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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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événement avait déjà été
convenu et Sas prononça des mots en apparence anodins qui portaient ce message :
« Demain à l’aube. Tenez bon (4) ! »
    Fait assez étrange, les deux grandes puissances de l’Ouest, l’Angleterre
et la France, furent prises au dépourvu. Leurs états-majors minimisaient les
nouvelles alarmantes venues de Bruxelles et de La Haye. Londres était préoccupé
par une crise de cabinet de trois jours qui ne fut résolue que le 10 mai
au soir, grâce au remplacement de Chamberlain par Churchill comme Premier
Ministre. Ce que les Q. G. français et anglais entendirent d’abord de l’attaque
ennemie, ce fut, dans la paix qui précède l’aube printanière, le rugissement
des bombardiers allemands et le hurlement des Stukas dans le ciel, bientôt
suivis, quand l’aube apparut, par les frénétiques appels au secours des
gouvernements hollandais et belge qui avaient tenu les Alliés à distance
pendant huit mois, au lieu de se concerter avec eux pour une défense commune.
    Pourtant le plan allié d’affronter la principale attaque
allemande en Belgique se réalisa pendant les deux premiers jours presque sans
anicroche. Une puissante armée anglo-française s’élança vers le nord-est à
partir de la frontière belge pour garnir la principale ligne de défense le long
de la Dyle et de la Meuse à l’est de Bruxelles. Il se trouva que c’était juste
ce que le haut commandement allemand désirait. Ce massif mouvement tournant
entrait dans son jeu. Sans le savoir, les armées anglo-françaises se
précipitaient tout droit dans un traquenard qui, une fois le ressort libéré, prouverait
vite sa puissance désastreuse.

LES DEUX PLANS EN PRÉSENCE
    Le plan primitif de l’attaque allemande à l’Ouest avait été
foncièrement modifié puisqu’il était tombé en janvier entre les mains des
Belges, donc aussi, comme le soupçonnaient les Allemands, entre celles des
Français et des Anglais. Le Fall Gelb (Opération jaune), nom-code du plan, avait été préparé à la fin de 1939
par le haut commandement de l’armée, sur l’ordre exprès d’Hitler de lancer l’offensive
à l’Ouest à la mi-novembre. Les historiens militaires et même certains généraux
allemands ne sont pas d’accord sur ce point : ce premier plan était-il ou
non une version modifiée du vieux plan de Schlieffen ? Halder et Guderian ont affirmé qu’il l’était. Il comportait une poussée
allemande principale, exécutée sur le flanc droit, à travers la Belgique et le
Nord de la France, avec l’occupation des ports de la Manche comme objectif. Il
suivait de très près le fameux plan Schlieffen, qui avait été à deux doigts de
réussir en 1914.
    Schlieffen prévoyait non seulement la prise des ports de la
Manche mais la continuation d’un vaste mouvement tournant qui amènerait l’aile
droite allemande, à travers la Belgique et le Nord de la France, bien au-delà
de la Seine ; dans une seconde phase, cette aile marchante, pivotant vers
l’Est en dessous de Paris, aurait encerclé et détruit les forces françaises
restantes. Son but était la liquidation rapide de la résistance française pour
que l’Allemagne, avant la fin de l’année 1914, pût se tourner contre la Russie
avec le gros de ses forces.
    Mais, en 1939-1940, Hitler n’avait pas à s’inquiéter d’un front
russe. Son objectif était plus limité. Dans la première phase de la campagne, en
tout cas, son plan n’était pas de mettre l’armée française hors de combat, mais
de la contraindre à se replier, puis d’occuper les côtes de la Manche, coupant
ainsi l’Angleterre de son alliée et s’assurant en même temps des bases
aériennes et navales d’où il pourrait harceler et bloquer les Iles Britanniques.
D’après ses diverses harangues aux généraux, à cette époque, il pensait qu’à la
suite d’une telle défaite, l’Angleterre et la France seraient disposées à
traiter et le laisseraient libre de porter son attention une fois de plus vers
l’Est.
    Avant même que le Fall Gelb ne
tombât entre les mains de l’ennemi, le Haut Commandement allié en avait deviné
les grandes lignes. Le 17 novembre, le Comité suprême de Guerre, réuni à
Paris, avait adopté le « Plan D » qui, en cas d’une attaque allemande
par la Belgique, ordonnait aux 1re et IIe armées françaises et au Corps
expéditionnaire britannique de se porter en hâte sur les principales lignes de
défense belge, le long de la

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