Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
opéré sa
jonction, à la trouée de Belfort, avec la 7e armée franco-américaine, qui, sous
le commandement du général Alexander Patch, après son
débarquement sur la Côte d’Azur le 15 août, avait rapidement remonté la
vallée du Rhône.
    A la fin d’août, les armées allemandes du front Ouest avaient
perdu 500 000 hommes – pour la moitié prisonniers – et la presque totalité
de leurs chars, camions et canons. Il ne restait pas grand-chose pour défendre
la mère Patrie. La célèbre ligne Siegfried était, pratiquement privée d’hommes
et d’artillerie. La plupart des généraux allemands du front Ouest estimaient
que la fin était venue. « Il n’y avait plus d’armées de terre et encore
moins d’aviation », dit Speidel (1). Quant à Rundstedt, placé de nouveau
le 4 septembre au poste de commandant en chef sur le front de l’Ouest, il
devait répondre aux Alliés, qui l’interrogeaient après la guerre, que, pour lui,
« la guerre s’était terminée en septembre (2) ».
    Mais pas pour Adolf Hitler. Le 31 août,
il harangua quelques-uns de ses généraux, à son Q. G., dans l’espoir de leur
injecter une nouvelle dose d’espoir et d’énergie.
    Si c’est nécessaire, nous combattrons sur le Rhin. Cela ne
fait aucune différence. Quelles que soient les circonstances, nous poursuivrons
notre lutte jusqu’à ce que – pour citer Frédéric le Grand – un de nos damnés
ennemis soit las de se battre. Nous lutterons jusqu’à ce que nous obtenions une
paix qui garantisse l’existence de la nation allemande pour les cinquante ou
cent prochaines années et qui, surtout, ne souille pas notre honneur une
deuxième fois, comme en 1918… Je ne vis que dans le but de mener ce combat
parce que je sais que, sans le soutien d’une volonté de fer, cette guerre ne
sera pas gagnée.
    Après avoir fustigé l’état-major pour son manque de « volonté
de fer », Hitler révéla à ses généraux quelques-unes des raisons qui lui
permettaient de se raccrocher à l’espoir.
    Le moment viendra où la tension entre les Alliés atteindra
son point de rupture. L’Histoire nous apprend que toutes les coalitions ont
fini – tôt ou tard – par se désintégrer. Il n’est que d’attendre le bon moment,
en dépit de toutes les difficultés (3).
    Gœbbels reçut mandat d’organiser la « mobilisation générale »
et Himmler, le nouveau chef de l’armée de l’intérieur, s’employa à lever 25
divisions de Volksgrenadiere pour la défense de l’Ouest. En dépit de
tous les plans et de tout ce qu’on disait en Allemagne nazie sur la « guerre
totale », les ressources du pays étaient loin de se trouver « totalement »
organisées. Sur l’insistance d’Hitler, la production de l’industrie civile s’était
maintenue à un niveau étonnamment élevé, durant toute la guerre, pour maintenir
le moral de l’arrière.
    Hitler avait même renoncé à exécuter les plans prévus pour
mobiliser les femmes dans les usines. « Le sacri fice
de nos idéaux les plus chers nous est trop pénible », avait-il dit en mars
1943, quand Speer avait voulu enrôler les femmes dans les usines (4). L’idéologie
nazie ne clamait-elle pas que la place de la femme était au foyer et non à l’usine ?
Elle resta donc à la maison. Durant les quatre premières années de la guerre, alors
qu’en Grande-Bretagne 2 250 000 femmes avaient été mobilisées pour la
production de guerre, en Allemagne le nombre des femmes travaillant dans des
usines de guerre ne dépassait pas 182 000. En temps de paix, l’Allemagne
occupait 1 500 000 domestiques ; ce nombre demeura inchangé
pendant la guerre (5).
    Quand l’ennemi fut aux portes de la patrie, les chefs nazis s’affolèrent
et appelèrent sous les drapeaux des garçons de quinze à dix-huit ans et des
hommes de cinquante à soixante ans. On fouilla lycées et universités, bureaux
et usines pour y trouver des recrues. En septembre et octobre 1944, l’armée en
tira 500 000 hommes. Mais ils ne furent pas remplacés par des femmes, et
Albert Speer, ministre de l’Armement et de la Production de guerre, protesta auprès
d’Hitler, parce que la mobilisation d’ouvriers spécialisés mettait sérieusement
en danger le rendement des usines.
    Depuis les guerres de Napoléon, les soldats allemands se
trouvaient pour la première fois dans l’obligation de défendre le sol sacré de
la Patrie. Toutes les guerres précédentes – celles de

Weitere Kostenlose Bücher