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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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l’Ordre de Montesa. Les origines de cet Ordre vont paraître étranges, car si le Christ reçut tous les Templiers du Portugal, ce ne fut pas le cas de Montesa. Dès 1316, les biens des Templiers dans le royaume de Valence, furent employés à créer Montesa. Le 10 juin 1317, Jean XXII, dans sa bulle « Pia mater ecclesia   », à la demande du roi Jaime d’Aragon et de Valence, fonde « un nouveau monastère dans le castillo de Saint-Georges de Montesa, au diocèse de Valence, dans lequel s’installeront des frères et chevaliers de l’Ordre de Calatrava pour défendre ledit royaume de Valence. Ce monastère jouira, dès maintenant, de tous biens et immeubles, où qu’ils soient, qui appartenaient à l’Ordre du Temple au moment de son extinction, ou qui devaient lui appartenir, ainsi que tout ce que l’Ordre de l’Hôpital possède dans ledit royaume de Valence...   »
    En 1318, le couvent-forteresse fut édifié à Montesa. Le 22 juillet 1319, dans la cathédrale de Barcelone, en présence du roi d’Aragon, le Grand Commandeur d’Alcaniz de l’Ordre de Calatrava, donna l’habit à trois chevaliers ayant appartenu à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Les Templiers rentrèrent dans les rangs et de nombreux Français vinrent grossir la nouvelle milice qui fut très puissante. Les rois d’Aragon ayant porté leurs efforts à la conquête de l’Italie, la Sicile et la Sardaigne, le champ d’action de Montesa fut surtout la Méditerranée occidentale. Ce qui ne l’empêcha pas de participer à la reconquête du royaume de Grenade, où le Maître fut tué devant Beiza.
    Lorsque le pape Adrien IV, par sa bulle du 4 mai 1523, incorporera les Ordres à la couronne de Castille et de Léon, Montesa y échappera, se trouvant dans le royaume de Valence. L’incorporation de l’Ordre de Montesa fut effective en 1588, par bulle pontificale.
    Le 25 juillet 1835, le gouvernement espagnol supprimait les monastères. Le 1 er octobre, l’exclaustration fut signifiée par le Conseil des Ordres. À l’abdication de la régente, en 1840, le sort des ordres militaires ne fut pas réglé. La situation changea sous Isabelle II, par la signature d’un concordat entre la reine et le pape Pie IX, concordat dont l’article 9 disait   :
    « Etant urgent d’apporter remède aux graves inconvénients que produit dans l’administration ecclésiastique le territoire disséminé des quatre ordres militaires, et devant, d’autre part, conserver soigneusement les souvenirs glorieux d’une institution qui/a rendu tant de services à l’Église et à l’État, et les prérogatives des rois d’Espagne comme Grands Maîtres des Ordres par concession apostolique, on désignera dans la nouvelle démarcation ecclésiastique un nombre déterminé de villes qui formeront « coro redondo   » — territoire sous tutelle unique – pour que le Grand Maître continue à y exercer la juridiction ecclésiastique selon la concession et les bulles pontificales.   »
    Ce nouveau territoire se nommera « Prieuré des ordres militaires   » et le Prieur aura le caractère épiscopal avec titre d’église «in partibus   ». Ainsi naquit le territoire nullius des Ordres, avec comme siège Ciudad-Réal. Le pape Pie IX, dans sa bulle « Ad apostolicam   » de 1875, confirma le concordat. Après la guerre civile de 1939, l’existence des Ordres militaires reprit forme sur des bases honorifiques, mais le concordat de 1953 conserva le Prieuré et les chevaliers.
    Ces deux Ordres ont droit aux titres de Templiers, frères du Temple, étant donné que seul un concile peut mettre un terme aux interrogatoires de Philippe le Bel. Jean XXII en ratifiant la bulle « Vox clamantis   » donna à l’Ordre du Christ et à celui de Montesa la Règle de Calatrava. Ceci était d’autant plus légitime que Clément V écrivait   : — « Nous supprimons par une sanction irréfutable et valable à perpétuité, non sans amertume et sans douleur dans le cœur, l’Ordre des Templiers, son état, son costume et son nom, non par une sentence définitive, mais par manière de provision ou d’ordonnance apostolique, et nous le soumettons à une interdiction perpétuelle, avec l’approbation du Concile, défendant expressément à qui que ce soit d’entrer désormais dans cet ordre, de recevoir ou de porter son costume et de se faire passer pour Templier. Quiconque y contreviendra encourra la sentence d’excommunication ipso facto.  

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