre.
Druza : notre Kapo, le nazi, est de retour. Au fait, Israël s’écrit avec un tréma.
Kapo : comment on dit chez toi, Druza, mazel tov… C’est ce qu’ils ont dû clamer tes frères, quand ils ont appris le massacre.
London Watcher : toutes les opinions sont acceptées, ici, à condition qu’elles restent polies. Druza et Kapo, je vous ai à l’œil.
Druza : j’espère que tu ne nous mets pas au même niveau. Kapo est un naze d’antisémite.
41
Londres
De nos jours
La moto filait à toute allure sur la voie rapide qui menait vers l’est de la ville. Le paysage changeait subtilement, les immeubles à colonnades avaient la même allure qu’au centre, mais le blanc des façades s’écaillait, le bitume des trottoirs se fendillait. Derrière les bow-windows, les rideaux défraîchis pendaient, l’encadrement des vitres était incrusté de saleté. Le niveau de vie chutait au fur et à mesure que la Yamaha s’éloignait du cœur de Londres.
La moto obliqua vers la droite, alors qu’un panneau indiquait la direction de Hackney. La voix de Jade résonna dans le casque d’Antoine.
— C’est là que les émeutes d’août 2011 ont été les plus dures. Les commerces ont été saccagés et pillés, des bandes entières ont mis à sac les quartiers aux alentours. Et malheureusement, ce sont les habitants les plus modestes qui en ont pâti.
— J’en avais entendu parler. Le gouvernement et la mairie de Londres ont fait quelque chose depuis ?
— À part la prison pour les casseurs, pas grand-chose. Ils ont même fermé les bibliothèques et les centres sociaux. Mais le plus cocasse, c’est qu’ils ont construit juste à côté le grand stade olympique et des infrastructures flambant neufs, à coups de milliards de livres.
La Yamaha s’engouffra à la vitesse de l’éclair dans un tunnel noir et crasseux. Marcas aurait juré qu’il avait vu des tentes sur les trottoirs. Ils débouchèrent à la lumière ; les immeubles victoriens décrépis avaient laissé place à des HLM des années cinquante. Des femmes en burqa faisaient la queue devant une échoppe de produits alimentaires exotiques qui jouxtait ce qui avait été une pharmacie. Des ados en cagoule fumaient des cigarettes sur des carcasses de scooters renversés et carbonisés. Marcas songea qu’il aurait pu se trouver dans un coin pourri de la banlieue parisienne ou de Madrid. Partout dans le monde occidental, les mêmes inégalités, la même misère.
La voiture passa devant le squelette rouillé d’une grande citerne et tourna sous un pont de chemin de fer. Des amoncellements de cartons tapissant les parois du tunnel dépassaient des chaussures et des bonnets. Jade continua une centaine de mètres et mit son clignotant pour s’arrêter devant un bâtiment aux briques noires, et dont le tiers des vitres était bouché par des planches usées. L’édifice collait un garage encombré de voitures bonnes pour la ferraille. De l’autre côté de la rue, derrière des palissades branlantes qui bordaient une voie de chemin de fer, il y avait un parc de jeux abandonné dont les tas de sable ressemblaient à du plâtre moisi. Antoine jeta un œil maussade sur la façade.
— C’est un voyage dans le temps, on est revenus dans les années Thatcher ? On est où ?
— Bienvenue au Laminoir. Hackney Park. La résidence privée des services du consulat. Tout confort et discrétion absolue. La France a acheté pour une bouchée de pain l’immeuble entier, l’épicerie et le garage.
Elle gara la moto devant un muret tagué pendant qu’il enlevait son casque. Une puissante odeur d’urine envahit ses narines. À perte de vue, ce n’était que barres de béton et vieux bâtiments à la limite de la
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