Les templiers
forteresse. Alfonso VII projeta une attaque en force ; en 1147, Kalaat-Rawaah fut reprise et confiée à la garde des Templiers. Jusqu’à la mort du roi, les Templiers furent à ses côtés pour les conquêtes d’Alméria et de Gordoue. Néanmoins, la défense de la forteresse était un gros travail pour eux. Ils firent appel à don Sancho III qui ne répondit pas. Les chevaliers du Temple la lui remirent plutôt que de se la laisser arracher ; ils étaient trop peu nombreux pour pouvoir résister aux attaques des troupes musulmanes avides de sang et de butin. Cette décision fut à l’origine de l’ordre militaire de Calatrava – traduction castillane de la forteresse. Le Temple ne fut donc pas très bien vu en Castille et ses possessions furent restreintes. Cette haine latente se rencontrera surtout lors des unions des ordres militaires espagnols et des chevaliers du Temple.
La première milice locale à s’affilier au Temple, sur demande du pape, fut celle de Montréal, en 1133. Seuls, quelques chevaliers castillans restèrent indépendants, pour s’unir plus tard, à l’ordre de Calatrava. Cet ordre fut fondé par un groupe de chevaliers français dont Rotrou, comte du Perche, aux sources du Rio Giloca.
La deuxième milice est celle de Trujillo sur laquelle on a beaucoup aussi brodé. Cet ordre local prit naissance vers 1187-1188, puisque le 15 avril de cette dernière année, Alfonso de Castille donnait à Gomez, Maître de Trujillo, et aux frères, la. ville de Ronda avec tous ses biens. On suit la trace de cet ordre jusqu’en 1196, date où une expédition almohade emporta la forteresse. Les Templiers la reçurent le 25 mars 1232, quand le roi Fernando IV la reconquit sur les Maures.
La dernière fut celle de Montjoie appelée aussi de Montfrag, avec laquelle nous faisons la même constatation que pour l’ordre de Montréal. Les Templiers reçurent les possessions de cet ordre en 1196, au mois d’avril, tandis que celles de Castille furent rattachées définitivement à l’ordre de Calatrava le 23 mai 1221.
Le Temple s’unit, de nombreuses fois, avec les ordres militaires de la Péninsule ibérique, tandis que les deux ordres de Calatrava et de Santiago s’imposaient en Castille.
Les grandes années de la Reconquête sont celles du règne d’Alfonso VIII de Castille. En 1195, Yakoub Ben Yousef débarquait avec son armée sur la plage d’Algésiras. Le roi de Castille se trouvait à Tolède, sa capitale. À la nouvelle de l’invasion, il fit appel aux monarques de Léon, d’Aragon, de Navarre et de Portugal qui promirent de se rendre à Tolède avec leurs armées. Le 18 juillet 1195, l’armée du roi de Castille se trouvait en face des troupes ennemies, véritable marée humaine faite de Noirs, » d’Arabes et de Berbères dont le seul espoir était la guerre sainte.
Les chrétiens se rassemblèrent à Alarcos. L’ordre de Calatrava, toujours à l’avant, ouvrait des brèches chez les assaillants, alors que les Templiers et les Hospitaliers travaillaient de côté. Malgré le nombre, la lutte continuait. Les Almohades se rendirent maîtres de la place forte. Le roi vaincu regagna Tolède, mais les ordres militaires, toujours aux premières lignes, reçurent un coup important. Aussi se trouvèrent-ils affaiblis pour continuer à défendre les territoires : Calatrava retomba aux mains almohades et l’Hôpital, interordre de Guadalerza, ne résista pas, lui non plus.
Les armées musulmanes continuèrent de plus belle. La situation des ordres militaires était des plus précaires et les pertes de plus en nombreuses. En 1196, l’ouest du royaume se voyait soumis aux Almohades : Cacers et Plasencia tombaient, Talavera et Santa Olalla étaient saccagées, Tolède subit un siège de quinze jours.
Les musulmans réinstallés dans les Lieux Saints donnèrent du courage à ceux d’Espagne. Le roi de Castille, voulant venger la défaite d’Alarcos, rompit la trêve, et envoya plusieurs troupes contre les places musulmanes. Les Calatravais furent dirigés sur Andujar, alors que le roi et les autres ordres militaires attaquaient les régions de Jaen et Baeza.
Les Almohades renouvelaient sans cesse leurs troupes pour une attaque puissante ; il s’agissait pour eux de donner l’assaut final. La Guerre Sainte fut proclamée et l’Afrique mit toutes ses forces au service de l’émir. En juin 1210, Salvatierra fut assiégée par l’émir Mohammed Ben Yakoub. La
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