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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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d’en démasquer un. Mais l’affaire prendra du temps.
    Valenty s’immobilisa et observa l’abbé de
Fuelde.
    — Cousin, pourquoi m’entretiens-tu de
telle affaire d’État ?… Je ne suis rien, n’ai point de relations chez les
hauts personnages du royaume. Alors, qu’en est-il ?
    Luc de Fuelde hésita avant de répondre à
mi-voix :
    — La chose est dérisoire… Celui que je
sers, qui est évêque mais sera un jour cardinal, tant est légitime sa très
grande ambition, celui-là, donc, n’est pas en situation de trouver appui en la
cour pour affaires de police et le serait-il qu’il ne le voudrait pas car sa
méfiance de tous est des plus grandes.
    — Sans doute, sans doute… Et pourquoi un
zèle si excellent pour un roi qui ne le connaît point, et ne peut faire avancer
favorablement sa situation ?
    Luc de Fuelde regarda son cousin avec une
certaine appréhension.
    — Mais que dis-tu ?… On ne peut
laisser ainsi tuer un homme !… Car le roi est un homme, une créature de
Dieu…
    — Il fut huguenot ! coupa Valenty.
    — Je crois en la sincérité de sa
conversion !… répondit froidement l’abbé.
    — Ah, point de querelle entre nous, mon
cousin. Au reste, j’aime assez ce roi qui aime les femmes.
    L’abbé baissa les yeux.
    — On peut l’aimer pour d’autres raisons !…
    Un vent vif se leva et ils observèrent le
gracieux mouvement aux cimes des arbres, puis Valenty posa la main sur l’épaule
de son cousin.
    — Allons, oublie que tu es homme d’Église,
et souviens-toi quand nous étions enfants comme nous nous parlions sans détours.
Qu’attends-tu de moi ?
    — Je ne sais pas. Une force étrange me
fit obligation de te parler sans que j’en comprenne la raison. L’évêque cherche
de l’aide, que peux-tu ?
    Stéphan de Valenty réfléchit puis sourit d’un
air rusé.
    — Que veux-tu dire, cousin ?… Ne
serait-ce pas en rapport avec ton désir d’approcher l’amiral de Nissac ?…
    — L’évêque cherche le plus courageux et
remarquable des hommes. Stéphan, ne finassons pas puisque tu sais parfaitement
à qui je pense.
    — Le comte de Nissac, je sais, et tu le
veux rencontrer. Rien n’est plus facile, mon cousin, attendons son retour.
    L’abbé, qui ne semblait point à son aise, regarda
autour de lui avec méfiance puis répondit :
    — Nous ne pouvons nous attarder davantage
en cet endroit. Déjà, on nous a sans doute remarqués. Parler au comte de Nissac
ici serait afficher nos intentions. Nous agirons en secret dès avant qu’il ne
regagne Toulon. Toi, en revanche, tu vas demeurer ici et lui porter message :
nul ne s’étonnera que tu lui parles puisqu’après tout, tu lui dois la liberté, et
peut-être la vie.
    Stéphan de Valenty jeta un regard amusé à Luc
de Fuelde.
    — Cousin, n’êtes-vous point tous en tel
ennui, à la Cour, que vous vous amusez à vous faire peur ?
    Avant même que l’abbé ne réponde, le regard qu’il
leva sur Stéphan, où se lisait rien moins que la peur, avait convaincu celui-ci
qui écouta attentivement la réponse :
    — Stéphan, les forces qui se déploient
face à nous sont si puissantes et si variées que j’en suis épouvanté. Encore ne
les connaissons-nous point toutes… J’ai ouï dire qu’ils s’apprêtaient à
recruter leurs tueurs et comploteurs en les milieux des sorciers aussi bien que
chez les assassins de métier. La partie sera rude, Stéphan, et vois-tu, celui
que je sers et qui sera un jour l’homme le plus puissant du royaume après le
roi, cet homme à la volonté de fer et qui ne compose pas, en est aujourd’hui
arrivé à penser avec davantage de modestie.
    Impressionné, Stéphan de Valenty ne put
empêcher léger tremblement de sa voix :
    — Ah çà, mon cousin, ta peur se
communique à moi !… Que veux-tu dire ?
    — Je veux dire que celui que je sers est
aujourd’hui en la pensée que nous n’empêcherons sans doute pas assassinat d’Henri
quatrième.
    De stupeur, Stéphan de Valenty resta un
instant sans trouver ses mots. En son esprit régnaient désordre et confusion et,
malgré la gravité de l’heure, il songea que ses pensées étaient semblables à
troupeau de moutons que pauvre bergère, lui-même en cette occurrence, ne
parvenait point à rassembler tant ils s’égaillaient en toutes les directions.
    Enfin, il parvint à balbutier :
    — Luc, cher cousin, tes paroles n’ont
aucun sens. Si toi et celui que tu sers êtes en cette

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