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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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cacher. Tu es
recherché pour meurtre !
    — Ce n’était pas un meurtre, c’était une bagarre. Jonno
m’a frappé le premier. Avec une chaîne en fer. » Il désigna deux balafres
à peine cicatrisées sur son oreille et son nez.
    Ses années passées à soigner les malades indiquèrent à Caris
que les blessures remontaient à cinq jours environ. Le nez guérissait bien,
mais l’oreille aurait eu besoin d’être recousue. Cependant, Sam ne pouvait
rester là.
    « Tu dois te livrer à la justice.
    — Ils prendront le parti de Jonno, pour sûr, c’est le
fils du bailli ! Comme il voulait me ramener à Wigleigh, d’où j’étais
parti pour trouver un travail mieux payé, le tribunal me déclarera fugitif et
décrétera qu’il avait le droit de me mettre aux fers.
    — Tu aurais dû y songer avant de le frapper.
    — Quand vous étiez mère prieure, vous embauchiez des
fuyards à Outhenby, fit-il remarquer sur un ton accusateur.
    — Des fuyards, oui, répondit-elle, piquée. Pas des
meurtriers.
    — Ils me pendront. »
    Déchirée, Caris ne savait quel parti prendre.
    « Nous ne pouvons pas t’offrir l’asile pour deux
raisons, Sam, intervint Merthin. La première, c’est qu’il est défendu d’accueillir
un fugitif chez soi et, malgré toute mon affection pour ta mère, je
n’enfreindrai pas la loi à cause de toi. La seconde, c’est que tout le monde
est au courant de l’amitié qui unit Gwenda et Caris. Si les hommes du shérif
sont à tes trousses, c’est ici qu’ils viendront te chercher en premier.
    — Croyez-vous ? » demanda Sam, et Caris se
rappela qu’il n’était pas très malin, contrairement à son frère, David, qui
avait hérité de toute l’intelligence familiale.
    Merthin insista : « Cette maison est la pire des
cachettes. Allez, ajouta-t-il sur un ton radouci. Bois un peu de vin, prends un
quignon de pain et quitte la ville. Je vais être obligé d’aller signaler ta
visite à Mungo le Sergent, mais je peux le faire en marchant lentement. »
    Il lui versa une coupe. « Merci.
    — Le mieux pour toi, c’est de partir très loin, là où
personne ne te connaît, et d’y commencer une nouvelle vie. Fort comme tu es, tu
trouveras toujours du travail. Va à Londres, embarque-toi sur un bateau... et
ne cherche plus querelle. »
    Philippa lança, à brûle-pourpoint : « Je me
souviens de ta mère... Gwenda, n’est-ce pas ? »
    Sam acquiesça en silence.
    « Je l’ai rencontrée à Casterham, expliqua-t-elle à
Caris. Du vivant de William. Elle m’avait parlé d’une fille de Wigleigh que
Ralph avait violée.
    — Annet.
    — Oui. »
    Philippa se retourna vers Sam : « Elle avait un
nourrisson dans les bras. Ce devait être toi. Ta mère est une femme bien. Je
suis triste pour elle de te savoir dans l’ennui. »
    Un bref silence s’installa. Sam vida sa coupe. Et Caris
songea, tout comme Philippa et Merthin certainement, que le temps passait bien
vite et pouvait faire un meurtrier d’un innocent poupon.
    Soudain, plusieurs voix d’hommes résonnèrent au dehors. Sam
balaya la pièce des yeux, tel un ours pris au piège. Une porte menait à la
cuisine, l’autre sur l’avant de la maison. Il se rua sur celle-ci, l’ouvrit à
toute volée et déguerpit en direction de la rivière.
    Quelques instants plus tard, Em ouvrait la porte de la
cuisine et le sergent de ville Mungo pénétrait dans la salle à manger, suivi de
quatre volontaires armés de gourdins.
    « Il vient juste de partir ! déclara Merthin en
désignant la porte d’entrée.
    — En avant les gars ! » ordonna Mungo.
    Ils traversèrent la pièce au pas de course et ressortirent.
Caris se leva et s’élança dans le jardin. Les autres l’imitèrent.
    La maison était construite sur une petite falaise rocheuse
d’à peine trois ou quatre pieds de haut. En contrebas, la rivière coulait avec
un fort courant. À gauche, l’élégant pont de Merthin rejoignait Villeneuve et
l’on apercevait sur l’autre rive les frondaisons verdissantes des jeunes arbres
du cimetière aménagé pour les victimes de la peste et les maisons qui avaient
poussé de part et d’autre comme des champignons. À gauche, le terrain devenait
une plage bourbeuse.
    C’était cette direction que Sam avait prise, pour son
malheur, car elle ne menait nulle part. Caris le vit cavaler sur la berge,
laissant dans la boue de grosses empreintes que les hommes de Mungo n’auraient
plus qu’à suivre, tels

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