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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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Terentia ?
    - Une lettre de temps en temps. Elle m'annonce tou-ours qu'elle va venir mais elle n'arrive jamais. Je crois que je mourrai sans l'avoir revue !
    Hadrien, en effet, poursuivait son interminable \ oyage. A ceux qui le pressaient de revenir dans la capitale o˘ le Sénat l'attendait, il répondait que Rome n'était pas dans Rome et que ses séjours dans les provinces étaient bien plus utiles que toutes les discussions et les obligations officielles qui lui mangeraient le temps. Il ajoutait que le métier de César ne l'attachait pas à une région plutôt qu'à une autre et que l'on pouvait gouverner l'Empire depuis Antioche ou Tarragone aussi bien que de Rome du moment que régnait la paix civile. Il n'avait pas tort, même s'il n'avouait pas qu'il aimait les voyages et que, s'il laissait le Conseil du Prince expédier à Rome les affaires courantes, c'était parce qu'il préférait au confort du Palatin la tente légére que l'on repliait à
    l'aube, à sa chambre dorée un navire bousculé par la tempête, à la fréquentation quotidienne des courtisans le contact de peuplades lointaines, bref, la liberté à la contrainte.
    Pour l'heure, embarqué à Gadés, Hadrien voguait vers Césarée et la Mauritanie o˘ certains troubles lui avaient été signalés. Il aimait la mer quand il était sur un bateau, il aimait le désert lorsqu'il traversait les sables de Pal-myre, il avait aimé les nymphes bleues des sources de 394
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    Syracuse quand un thalamége à voile pourpre l'avait conduit en Sicile.
    Hadrien profitait de la navigation pour réfléchir, pour noter ses pensées, pour affiner ses projets. quand il ne marchait pas sur le pont o˘ une promenade protégée du soleil par des voiles tendues avait été aménagée, il se réfugiait à la poupe du navire, se faisait apporter, des tablettes et écrivait. Lorsque le temps n'était pas favorable il se réfugiait dans la bibliothéque aménagée prés de sa cabine. Là il retrouvait ses amis de toujours, les philosophes grecs, Plaute, Virgile, Sénéque... Parfois il emportait un volume dans sa salle de bains et lisait dans sa baignoire de cuivre, distrait seulement par le matelot de service qui venait toutes les dix minutes apporter de l'eau chaude.
    Ce jour-là, l'Empereur, allongé sur le lit installé à la poupe, repensait sa vie ou du moins les événements qui l'avaient marquée. D'abord sa prime jeunesse à Italica o˘ > il était né, comme Trajan son cousin et tuteur. Il revoyait j sa mére, Ulpia, la súur du pére de l'Empereur, qui lui racontait comment ses ancêtres, originaires d'Hadria, dans le Picentin, étaient venus s'établir en Espagne dés la fondation de la ville par Scipion l'Africain.
    Il évoquait son pére, qui avait obtenu le consulat, avait rejoint Trajan à
    Rome et était mort trés jeune. C'est tout naturellement que l'Empereur était devenu son tuteur.
    Il avait donc grandi au sein de la famille impériale et, comme si cette tutelle, déjà pesante, n'avait pas suffi à assurer son avenir, il avait épousé Vibia Sabina, la niéce de Trajan. Ce mariage, c'était l'úuvre de Plotine, l'Impératrice à laquelle il était lié par l'affection et le partage de leurs idées philosophiques. Elle avait d˚ vaincre l'opposition de Trajan pour arriver à établir cette union qui en définitive se soldait par un échec. Aujourd'hui, lorsqu'il pensait à Sabina, c'était pour se demander ce qu'elle était venue faire dans sa vie. Il est vrai que l'Impératrice, surtout lorsqu'il était en voyage, comptait peu pour Hadrien.
    Les éphébes croisés sur les chemins de l'Empire l'intéressaient davantage que les femmes.
    Un bateau rapide de la police navale tiré par deux rangées de rameurs venait d'accoster. Il apportait le dernier courrier de Rome que les secrétaires attendaient afin de le trier, avant que Milvius Aurelius en commente à l'Empereur les points les plus importants.
    Rien ne passionnait plus Hadrien que les rapports de son cabinet d'architecture sur les travaux entrepris en Italie, en particulier la construction du temple de Vénus dont il prétendait avoir conçu les plans, alors qu'Apollo-dore se les attribuait ouvertement. Le sanctuaire de marbre était loin d'être terminé mais le rapport du jour était sérieux. Il rendait compte du déplacement difficile du Colosse que Néron avait dressé au seuil de sa Domus Aurea et qui encombrait maintenant les abords du temple. Ce transfert était l'idée d'Hadrien qui

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