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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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la Belgique.
    Le xdc c siècle a été marqué par la suprématie navale britannique (laquelle ne cessera qu’après Pearl Harbor, en 1941) et par la menace révolutionnaire française. Les rois surveillaient la France de près, mais, à l’époque, l’immense Paris était incontrôlable. L’Angleterre dominait – la France inquiétait !
    Instruit par l’expérience malheureuse des Cent-Jours, Louis XVIII, lors de son second retour, imposa aux royalistes des concessions décisives. Il renonça ainsi à remettre en cause la réforme agraire révolutionnaire qui avait doté la France d’une classe de paysans moyens. Notons à ce propos que c’est la raison pour laquelle la chasse y est une activité populaire, ce que les écologistes ne comprennent pas. En 1789, les paysans français ont gagné le droit de chasse et leurs fusils ; ils ne veulent pas y renoncer. En Angleterre ou en Prusse, la chasse est restée le privilège des nobles ( landlords, Junkers), et le peuple s’en moque.
    De même, Louis XVIII sut conserver l’organisation napoléonienne de l’État (Conseil d’État, Cour des comptes, départements, préfectures), la charte s’inspirait de la Constitution des Cent-Jours (une chambre basse élue au suffrage censitaire, une chambre haute – les pairs -, un ministère), le Code civil. Sa sagesse fut récompensée : en 1824, Louis XVIII mourut sur le trône.
    Charles X lui succéda. Rappelons pour mémoire que Louis XVI, Louis XVIII et Charles X étaient frères.
    En Amérique latine se produisit la première « réplique » révolutionnaire. Les révolutions d’Amérique sont fortement liées à la Révolution française. La révolution des États-Unis l’a précédée, celles d’Amérique du Sud l’ont suivie.
    Dans les années 1820, les intellectuels, officiers et petits nobles de l’Amérique latine étaient imprégnés des idées de la Révolution française. Dès avant Waterloo, ils déclenchèrent un peu partout des révoltes contre l’Espagne, qui dominait encore le continent, de la Californie au Chili. Les plus connus de ces « républicains » -les libertadores – s’appelaient Bolivar (1783-1830), Sucre, Miranda et San Martin.
    En 1824, les troupes espagnoles furent anéanties, au Pérou, à Ayacucho. Cette exception à la règle énoncée plus haut de l’insuccès des guérillas s’explique par la déliquescence de la monarchie espagnole : assez motivés pour combattre Napoléon, les Castillans ne l’étaient plus pour défendre leur empire. L’Espagne réussit pourtant à conserver trois colonies importantes : Cuba, Porto Rico et, dans le Pacifique, les Philippines. Cette révolution sud-américaine souffrit cependant de deux graves défauts.
    D’abord, la désunion : Bolivar ne parvint pas à maintenir l’unité de l’empire, qui se morcela en républiques indépendantes et concurrentes : Mexique, Pérou, Colombie, Vénézuela, Chili, Argentine, Bolivie, pour ne citer que les principales.
    Ensuite et surtout, l’« apartheid » : ces insurrections contre la mère patrie ont été des révoltes de colons (comme aux États-Unis), de « pieds-noirs » ; les Indiens n’y furent pratiquement pas impliqués. En Amérique du Nord, ils étaient peu nombreux ; mais en Amérique latine, où survivaient des millions de paysans mexicains ou incas, c’était un problème majeur.
    Ces deux maux sont toujours d’actualité. L’Amérique latine reste divisée en une vingtaine d’États. Les indigènes (les Indiens) participent encore assez peu au gouvernement. Beaucoup de séditions contemporaines sont ainsi « ethniques », du Sentier lumineux péruvien au Chiapas mexicain. L’Église catholique est très concernée (car les indigènes sont devenus catholiques), et déchirée entre les pouvoirs et la « théologie de la libération » qui poussa certains prêtres au maquis. Les dénominations protestantes fondamentalistes ont un grand succès.
    Au Brésil, Amérique portugaise, cela se passa mieux. Nous avons déjà noté l’absence quasi totale de racisme chez les colonisateurs portugais. Le roi de Portugal, au moment de l’occupation de Lisbonne par Junot, avait fui à Rio. Après Waterloo, le roi Bragance retourna à Lisbonne, mais il laissa au Brésil son fils comme souverain.
    Dom Pedro eut la sagesse de déclarer le Brésil indépendant dès 1822, et le Portugal de ne pas s’y opposer. La monarchie ne sera remplacée au Brésil par une

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