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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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celle des « Peaux rouges ». Il subsiste environ un million d’Indiens, aujourd’hui intégrés, mais à la fin du xdc c siècle leur nombre ne dépassait pas 100 000.
    Les Amérindiens, au nord du Rio Grande, n’étaient pas des paysans comme les Aztèques ou les Incas, mais des chasseurs nomades. Les Américains s’approprièrent leurs terrains de chasse pour les transformer en terres agricoles, abattirent leur gibier (on comptait peut-être 20 millions de bisons vers 1815, contre moins d’un million en 1880) et massacrèrent les tribus avec bonne conscience. Tocqueville, qui visita l’Amérique avant la guerre de Sécession, a laissé sur le comportement des Américains envers les Indiens une page saisissante de sa Démocratie en Amérique :
    « Les Espagnols lâchent leurs chiens sur les Indiens comme sur des bêtes farouches ; ils pillent le Nouveau Monde ainsi qu’une ville prise d’assaut, sans discernement et sans pitié, mais on ne peut tout détruire, la fureur a un terme : le reste des populations indiennes échappées aux massacres finit par se mêler à ses vainqueurs et par adopter leur religion et leurs mœurs.
    « La conduite des Américains des États-Unis envers les indigènes respire au contraire le plus pur amour des formes et de la légalité. Pourvu que les Indiens demeurent dans l’état sauvage, les Américains ne se mêlent nullement de leurs affaires… Ils les prennent fraternellement par la main et les conduisent eux-mêmes mourir hors du pays de leurs pères.
    « Les Espagnols, à l’aide de monstruosités sans exemples, en se couvrant d’une honte ineffaçable, n’ont pu parvenir à exterminer la race indienne, ni même à l’empêcher de partager leurs droits. Les Américains des États-Unis ont atteint ce double résultat avec une merveilleuse facilité, tranquillement, légalement, philanthropiquement, sans violer un seul des grands principes de la morale aux yeux du monde.
    « On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l’humanité ! »
    Après la guerre de Sécession, les États-Unis reprirent leur expansion. En 1867, ils achetèrent à l’empire des tsars l’Alaska, colonisée jusque-là par les Russes. Imaginons ce qu’eût été la guerre froide si l’URSS avait possédé l’Alaska !
    En 1898, pour la seconde fois, les États-Unis firent la guerre à une puissance européenne. De son ancien empire, l’Espagne avait gardé Cuba, Porto Rico et les Philippines. Les Américains n’eurent pas de mal à vaincre cette monarchie, alors décadente. Porto Rico leur appartient encore. Les Philippines, indépendantes depuis 1946, restent sous leur influence. Seul Cuba s’en est affranchi, mais Washington a gardé la base de Guantanamo où elle envoie ses prisonniers Talibans.
    En 1901, le président Theodore Roosevelt formula la théorie, toujours en pratique, du gros bâton {big stick) qui doit être utilisé contre les ennemis des États-Unis. Soixante ans plus tôt, le président Monrœ avait énoncé le célèbre slogan : « L’Amérique aux Américains », qui signifiait et signifie toujours : « L’Amérique latine aux Américains du Nord. »
    En même temps s’opérait une formidable expansion industrielle, facilitée par l’arrivée des immigrants et des capitaux, l’immensité d’un espace vierge au climat tempéré et la liberté d’entreprendre.
    En 1869, le premier chemin de fer continental, le Grand Pacific Railway, relia New York à San Francisco. Le magnat ferroviaire était Van de Bilt. Ensuite, le pétrole jaillit au Texas, faisant la fortune de la famille Rockefeller. Les aciéries de Carnegie et de Morgan se mirent à produire de l’acier en abondance.
    En lutte contre ce patronat américain agressif, un puissant mouvement syndical et ouvrier se développa au prix d’émeutes sociales sanglantes. (La fête du Travail du 1 er mai trouve là son origine.) De grands syndicats se créèrent, comme l’AFL (American Federation of Labor). Finalement, patronat et syndicats conclurent des compromis toujours difficiles.
    L’âpreté des luttes sociales d’après la guerre de Sécession n’empêcha pas l’assimilation des immigrés et un patriotisme – commun aux ouvriers et aux patrons, aux gangsters de Chicago et aux financiers de Wall Street -qui rendit cette assimilation possible : le melting-pot. Le patriotisme est une qualité américaine. Lorsqu’on devient citoyen américain, on s’engage. On

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