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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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doit être menée contre les ports, spécialement
contre les établissements en rapport avec l’approvisionnement en nourriture… Des
attaques contre les ports de la côte sud doivent être entreprises à l’échelle
le plus restreinte possible, en vue des opérations que nous envisageons…
    3. – La Luftwaffe doit rester en force pour l’opération
Otarie.
    4. – Je me réserve la décision des attaques terroristes de
représailles.
    5. – La guerre aérienne intensifiée peut commencer le 6 août
ou plus tard… La marine est autorisée à commencer la guerre navale intensifiée
à la même date.
    Adolf Hitler (14).
    La directive signée par Keitel au nom d’Hitler le même jour
disait notamment :
    Ultra-secret.
    Opération Otarie.
    Le commandant en chef de la marine ayant déclaré le 31 juillet
que les préparatifs nécessaires pour Otarie ne pourraient être achevés
avant le 15 septembre, le Führer a ordonné :
    — Les préparatifs pour Otarie doivent être poursuivis
par l’armée et l’aviation et achevés le 15 septembre.
    — Huit ou quinze jours après le déclenchement de l’offensive
aérienne contre l’Angleterre, qui est fixée au 5 août, le Führer décidera
si l’invasion aura lieu cette année ou non ; sa décision dépendra
grandement du résultat de l’offensive aérienne…
    — En dépit de l’avertissement de la marine, selon
lequel elle ne peut garantir la défense que d’une étroite zone côtière (jusqu’à
l’ouest de Eastbourne), les préparatifs doivent être poursuivis pour l’attaque
d’une vaste base, comme prévu à l’origine (15)…
    Le dernier paragraphe ne servit qu’à attiser la querelle entre l’armée
et la marine sur la question d’un front d’invasion étiré ou réduit. Quinze
jours avant, l’état-major de la marine avait estimé que satisfaire aux demandes
de l’armée (débarquer 100 000 hommes avec équipement et ravitaillement de
la première vague, au long d’un front de 300 kilomètres, de Ramsgate à Lyme Bay) nécessiterait le rassemblement de 1722
chalands, 1161 vedettes à moteur, 471 remorqueurs et 155 navires de transport.
    Même s’il était possible de rassembler un aussi grand nombre de
bateaux, dit Raeder à Hitler, l’économie allemande en serait ruinée, car
retirer tant de chalands et de remorqueurs détruirait tout le système de
transport par eau à l’intérieur du pays, dont la vie économique dépendait
largement (16). De toute façon, Raeder le dit nettement, la protection d’une telle
Armada, essayant de ravitailler un front aussi étendu malgré les attaques de la
marine et de l’Air Force anglaises, était au-dessus des moyens de la marine. Et
l’état-major de la marine avertit même l’armée que, si elle s’obstinait à créer
un vaste front, la marine pourrait y perdre tous ses bateaux.
    Mais l’armée s’entêta. Elle surestimait les forces britanniques,
et elle argua que le fait de débarquer sur un front étroit aboutirait à mettre
les assaillants en face d’une force britannique « supérieure ». Le 7 août,
il y eut une explication entre les deux services, quand Halder rencontra son
adversaire de la marine, l’amiral Schniewind, chef d’état-major. Ce fut un
heurt violent et dramatique.
    « Je rejette totalement la proposition de la marine, s’écria
le chef d’état-major de l’armée, homme habituellement très calme. Du point de
vue de l’armée, je considère cela comme un suicide complet. Je pourrais aussi
bien mettre les troupes débarquées dans une machiné à saucisses. »
    D’après les rapports de l’état-major de la marine sur la
rencontre [79] ,
Schniewind répliqua que ce serait « également un suicide » d’essayer
de transporter des troupes sur un front aussi vaste que celui que l’armée
désirait « étant donné la suprématie des Anglais sur mer ».
    C’était là
un dilemme cruel. Si l’on tentait d’établir un large front garni de troupes
nombreuses, toute l’expédition des Allemands pouvait être coulée par la marine
britannique. Si un front réduit, exigeant moins de troupes, était adopté, les
envahisseurs pouvaient être rejetés à la mer par l’armée britannique. Le 10 août,
Brauchitsch, commandant en chef de l’armée, informe l’O. K. W. qu’il « ne
pouvait accepter » un débarquement entre Folkestone et Eastbourne. Cependant,
il consentait « à très grand regret » à abandonner le débarquement à
Lyme

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